Archives de l’auteur : Reynald

• La beauté des choses (5 novembre)

A propos de la sortie du 5 novembre :
Il pleut parfois le dimanche : il y a quinze jours, ils furent 6 à braver la pluie, et de même il y a 8 jours. Hier, il avait plu pendant la nuit, et la pluie est revenue dans l’après-midi. Mais entre-temps, à l’heure de la balade, ô miracle, pas une goutte, des routes qui sèchent peu à peu, et du soleil pour terminer. Mais le mal était fait : Météo-France nous avait encore bassinés avec ses prévisions alarmistes.
Résultat : nous nous retrouvons à 3 Portes Désilles (Stéphane, Gaby et moi), auquel s’ajoute l’ami Marc (Henquel) ; Franck nous rejoint bientôt, si bien que c’est à 5 que nous effectuerons le parcours, en pédalant dans l’huile et non pas sous la pluie. Eh oui, dans l’huile, parce qu’à 5, inégalement en forme (Stéphane n’a presque pas roulé de toute l’année), on s’accorde sur un tempo modéré, on a tout notre temps pour lever les yeux, et on savoure notre chance à chaque tour de pédale. En outre, le vent d’ouest nous est amical pendant l’essentiel de la sortie, soit qu’il nous pousse, soit qu’il ne nous contrarie guère, grâce aux bois et aux reliefs naturels qui lui font obstacle.

Ce fut une sortie tout en couleurs, les arbres à feuilles caduques ayant le bon goût de faire de la résistance, les champs mêlant le vert tout neuf des blés d’hiver et du jeune colza aux bruns des labours et à la rousseur des chaumes. Et sur le fond vert des prés se détache le noir et blanc des vaches et des moutons (puisque ce sont souvent des têtes noires que nous apercevons). Avec les ânes aux yeux tendres et les chevaux aux robes diversement colorées, ils donnent aux paysages parcourus la tonalité la plus paisible qui se puisse rêver. Une belle image de sagesse et de sérénité. Tout le contraire de l’agressive nervosité des motorisés bruyants et incivils !
Faisons un rêve : des dimanches matin sans bagnoles, sans motos, sans énergumènes à moteur… Silence et civilité : autre définition de la pratique du vélo.

Deux mots de plus :
– Le jour de la Toussaint, il faisait assez froid mais très beau, et nous avons roulé à 10. Ce jour-là, les vivants honorent les morts, qui disent aux vivants de continuer à vivre. Vous connaissez ces paroles adressées à sa femme par un condamné à mort (condamné pour fait de résistance par les occupants allemands), des paroles magnifiées par un grand poète et mises en musique :

Adieu la peine et le plaisir Adieu les roses
Adieu la vie adieu la lumière et le vent
Marie-toi sois heureuse et pense à moi souvent
Toi qui vas demeurer dans la beauté des choses

Ce n’est pas rien que de vivre en paix et d’avoir la chance d’évoluer en silence dans « la lumière et le vent », « dans la beauté des choses », comme nous le faisons sur nos bicyclettes.

– L’AG approche (25 novembre), on va élire un nouveau bureau, quelques bonnes volontés sont pressenties, mettez-vous sur les rangs si la pérennité du club vous tient à coeur. Surtout, apportez des idées neuves, proposez des réformes, à un moment où le club doit évoluer pour perdurer.
Reynald

• Foncer dans le brouillard (24 septembre)

Dernière sortie 2017 avec départ à 8h, et première sortie de l’automne, saison de transition  : de fait, la tonalité est d’abord hivernale, il faudra attendre trois longues heures avant qu’elle devienne estivale. Fraîche, très fraîche la brume épaisse, glaciale même, au départ, dans le congélateur des fonds de Toul, et plus loin sur la piste du canal de Foug. Visibilité minimale, les merveilles du parcours se dérobent. Un long tunnel cotonneux, interminable. Quinze pédaleurs, quinze fantômes.

Et puis, ô miracle, entre Laneuville-derrière-Foug et Lucey, la brume se déchire, tout s’illumine. Le monde n’avait pas disparu, tout n’avait pas versé au néant, l’église est au milieu du village, les cyclistes ne sont pas seuls sur la terre, et dans les prés ils sont bien là les aimables compagnons, les moutons, les chevaux, et les vaches : l’une d’entre elles a choisi de paître sur le bas-côté, en liberté. Une insoumise. Mais pas de manifestation animale sur la route contre les carnivores qui pédalent. Une cohabitation harmonieuse. Un moment magique baigné de soleil qui, hélas, ne dure pas. La brume nous enveloppe à nouveau, nous redisparaissons. Il faudra attendre la dernière heure pour qu’un franc soleil nous redonne le sentiment d’exister.

