• Sortie du 13 mars : Dans le vent

C’est laborieux, on n’en sort pas, l’hiver joue les prolongations, mais tout de même, il y a un petit mieux. La preuve, on était ce matin 15 au rendez-vous, puis 17 sur la route avec le prompt renfort de Marcel et Nono. Et dimanche prochain, l’hiver laissera la place au printemps, du moins si l’on se fie au calendrier : vous noterez qu’on sera bien le 20 mars, et non le 6 comme indiqué par erreur sur le planning des sorties. Que je sache, on n’a pas encore inventé la machine à remonter le temps. On avance, on avance, et pas moyen de faire la route dans l’autre sens… air connu.

Celui qui était aussi de sortie ce matin, on l’a vite compris, c’est le dieu Éole, maître et régisseur des vents. Déchaîné même, qu’il était, l’épouvantable vent vif, le mistral lorrain, la soufflerie grandeur nature, la dépoussiéreuse haut de gamme, le ventilateur infernal, le bourreau des poumons, le démon des plaines, le rugissant du bitume… Le fléau, quoi, l’ennemi aussi sournois qu’invisible, une merveille d’énergie renouvelable, à n’en pas douter, mais qui a la vertu de la pomper, l’énergie peu durable du cycliste qui prétend l’affronter à la force du jarret. Consolation : si on le traite de ringard, il peut répondre qu’il est dans le vent !

Bref, il a fallu se battre. Et on s’est bien battus ; on a réussi à rentrer, rincés mais contents. Et pour un peu on serait rentrés ensemble, malgré les délestages successifs : le premier est intervenu plus tôt que prévu, Jean-Marie souffrant toujours des bronches, et attendu par ses deux amis du Pont fleuri ; le second tient à ce que Gégé s’est offert une variante solitaire (tiens, ne serait plus « sacré », le parcours ?) ; le troisième s’est effectué au retour, du côté de Pont-de-Mons, quand la majorité du groupe des 13 décide de rallonger par Ville-au-Val (histoire de reprendre le vent en pleine poire), alors qu’une poignée de paresseux dégonflés respecte bourgeoisement le programme.

Ceux-ci, on ne les reverra pas, à la différence des autres délestés, grâce à la crevaison fort bien venue que je m’offre du côté de Millery. On m’attend, c’est sympa, on m’aide, je me fais traiter d’intello, je ne répare pas assez vite, Marcel et Marco jouent de la pompe, faut voir comme. Mais le temps de remonter ensuite sur ma machine, c’est trop tard, tous partis comme une volée de moineaux. Je reviendrai sur les premiers délestés (à nouveau livrés à eux-mêmes), avant de finir seul, peinard, libre de songer à ma chronique dominicale.

Pour le premier jour du printemps (qui sera aussi le dimanche des Rameaux), on attend, on espère le retour des abstentionnistes de longue durée (dont on est sans nouvelles) : le commissaire Maigret, le colonel Grenouille, les frères Coaltar, le kiné Patrick, le boss Ouest Isol, le marathonien Michel, Jean-Luc le bâtisseur, Guy l’Africain, le Speedy Didier, le docteur Pansement, Joseph le Grognard… du beau monde.

A dimanche,
Reynald
PS : si vous êtes déçus par le Meldonium, revenez aux valeurs sûres (affiche de 1930 de l’Association de propagande pour le vin) :

Propagande pour le vin (1930)