Faire du vélo à Nancy… et ailleurs (Champigneulles, Les Timbrés de la Petite Reine)
Vous qui n’avez pas participé à la randonnée du jour, je vous imagine : vous vous êtes levés tôt, le ciel est nuageux mais il ne devrait pas pleuvoir, le café et les tartines ont bon goût, le moral est au beau fixe, le jour se lève ; et puis, vous entendez d’étranges grondements, ce n’est pas le chien qui grogne, personne ne ronfle dans la maison, bientôt le doute n’est plus permis, des éclairs sillonnent le ciel, le bruit du tonnerre a fait place à celui de la pluie, et voici que ça tombe dru, que ça tape de plus en plus fort, il fait de plus en plus sombre… vous êtes accablés, la sagesse commande de rester à l’abri, vous renoncez.
Quelques minutes plus tard, plus une goutte ne tombe, la lumière revient, vous êtes encore plus contrariés, car il va faire beau, c’est sûr, vous vous en voulez, vous vous traitez de dégonflés, de fous, de « timbrés », pour un peu, mais c’est pour avoir manqué la si bien nommée sortie du jour. Eh oui, il aurait fallu y penser plus tôt : après l’orage, le ciel se dégage.
C’est ce qu’ont pensé, en revanche, ceux qui figureront sur la photo du départ : onze Randos, plus deux ASPTT de nos amis, le facteur Marc et la postière Elisabeth. Plus tard, on retrouvera Speedy Didier lors du second ravito, et je ferai aussi un bout de chemin avec Georges, alors que j’étais échappé (?). D’autres peut-être auront pris un départ plus tardif, si bien que si vous me demandez combien nous fûmes au total, les Randos, je vous dirai : un certain nombre… Mais en tout cas moins que nous aurions pu l’être si un bref et facétieux orage du matin n’était venu perturber l’esprit des plus fragiles.
Ce ne fut donc pas une randonnée des Timbrés comme les autres. Un premier mystère, c’est celui de l’absence du citoyen d’honneur de la cité de Champigneulles, le grand, l’immense, le super-médaillé Nono : comment-a-t-il pu, l’ingrat, décevoir l’attente de tout un peuple alors qu’il vient d’être fêté en héros ? Voir L’Est Républicain du 13 avril, et la coupure de presse qu’on vient d’ajouter sur notre site (Photos > Evénements > Défi Ouest Isol).
Le second mystère, c’est que nous ne sommes pas partis à 13 (sur le coup de 7h30), mais à 10 : pourquoi le Président et ses deux fidèles compagnons ont-ils pris un départ différé ? Cela m’échappe tout à fait, puisque, sauf erreur, ils s’étaient inscrits eux aussi sur le grand parcours. Peur, non de l’orage, mais de la rage que certains mettent dans leur pédalage ? Pourtant, on se l’était dit, qu’on roulerait groupés jusqu’au ravitaillement (le premier, au moins, puisqu’il y en avait deux).
Je devine leur demande : dans les faits, ils ont roulé comment, les gaillards ? Disons que ce ne fut pas tout à fait sur le mode cyclosportif, mais que ce fut tout de même cyclo et sportif… Mais j’ajoute que si, précisément, le trio présidentiel avait fait partie du groupe, l’allure en eût été un peu moins vive ; et je n’aurais pas été le seul à devoir parfois être attendu (que voulez-vous, moi, quand ça monte je ralentis, c’est plus fort que moi, et je ne m’en porte que mieux).
Comme je n’ai tout de même pas voulu que la très sportive et sacro-sainte moyenne de mes compagnons en souffre trop, j’ai profité d’une crevaison pour m’échapper au km 70 et pour rouler seul, à mon rythme, pendant trente bornes, à regarder les vaches, le beau vert tendre des arbres, le jaune éclatant des colzas (que le pauvre Cri-Cri ne supporte pas vu que le pollen, ça lui encrasse les soupapes).
En un mot, les présents se sont régalés, chacun à sa façon, les absents se sont morfondus, et les postiers se sont réjouis : l’orage mutin du matin n’aura pas empêché la bonne tenue de leur manifestation. Longue vie aux Timbrés !
Reynald Lahanque (secrétaire des Cyclos Randos Nancéiens)