Il se confirme que la plupart des Randos attendent la « sortie idéale » (douceur, soleil, pas de vent, campagne fleurie) pour mettre le museau dehors. Elle finira bien par arriver, qu’ils se disent… A moins qu’on soit dans une année bien pourrie, auquel cas on continuera de sortir en petit comité le dimanche matin.
Une fois de plus, j’ai donc l’impression non pas de faire revivre pour tout le monde ce qui s’est passé, mais d’informer les absents, autant dire la majorité des licenciés. Me voici au service des roupilleurs, des flemmards, des poltrons, des petits joueurs calfeutrés à la maison. Je sais, il y a les retraités qui sortent pendant la semaine, les privilégiés qui choisissent leurs jours, et qui préfèrent le dimanche taper la belote ou déguster des gâteries. Des bourges, des faux frères, une honte !
Comme d’habitude, pas une goutte de pluie ce matin, pas un flocon de neige, du vent, ça c’est sûr, de la fraîcheur, ce n’est pas faux, une sortie d’hiver tout ce qu’il y a de normal, bande de pleutres, fieffés lâcheurs. Au rendez-vous, dix motivés, qui n’ont pas regretté de s’être levés : Pierre l’aîné et Pierre le cadet, les p’tits nouveaux Jérôme et Stéphane, Amico et Marco les méritants Ritals, le Cri-cri et le Jean-Mi, auquel vous ajouterez Le Patou revenu d’Amérique et votre chroniqueur préféré. On dévale vers Toul, le nez au vent, on prend la piste du canal (seules trois barrières étaient fermées), et à Foug, le pauvre Patou se dit crevé, dans les deux sens du terme : réparation et retour au bercail, avec le petit Pierre, l’un ne s’étant pas encore remis du décalage horaire, l’autre dormant peu pour des raisons que la pudeur m’interdit de révéler.
Comme on était au pied de la longue côte, bien pentue, qui mène vers Laneuville et Lucey, je pars devant (sans attendre la fin de la réparation), histoire de ne pas retarder les escaladeurs. Le groupe de dix se divise donc en trois. Et je m’attends à être avalé tout cru un peu plus loin par les costauds déchaînés. Je me retourne souvent, mais le vent me pousse ; je fais une petite pause, j’attends, et je ne vois rien venir : nouvelle crevaison à l’arrière, gros coup de mou, erreur de parcours, détresse collective ? Je m’interroge. Et j’en viens à la seule hypothèse plausible : je roule trop fort, je vais trop vite, derrière ils tirent la langue, ils souffrent, ils s’énervent. A Villey-saint-Etienne, toujours personne. Je continue, je reste sur le parcours, mais plus loin, toujours seul, je ferai un petit détour, histoire de ne pas rentrer trop tôt, par la route de Bellefontaine et Champigneulles. Voilà ce que c’est que d’aller trop vite, non seulement on sème ses petits camarades, mais on est en avance sur l’horaire. Je me sens fort.
Je reverrai tout de même Amico dans les rues de Nancy : le groupe des sept avait lui aussi rallongé, à partir de Villey, en passant par Liverdun. J’en conclus qu’ils ont évité le raidard de Fontenoy, puis la remontée sur la forêt de Haye, et que je suis le seul à avoir atteint les 800 mètres de dénivelé. Un peu faiblards, les costauds. Je me sens seul.
Dimanche prochain, tenue d’été pour tout le monde, histoire de hâter le retour des beaux jours.
Reynald
PS : vous aurez remarqué, ou non, que la commune écrite en gras sur le document des parcours de mars, ne correspond plus à la pause, mais au tiers du parcours, le moment d’une possible séparation en deux groupes (décision prise en AG). Quant à la pause, chaque groupe pourra en décider. A partir d’avril, on fera figurer les deux choses, le lieu de la séparation et celui de la pause.