• Sortie du 4 octobre : En attendant la ballade

Il y a balade et ballade, ce sera le thème du jour.
On peut se balader à pied, on peut le faire à vélo, dans les deux cas on se promène : à la lettre, on se porte en avant, de préférence selon un rythme tranquille ; on peut même flâner ou musarder, on prend alors du bon temps. Avec la balade, on se transporte, tandis qu’avec la ballade on est transporté : poétique ou musicale, sur ses deux ailes la ballade vous emmène ailleurs et vous touche. Souvenez-vous, vous avez sans doute appris cela à l’école :
– la « Ballade des dames du temps jadis », avec son allusion à « Jeanne la bonne Lorraine / Qu’Anglais brûlèrent à Rouen », et son célèbre refrain « Mais où sont les neiges d’antan ? »

– ou la « Ballade des pendus », signée du même François Villon (mauvais garçon et poète incomparable) et chantée elle aussi par Georges Brassens : « Frères humains qui après nous vivez / N’ayez le cœur contre nous endurcis »…

Car de poème la ballade est devenue chanson : on connaît la Ballade irlandaise » de Bourvil ou la « Ballade des gens heureux »…chantée par Gérard Lenorman.
D’où cette question qui vient à l’esprit : ne pourrait-on pas écrire une « Ballade des Randos heureux », une sorte d’hymne du club ? Allez, à vos plumes !

Mais, autre question : est-ce qu’il se balade, le Rando, quand il roule ? Prenons un exemple.
Hier matin, petite affluence au départ : nous sommes neuf à ne pas avoir manqué le changement d’horaire (8h30), neuf licenciés plus une vieille connaissance (Marc Henquel), plus un petit nouveau (Jérôme Minatel, un cyclo du Nord, désormais installé à Nancy, et qu’on devrait revoir parmi nous). Puis douze avec le pélerin musclor de Champigneulles ; puis treize avec Franck – saluons son retour, après un gros pépin de santé, et de même le retour de Georges, notre senior très émérite. Enfin, après Dombasle, nous voici seize, une fois repris les frères Collard et le fonctionnaire d’Azelot.

Ce qui nous donne un vrai peloton. Et qui mérite un vélo-balai, que je me dis : aussitôt dit, aussitôt fait, me voici balai, ça m’arrange bien, avec le rhume que je me trimballe, sûr que je vais bientôt manquer d’oxygène. Alors, autant se balader à l’arrière : mais oui, un Rando peut se balader, suffit d’attendre les attardés, de grimper les côtes à allure modérée, et de compter sur ceux de devant pour attendre à leur tour, jusqu’à ce que la jonction s’opère. Le pied. Le balai se balade.
Donc, il faudrait penser à composer aussi une « Ballade du vélo-balai »… A vos plumes !

Mais les autres, de Randos, ils se baladent, oui ou non ? Après tout, autant vous poser la question vous-même… quel est le seuil, de vitesse et d’effort, au-delà duquel vous cessez de vous balader ? Je vois d’ici l’embarras… autant de réponses que de pédaleurs.
Tout ce que je sais, c’est qu’hier après la pause, une nouvelle fois je n’ai pu compter sur un deuxième groupe pour prolonger la balade, vu que les habitués ont encore choisi de raccourcir la distance, et que le train de ceux qui ne musardent pas était décidément trop élevé. Balai j’étais, balayé je fus.

Mais ayant eu la bonne idée de crever (à Leyr, l’air vint à manquer… facile), j’ai eu le plaisir d’être secouru par une experte escouade de dépanneurs (on a mis cinq minutes pour extraire la chambre, mais faut dire que le Michelin, c’était du béton, et que la chambre collait de partout). Cet imprévu a permis aussi au Patou des Corbières de nous rattraper (on avait cru qu’il avait pris le raccourci, alors qu’il faisait du chasse-patate). Il était content, le Patou. Il a pu se faire mal ensuite, à dévaler jusqu’à Custines, vent de face et gros braquet. Faut ce qu’il faut. Faut faire chanter la meule et danser la plaque.

Ah oui, je ne l’ai pas dit, une ballade peut aussi se danser (ça vient du bas latin « ballare », d’où provient le « bal », bal du samedi soir, des vampires, des débutantes, des faux-culs… y a le choix).
Bref, chers baladeurs, vrais ou faux, devenez balladins, c’est mon invitation du jour. Ou baladins, puisque l’orthographe étant ce qu’elle est (historiquement variable et parfois fort peu logique), c’est plutôt ainsi qu’on l’écrit… si bien qu’on ne sait pas toujours sur quel pied danser.