Eh oui, tout a une fin : une convalescence de plus de trois mois, et un silence presque aussi long. Donc, était venu pour moi le temps de rejouer des manivelles et, par voie de conséquence, du clavier. C’est mon destin : quand je pédale, je cause. Quand je m’abstiens, je me tais, n’ayant rien à raconter, ça paraît logique. J’ai donc le plaisir de vous saluer tous, ceux que j’ai vus ce matin, et ceux qui n’étaient pas là.
Je ne pensais pas revenir aussi vite (façon de parler), après seulement deux sorties cette semaine, 65 km seul, et 85 km dans le sillage protecteur de Jean-Luc. Mais ces deux essais m’avaient plutôt rassuré. Et le parcours de ce matin était d’abord longuement plat, l’idée étant de ne pas effectuer la suite en totalité. J’avais aussi parcouru un bon nombre de kilomètres durant mes trois semaines de vacances, sur ma bicyclette de promenade. Mine de rien, comme elle est lourde et équipée de pneus assez larges, ça finit par faire travailler les guibolles. Mais que du plat, pas la moindre montée.
Ce fut donc un grand plaisir que de renouer avec le peloton des mordus. Si j’avais pu douter d’avoir retrouvé le bon rendez-vous, le doute a été vite dissipé : on m’accueille avec quelques plaisanteries grasses, l’un des présents parle d’une sortie récente à 35 km/h, un autre prend immédiatement les devants, à la Gaby, et précisément c’est ce cher Gaby qui joue les éclaireurs. Je suis bien chez les Randos. Tout est comme avant, sauf le beau vélo tout neuf de Pierre, le bronzage de quelques gambettes et la coquette moustache du Président.
Et les costauds demeurent les costauds, tandis que les amateurs de raccourcis continuent de raccourcir. Si bien que le peloton d’une quinzaine de membres se sépare en plusieurs groupes dès Maidières, avant même la pause, et que la longue mais assez facile montée vers Viéville s’opère en petits paquets. Ensuite, le cap est mis sur Jaulny. Sauf pour bibi, et pour Nono. Et ça, c’est la bonne affaire du jour : au lieu de rentrer seul, contre un vent de plus en plus vif, me voici abrité, encouragé, bichonné par le généreux pèlerin de Compostelle. Quelques poussettes dans les côtes ne sont pas de refus, car le difficile c’est bien de se remettre à grimper. Et sur la route de Thiaucourt, puis de Mamey et de Martincourt, puis de Manonville (on fait ce choix plutôt que celui de la Petite Suisse), et jusqu’à la sortie de Dieulouard, ça ondule, ça manque de plat.
Mine de rien, notre « raccourci » s’avèrera plutôt longuet : 104 km pour moi, et 800 mètres de dénivelé. Pour une reprise, ça fait beaucoup. Mais fallait bien fouetter la bête ! Sinon, on s’écoute, on rechigne, on renonce, on grossit, on déprime… la pente fatale !
Donc, la bête n’est pas morte, la forme va revenir, et la fin de saison sera magique !
J’espère que de votre côté vous ne serez pas trop rincés par vos exploits estivaux : manquerait plus que ça que je sois obligé de vous attendre et de vous pousser !
Reynald