Ce genre de scénario n’est pas exceptionnel, le vélo est un sport de plein air, c’est ce qui fait son charme, et parfois sa dureté. Mais ce à quoi je ne m’attendais pas, ce que j’avais oublié, c’est que le 24 septembre est le jour (ou l’un des jours ?) où se déroule la cyclosportive du club. « Foncer dans le brouillard », c’était le moment ou jamais. On n’allait pas se priver. Les fonceurs ont foncé, les flâneurs ont flâné, les autres se sont adaptés : l’essentiel dans une cyclosportive, c’est bien pour chacun de trouver le groupe qui lui convient. Une parfaite réussite, de ce point de vue.

Je me demande même si les futurs élus au bureau du club (puisqu’il va y avoir un important renouvellement) ne devraient pas s’en inspirer : faire de toute sortie une cyclosportive… Chacun pourrait choisir, dès le départ, le groupe qui convient à son humeur ou à ses forces. Un groupe parmi trois ? Cela aurait le mérite de la clarté, et réglerait une fois pour toutes le problème insoluble du tempo censé convenir à tous. Mais moi, ce que j’en dis, avec tout ce brouillard dans les yeux…
Reynald

• Fin d’été (17 septembre)

A la demande générale (ou presque) un mot sur la sortie d’hier (17 septembre) :
C’était la dernière sortie dominicale de l’été 2017, quelques-uns ont tenu à ne pas la rater : Gégé, Pierre, Marc, Patrick, Franck, Nono et moi, ce qui fait sept ; lors de la pause sur les hauteurs de Château-Salins se sont ajoutés à ce considérable peloton Gaby et Christian, qui, semble-t-il, s’étaient d’abord égarés du côté de Brabois… pour avoir oublié le correctif sur le lieu du RV. Le stade Picot, c’était tout de même plus logique. Et sur la fin, on a eu le renfort de Jacques et de son engin électrique. Ce qui porte à dix le nombre des cyclos de l’été finissant. Comme quoi être et avoir été, c’est possible.

Matinée très fraîche d’abord, de superbes effets de brume lorsque le soleil a commencé de percer, puis une belle lumière bleutée pendant tout le reste de notre parcours. Un tempo raisonnable, qui permet à chacun de respirer et d’échanger à loisir. Comme il se doit, les côtes creusent quelques écarts, il faut parfois attendre les pas pressés, le vacancier Nono (qui a durablement remplacé le sport par le tourisme) ou l’affairé Franck (qui joue de la roulette plus souvent que de la manivelle). Et des côtes, on en a grimpé de belles. Celle de Bézange n’est qu’un aimable hors d’œuvre, celles qui conduisent à Château-Salins comptent pour du beurre (un peu salé tout de même, le beurre). Mais celle qui suit cette salinade, c’est une vraie de vraie, faut pas chercher à l’avaler trop vite, sinon ça pique : route large et amples courbes, c’est à peine si on l’impression d’avancer.

Cela dit, elle est fort courtoise, la salinette, à côté de la traîtresse qui lui succède, à la sortie de Jallaucourt (dir. Bioncourt) : route étroite et rude, mal revêtue, pentue à souhait, le genre de talus dont il convient de ne pas abuser. Pour nous dédommager de nos efforts et de notre effroi, nous aurons la joie pour finir de nous mettre sous la pédale la rectiligne et franche montée d’Amance (côté cimetière). Il était grand temps de réhabiliter cette stimulante escalade trop longtemps boudée. Christian s’en est dispensé, mais je présume que c’est parce qu’il l’effectue chaque semaine, en voisin. Quand on aime les forts pourcentages, on ne compte pas.

