Après la sortie du retour (en ce qui me concerne), la reprise continue… et la surprise se répète : à défaut d’avoir la socquette légère, la bonne surprise c’est de ne pas être à la ramasse, et de parvenir tant bien que mal à suivre les petits camarades. Même les grimpettes ont été hier matin moins laborieuses, et le tempo souvent assez vif du peloton était supportable. C’est vraiment le bon côté des arrêts prolongés : on fait des progrès à chaque sortie, on se sent de mieux en mieux, on profite à fond du plaisir de tourner les jambes… Pourvu que ne revienne pas trop vite la sensation de plafonner ! Celle d’avoir déjà retrouvé ses bonnes vieilles limites. Mais n’en demandons pas trop, et carpe diem !
Le retour, ce fut aussi celui de quelques vacanciers : 8 têtes nouvelles par rapport au dimanche précédent, quelques 19 pédaleurs au départ, ou presque, puisqu’il faut d’abord rattraper la nouvelle avant-garde du groupe, non plus Jean-Yves mais Joseph, qui se plaît à s’échapper en solo dès potron-minet. En deux semaines, c’est donc la quasi-totalité des licenciés que j’aurai eu le plaisir de revoir.
Gérard se doit à ses invités du jour et tourne casaque le premier (ses invités, j’ai idée que ce sont de valeureux vieux cyclistes, des obsédés de la pédale, du cul sur la selle, et de la main au panier… mais ne me faites pas dire ce que je ne dis pas). Joseph, ensuite, nous salue bien. Voici donc le peloton réduit à 17 unités, mais pas pour longtemps : à l’approche de la côte d’Uruffe, pourtant bien modeste et agréablement ombragée, les habituels amateurs de raccourcis filent droit sur Vaucouleurs. Mais sans prévenir, ce qui ne se fait pas : devant, on s’inquiète, Amico part même à leur recherche, on temporise, jusqu’à ce qu’on se rende à l’évidence. A la pause d’Ugny, toujours personne. Et moi qui comptais sur un deuxième groupe pour rentrer selon un tempo raisonnable…
C’est à Pagny qu’on retrouve les 4 resquilleurs, en train de faire le plein à la station-service, le plein d’eau. Il faut dire que le soleil commence à cogner très fort. Les costauds, eux, n’ont pas soif, ils embrayent, ils en rajouteront même un peu, à ce que j’ai su, en passant par Liverdun, histoire de compenser leur excès de vitesse.
Derrière, pas d’excès de cette sorte, mais un exploit : le grand Max a fait le pari qu’il tiendrait l’équilibre en roulant à 2 km/h, et c’est vrai, j’en témoigne, il y est parvenu… Il a réussi à rendre les faux plats de la fin de parcours tout à fait interminables. Et ceci malgré un vent favorable qui risquait à chaque instant de le précipiter vers l’avant. Les costauds devraient en prendre de la graine : rouler petit petit, c’est possible. La vérité, c’est que Patrick et moi, on n’a pas été capables d’observer ce tempo improbable, on a fini par s’échapper, sans le vouloir.
A l’arrivée, 105 km au compteur, et 928 mètres d’ascension : c’est bien ce que je pressentais, pour une reprise, cela aurait pu être pire. Et j’en viens à penser qu’on devrait toujours se ménager de longues pauses pendant l’année, rien que pour le plaisir de s’y remettre et de progresser.
On se console comme on peut.