Il se confirme que la transition entre l’été et l’hiver se fait attendre : température à peine positive au départ, des prés couverts de givre, des mains et des pieds bien glacés. L’hiver avant l’heure. Bref, il faisait froid, et les plus frileux se sont abstenus. Amico par exemple, la faute à son métabolisme d’Italien du sud ; Noël, dit Nono, parce qu’étant né dans une crèche bien chauffée, le froid est pour lui un calvaire ; le président et ses fidèles gardiens, principe de précaution oblige (on ne met pas en danger l’état-major du club) ; Jérôme, Guillaume G., Stéphane, et pas mal d’autres pour cause de vacances au soleil… Ils diront que j’invente, que je fabule, qu’ils avaient de bonnes raisons de s’abstenir : ne les croyez pas, le chroniqueur dit toujours la vérité.
Des pas frileux, il y en avait dix-sept au départ, puis quinze sur le parcours complet, Elektrik Jack ayant mieux à faire que de se geler longuement les batteries, et Gégé le Doyen étant tenu d’écouter ses bronches dès que le froid revient (mais on le reverra sur la fin, qui avait surmonté sa gêne respiratoire). Aux habitués s’était joint un petit nouveau, qui m’avait contacté la veille : Pascal Charpentier, qui vient de quitter la Bourgogne pour la Lorraine, un amateur de triathlon, pas mécontent de trouver un groupe pour ce qui est de la partie vélo de son sport. Mais s’il y a des amateurs de course à pied (Michel, par exemple) ou de natation (Gaby ?) pour faire équipe, qu’ils se déclarent. Attention tout de même, le gaillard bourguignon me semble bien affûté, et si son crawl et sa foulée sont aussi efficaces que son coup de pédale, ils vont ramer, les prétendants.
La solution étant de rouler bon train pour se réchauffer quand la congélation menace, le peloton a évité de lanterner, sans excès toutefois, histoire de ne pas larguer tout à fait les handicapés du jour, à commencer par le Patou de retour de ses Corbières chéries. Il avait manifestement abusé du cassoulet et du pinard local. Faut dire qu’il avait aussi dépensé une partie de ses forces avec les forçats du samedi matin (ceux qui depuis un demi-siècle font et refont inlassablement le même parcours la tête dans le guidon – cherchez l’erreur). C’est à noter, avant la dispersion habituelle de la toute fin de sortie, on a réussi en rouler en groupe avant comme après la pause. Un seul groupe. Philippe, Jean-Marie (le pharmacien de Vence) et autres mauvais esprits, révisez vos idées fausses, venez retrouver la chaude ambiance du club, au lieu d’aller vous commettre avec des pédaleurs à peine recommandables.
Vous aurez noté que dimanche prochain vous serez passés à l’heure d’hiver, pour peu que vous ayez songé à tripoter vos horloges et vos montres. C’est-à-dire ? Souvenez-vous : en octob-re on re-tarde d’une heure les instruments (alors qu’en av-ril on les av-ance). Donc, si vous voulez profiter d’une heure de sommeil en plus et ne pas arriver une heure trop tôt au rendez-vous, faites le nécessaire.
Espérons qu’on aura l’heure d’hiver sans l’hiver, même si aujourd’hui l’automne s’est faite discrète. Encore que le soleil se soit assez vite montré et que l’on n’a pas eu froid bien longtemps. Ce qu’on aura subi, ce n’est jamais qu’un leurre d’hiver. Que les frileux et les vacanciers se le disent !