Vous, je ne sais pas, mais moi (en vieillissant) j’aime de plus en plus les parcours vallonnés  : la platitude du plat, très peu pour moi. C’est d’un ennui ! Et c’est malsain, car sur le plat le rythme a tendance à s’emballer (les mauvais grimpeurs tiennent là leur revanche), ce qui n’est pas bon pour le palpitant. En revanche, les reliefs, l’alternance de l’effort et de la roue libre, voilà la bonne formule, le juste équilibre. Notre humaine condition, en somme : le repos et la fatigue, le rire et les larmes, le rose et le noir, le oui et le non. Des hauts et des bas : c’est tout le vélo, et c’est la vie.
Reynald

• Mirabelles et groseilles (27 août)

Ce qui s’annonçait : dernière grande sortie 2017 (départ à 7h30), « rares averses » selon Météo-France. Deux raisons pour ne pas se lever ? Peut-être… Des raisons insuffisantes pour les 9 bienheureux du jour, qui se sont levés, et qui ne l’ont pas regretté : temps doux, vent discret, routes tranquilles, bleus horizons et campagne verdoyante. Une sortie estivale comme on les aime, longue et vallonnée, où le plaisir et l’effort se conjuguent au mieux. Selon mon compteur, 121 km et 1228 m de dénivelé, sur un tempo allègre et bien supporté par tous.

Certes, on s’est parfois perdus de vue, mais toujours retrouvés : c’est que pour Ochey (après Thuilley), il y avait la voie directe, la route des mirabelliers (le long de la base aérienne), prise par Gérard, Guillaume, Amico, Marcel et moi, et la voie indirecte, celle des deux grands côtés du triangle, empruntée par Pierre, Christophe, Marco et Gaby. Ce qui va générer chez ces derniers un peu de trouble, au point qu’ils auront la gambette trop molle pour nous rattraper avant la pause de Vannes… Une plaisanterie à moitié appréciée. Rien de dramatique, toutefois, et je dirais même : un gain de fluidité pour chacun des groupes, une facilité plus grande à trouver le bon tempo.

Autres péripéties : du côté d’Uruffe, Gégé et Amico disparaissent mystérieusement, le fantôme du sinistre curé hante nos esprits, une guêpe s’attaque à Gaby, des soins lui sont prodigués, puis le pédalage reprend ses droits, tandis que les disparus d’Uruffe ne donnent toujours pas signe de vie. Ils ont fait un détour par Rigny ? Pas du tout, Amico finira par surgir de l’arrière tel un diable, mais sans Gégé, qui aura choisi d’écourter la balade. Comme Marcel avant lui. Puis à Toul, Christophe et Gaby coupent vers leurs pénates. C’est donc à 5 (et non pas à 9) que nous attaquerons le toboggan qui conduit à Villey-le-Sec et que nous avalerons la dernière grimpette du jour (la remontée sur Brabois).

Impression dominante : le plaisir pris aux petites routes très charmantes qui relient Germiny à Thuilley, puis (après le raccourci des mirabelliers) Ochey à Moutrot et Moutrot à Blénod, et de même Uruffe à Blénod. Et le plaisir de pédaler dans l’huile (ou presque) pendant l’essentiel de la sortie, tout en prenant le temps de bavarder. Tranquille randonnée !
Il n’a manqué qu’un peu de temps pour déguster mirabelles et groseilles, et qu’un peu de pluie pour rafraîchir les chaudières. Soyons optimistes, ce sera pour la prochaine fois.
Reynald
PS : Guillaume m’a demandé l’origine de la dénomination « Thuilley-aux-Groseilles ». Rien trouvé sur le sujet. Mais je note que dans le blason de la commune, il y en a, des groseilles ; et des abeilles, et un caducée. Devoir de vacances : analysez et commentez la conjonction de ces trois motifs.

• Crever ou ne pas crever (20 août)

Partir, c’est mourir un peu. Partir à vélo, c’est crever parfois. Et pédaler souvent, c’est crever à coup sûr. Si bien qu’aucun habitué du vélo ne peut prétendre y avoir échappé. Tous nous avons crevé et tous nous crèverons encore. Aussi longtemps que nous roulerons sur des pneus crevables, nous crèverons. Ce qui me rappelle le slogan fort bien vu d’un antique réparateur de pneus : « Vous pouvez tous crever !!! » (voir la pièce jointe).
A quand les pneus pleins, légers, aussi confortables qu’increvables ? Allez, les « startupers », remuez-vous les méninges, inventez-nous ça, le créneau est prometteur. Le caoutchouc, c’est aussi ringard que le pétrole. Il est grand temps de passer à l’éco-pneu, au pneu durable !

Vous l’avez compris, la sortie du jour ne fut pas exempte de crevaisons. Sous la bruine (dimanche dernier), sous l’orage (le 15 août), aucun pneu ne s’était dégonflé. Par beau temps, mais sur une chaussée encore humide des averses de la nuit, c’est fou ce que les silex se collent à la gomme. Christian fait les frais d’une petite pierre à peine la balade commencée, et à mi-parcours c’est Pierre qui s’y colle (mouais… j’ai déjà fait pire comme jeu de mots). Anecdotique ? Pas du tout : vu qu’on a un peu plus de 100 bornes à se taper, faut rattraper le temps perdu – car on a beau avoir la paluche habile chez les Randos, changer une chambre ça prend du temps, beaucoup de temps parfois.

