Non, je ne vais pas vous chambrer : la pluie était annoncée, vous êtes restés à la maison, vous avez été sages, vous n’avez pas pris le risque de vous enrhumer, ou de glisser sur la chaussée… Vous vous êtes préservés pour des jours meilleurs. Des prudents, des sages, vous dis-je, des modèles de sagesse !
Donc, si on vous traite de gros dégonflés, de pantouflards, ou pire de velléitaires (j’y vais, j’y vais pas), n’en croyez rien, ignorez, dédaignez, restez calmes. Et même, si vous êtes venus à Brabois sur le coup de 8h et que vous avez trouvé l’atmosphère humide, au point de renoncer, dites-vous que vous avez donné ainsi un mémorable exemple de sagesse.
Et si vous n’en êtes pas convaincus vous-mêmes, répétez aussi longtemps qu’il le faudra : non, je ne suis pas un gros dégonflé !
Des pas sages, des imprudents, il y en eut quatre sur le grand parcours pour représenter le club, et quelques-uns peut-être sur le petit (Max et Joseph étaient là dès 8h). Quatre et non six, puisque les très sages Gaby et Christian s’avisèrent que la bruine s’était mise à baigner le départ de la randonnée. Autant dire que je me suis retrouvé en bonne compagnie : Pierre le Maître des parcours, Michel le VVB (le Véli Very Best), Amico l’Ami des Randos – auxquels s’ajoutent deux émérites VVV, Jacques Kempf, le Tchatcheur intarissable, et Gérard Conreaux, qui, si j’ai bien compris, s’est lui aussi pris récemment une grosse gamelle.
Ce qui donnait une équipe de six pédaleurs (des imprudents, oui, vous avez tout compris, des pas sages, ou, allez savoir, des pas dégonflés) ; un petit groupe où les rôles étaient distribués au mieux : Pierre, Michel et Jacques pour prendre les relais, les deux convalescents pour les suivre, et Amico dans le rôle du berger veillant à ne perdre personne.
Toutes les conditions étaient réunies pour qu’on assiste à cet événement rare : des costauds qui réussissent à rouler en dedans quand ça grimpe, un rythme régulier, sans le moindre à-coup, un groupe qui reste uni tout du long … Un petit miracle, et un exemple à suivre. D’autant que ce parcours d’une bonne centaine de bornes était bigrement vallonné (en partant de Nancy, et donc en me tapant la montée de Brabois, cela m’a fait près de 1500 m de dénivelé !).
Un parcours agréable, souvent forestier, et, j’allais oublier l’essentiel pour tous ceux qui ne mirent pas le nez dehors, ou pas longtemps, un parcours quasiment sans pluie : la bruine du départ devient une franche averse lors de la descente sur Maron, et puis… et puis, plus rien, que du sec, au point qu’on enlève les impers dès Pierre-la-Treiche, et qu’on ne les remettra pas. Seul bémol, à l’arrivée, même scénario qu’au départ, la bruine est de retour, et la plongée sur Nancy est bien humide.
Les bénévoles de l’Aremig n’ont guère de chance, leur manifestation se passe rarement sous le soleil.
Et avec tous ces sages qui ne veulent pas se mouiller…