Première sortie d’avril, comme des poissons dans l’eau nous fûmes. Que d’eau, que d’eau ! Du départ à l’arrivée, sans discontinuer, la flotte, la bruine, le crachin. C’est peu dire qu’ils se sont mouillés, les courageux de ce matin, plus ou moins étanches, plus ou moins perméables. Et plus ou moins persévérants. Car, si nous sommes partis à onze, Gégé s’en est retourné soigner son dos dès Villey-saint-Etienne, suivi du Patou des Corbières, tout ramollo du bulbe. Puis à Toul, c’est le Président humide et le Mousse mouillé qui rentrent directo sur Nancy. Restent sept, qui résistent au trempage, et qui s’offrent bientôt un moment rare de discussion avec la maréchaussée…
Je vous explique : à la sortie de Toul, nous sommes doublés par une voiture klaxonnante, qui s’arrête un peu plus loin ; en sortent un policier quelque peu bedonnant et une policière non moins considérable, le premier nous demandant tout à trac : « Qui m’a traité de connard ? » Bigre, comme si c’était notre genre. C’est Christophe qui se dévoue pour expliquer que l’un d’entre nous a dû dire « Serrez à droite » lors du passage de la voiture, et que jamais, au grand jamais, nous n’aurions proféré une telle insulte. Moment de perplexité du fonctionnaire, il a un doute, alors que, ça crève les yeux (les oreilles, plutôt) « Connard et « Serrez à droite », ça se confond facilement. Essayez pour voir. Mais pas auprès de n’importe qui. Toujours est-il que les suspects sont relâchés et que la police nationale nous conseille simplement d’être prudents à l’avenir… dans nos paroles, ou notre manière de rouler ? Ce n’est pas précisé.
Conclusion : quand vous traitez quelqu’un de « connard », dites-le clairement, articulez ! Et si vous vous voulez rester néanmoins courtois, dites quelque chose comme « Monsieur le Connard », c’est beaucoup plus distingué.
Ensuite, on continue de ramer, d’envoyer de l’eau, dans le toboggan de Sexey ; puis les Schwob père et fils (oui, Jean-Michel était accompagné de son fils, triathlète émérite et garçon fort sympathique) choisissent de rentrer par Maron. Les cinq obstinés qui restent pataugent derechef : outre Cri-cri, le nouveau médiateur du club auprès des forces de l’ordre, l’inusable Marco, le dur au mal Gaby, l’attentif Amico, et votre chroniqueur, bien sûr, puisque si je vous raconte tout cela, c’est qu’il fallait bien que j’en fus. Le parcours étant sacré, la balade pluvieuse se poursuit jusqu’à son terme – « thermes » serait plus approprié, vu la quantité d’eau dans laquelle nous fûmes immergés.
Christophe (il est décidément l’homme de la semaine) s’était inquiété du peu de préparation dont nous allions bénéficier avant notre grande escapade de l’Ascension. On ne peut pas dire que la sortie piscine du jour ait arrangé les choses. Restent les quatre sorties successives organisées par d’autres auxquelles nous allons participer : la sagesse serait que tous, ou du moins ceux qui ne peuvent pas rouler en semaine, choisissent à chaque fois le parcours le plus long ; en se rendant au RV à vélo, au besoin. Et puis, les actifs, je leur conseille de poser un RTT dès que s’ouvre une fenêtre de beau temps – qui sait, il y en aura peut-être d’ici le 5 mai.
S’agissant de dimanche prochain, il est évident qu’il faut rallonger le parcours, qui se limite à 70 bornes. Je n’en serai pas, hélas, mes attaches familiales me ramenant le week-end prochain du côté de Molenbeek (enfin, pas loin). Mais je compenserai en semaine, dès que la pluie s’arrêtera.