Donc, une première fois, on accélère, on met la gomme (mouais…) Rouler en-dessous de 35 km/h, ce serait lambiner. Et la seconde fois, on en remet une couche, puisqu’on a tout perdu du retard qu’on avait à peine comblé. C’est ainsi qu’une aimable partie de campagne se transforme en course de catégorie Z : Z comme « z’en peux plus », z’en peux plus d’essayer de m’accrocher à la roue des « crevards », des bouffeurs de bitume, des forcenés du chrono.

Dans ce cas-là, une seule solution : arrêter de se crever la couenne, ralentir, faire baisser le cardio. S’en remettre au gruppetto. Le gruppetto Corbières-Champagne, le Patou et moi si vous préférez, un piccolo gruppetto, vu que les autres postulants, ils avaient depuis belle lurette tourné casaque. On se contente d’un petit 30 km/h, ce qui est tout de même plus raisonnable, et beaucoup moins crevant.
Du même coup, je ne peux rien vous dire des dératés qui se sont bougé la carcasse (ils étaient 9), ni de ceux qui avaient choisi d’en faire moins (ils furent 5). Je ne sais pas non plus si les uns ou les autres ont récidivé en matière de crevaison. C’était le bon jour en tout cas, autant en profiter.
Moralité : on ne meurt qu’une fois, mais on peut crever souvent.
Reynald

• Soleil et feu d’artifice

Mardi 15 août (fête de l’Assomption) :
Après la grisaille et la bruine de dimanche, grand soleil, belle lumière et feu d’artifice final ! De vrais petits veinards. Douze heureux pédaleurs, les mêmes que dimanche moins Guillaume, Gaby et les frères Collard, mais plus Bernard, Yves, Jérôme, et en cours de route Patrick Corne (qui espère cette fois renouer durablement avec le vélo).

Une belle matinée d’été, avec vent favorable pour commencer, mais quand la route pique au sud, on sait à quoi s’en tenir sur ce que sera le retour : un peu plus musclé. Qu’à cela ne tienne, l’euphorie estivale nous propulsera. Les vaches nous regardent passer d’un air attendri, c’est très encourageant. Les moutons ont mieux à faire, on les comprend. Christophe se lance dans un long argumentaire sur la Kia hybride : on ne demande qu’à le croire, on retient qu’avec les primes à l’achat, ce pourrait être une bonne affaire. L’hybride, c’est précisément ce qu’on pratique à ce moment-là sur nos machines : huile de genou et énergie éolienne.

Bref, ça baigne, et quand vient le moment d’affronter durablement le vent de face, on s’organise, on s’attend, on a le plaisir d’exercer sa force. Le groupe présidentiel a coupé au court, plus loin Jicé choisira d’aller droit sur Drouville plutôt que de se coltiner le détour par Serres. De même, Patrick C. abrégera le séjour dans la centrifugeuse. Et à l’approche de Serres, on voit les quatre costauds qui se sont détachés oublier de prendre la route de Drouville. Un classique chez « les têtes dans le guidon ». C’est ainsi que le peloton s’est réduit à trois unités (Gégé, le Patou et moi), avant que Marcel ne nous rejoigne (il s’est avisé de son erreur).

Et voici que sous nos yeux incrédules se prépare le grand feu d’artifice final… une imposante masse de nuages bleu nuit, bientôt striée d’éclairs, a soudainement envahi l’horizon. Le vent s’est encore renforcé, il risque de chasser l’orage qui se prépare et de nous faire manquer l’apothéose. Ce serait dommage. A Haraucourt, Gégé et Marcel mettent le cap sur leurs chaumières, tandis que le Patou et moi-même choisissons d’achever le parcours complet (en allant droit sur Varangéville).
Ce qui s’est alors passé pour les autres petits veinards de cette belle matinée d’été, je ne puis rien en dire. Mais quant à nous deux, en voici un résumé : à peine sortis du village, nous sommes cueillis par des rafales monstrueuses, qui nous clouent quasiment sur place et tentent de nous pousser au fossé. Les éclairs redoublent, le tonnerre gronde, de grosses gouttes cognent sur les casques, et puis… et puis le ciel déverse enfin ses flots. Inondés nous sommes, balayés, brinquebalés, alors que la visibilité s’est de beaucoup réduite, et que les bourrasques ont transformé le faux-plat en une véritable ascension. Malgré tout on progresse, on mouline, on envoie de l’eau, la descente sur Varan n’est plus très loin. Pas question de s’abriter, ce serait de la pure dégonfle !

