• Sortie du 31 janvier : Le club des cinq

Janvier touche à sa fin, les forces s’épuisent, les Randos s’économisent… S’ils font du vélo, c’est en rêve, bien au chaud sous la couette. Du vélo couché, en somme, bien au sec. Les forçats de la route s’embourgeoisent, les héros sont fatigués.
Dommage, pour une fois que janvier comptait 31 jours, et que le 31 tombait un dimanche, il aurait fallu fêter dignement l’événement (une année trissextile, ça n’arrive qu’une fois par siècle, à ma connaissance, mais je peux me tromper). Le club a donc failli sombrer dans le déshonneur.
Failli, seulement, car six de ses plus éminents représentants, ont refusé, eux, cette odieuse capitulation : car ils sont six au rendez-vous, deux casaques noires, les Dark Vador Marc et Stéphane ; deux tuniques bleues, les patriotes Pierre et Jean-Michel, et deux maillots jaunes – on ne rit pas – les anciens champions, Gégé et moi-même. Hélas, l’équipe jaune se disloque après 5 km, les bronches de Gégé réclamant un air moins froid et moins humide. C’est donc à cinq que la balade s’effectue, une des plus agréables de l’année, par un temps doux et clément, sous un ciel laiteux et bienveillant. Du moins pendant la première moitié, une bruine fine et goûteuse survenant ensuite à point nommé pour rafraîchir les organismes et ajouter au plaisir d’un retour avec vent favorable.
Les Dark Vador ont la pédale laser dans les côtes, les Bleus veillent sur le maillot jaune esseulé, le quintette va bon train, le tempo est vif et la pédalée souple.
Sans énergumène à l’avant, sans tricheur à l’arrière, le club des cinq respecte le parcours, sans le massacrer ni le raccourcir. Deux touches de bleu, deux traits noirs et un peu de jaune, le tableau est parfait. Il faut donc remercier les dormeurs de n’en avoir pas brisé l’harmonie.
Et si on roulait par groupes de cinq en février ? Avec un vélo-pinceau, pour marier les couleurs. Un peu de poésie dans ce monde de brutes, ça ne peut pas faire de mal.

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