Vous l’aurez compris : on a pris un pied géant ! Pas connu ça depuis l’enfance, quand on faisait exprès de se prendre des trombes d’eau sur le paletot et de rouler dans d’énormes flaques. Je l’ai toujours pensé, le vélo c’est un truc d’enfance. Et donc le meilleur remède pour ne pas vieillir trop vite.
Aussi, le Patou et moi, c’est fou ce que ça nous a rajeunis, et réjouis, ce grand feu d’artifice final. Je ne doute pas qu’il en a été de même pour nos compagnons.
En plus, pour une deuxième sortie après la reprise de dimanche, les jambes ont tenu bon. Un peu raides, mais vaillantes. Au compteur, 105 bornes, plus de 800 m de dénivelé, et une arrivée presque ponctuelle.
Vive le vélo, on ne le dira jamais assez.
Reynald

• A fond la forme !

Cela s’est passé un 13 août :
Retour aux affaires pour moi, après des vacances normandes, très vertes, assez fraîches et même un peu humides. Transition toute trouvée en terre lorraine : pour se rendre au RV de 7h30 hier matin, il faut mettre l’imper (ou le ciré), puisqu’une petite bruine a pointé son museau. Comme on dit en Normandie, « La pluie ? Rien à cirer ». Autre blague locale offerte aux touristes : « On a eu du beau temps, c’était un jeudi » (voir la pj).

La question qui me vient alors que tombent les premières gouttes : y aura-t-il des amateurs par ce temps frais, pour cette mienne reprise, après plus de trois semaines d’arrêt ? Ma dernière sortie c’était le 20 juillet au départ d’Haroué, par un temps très gris, même que les six courageux du jour avaient pris une bonne drache en matinée, avant que le soleil ne s’impose : faut dire que c’était un jeudi !

Eh bien, oui, nous voici pas moins de neuf au rendez-vous : même Gégé, qui craint pourtant l’humidité, est là, de même que le convalescent Marco et le Patou revenu des Corbières, plus Jean-Claude, Guillaume (Losfeld), Christophe, Gaby, et Marcel (de retour des Alpes). En fait, il ne pleut déjà plus. Très vite, on enlèvera les impers. Plus tard, la bruine sera si fine qu’on ne les remettra pas, et je ne serai pas le dernier à apprécier à sa juste valeur l’effet de brumisateur dont on bénéficiera continûment dans la seconde partie de notre longue sortie. Une vraie gâterie. Comme quoi, si la bruine n’existait pas, il faudrait l’inventer !

L’autre question du jour pour moi, c’était : combien de temps vas-tu tenir après une aussi longue interruption ? Résolution : rester dans les roues, pédaler en dedans, ne pas donner un coup de pédale de trop, laisser les costauds s’ébrouer dans les côtes… C’est ainsi que la pause est atteinte (du côté de Réchicourt-la-Petite) sans la moindre alerte. Ensuite, les quatre plus pressés auront la bonne idée de se faire la belle, si bien qu’à l’approche de Blanche-Eglise (le point le plus éloigné du jour), c’est dans le confort du gruppetto que le retour s’amorce : Gége, Jicé, Patou, Marco, que voici de bons compagnons pour revenir de cette humide et bien agréable escapade en Moselle ! Le tempo sera raisonnable, on va se relayer, les embruns nous épargneront la surchauffe… que demander de plus ?

Tant de bonnes conditions réunies font qu’au lieu d’avoir des jambes de plus en plus lourdes, j’aurai personnellement la socquette de plus en plus légère, sur le plat comme dans les côtes. Un pur plaisir, et non pas la galère redoutée. Un peu étrange, même, mais je le jure, je n’ai rien pris d’illicite ! Que du cidre et du pommeau (apéritif à base de jus de pommes et de calvados). Et le bilan, c’est à mon compteur : 119 km, près de 1000 m de dénivelé (et une moyenne approchant les 26,5 km/h, alors qu’on a parfois musardé). J’ai idée que la fin de saison sera jouissive. Qu’il fasse soleil ou qu’il bruine.

Un mot de plus : pendant quelques kilomètres, ce sont 12 Randos qui ont roulé ensemble, une fois établi le contact avec les frères Collard et Jean-Marie B. qui nous avaient devancés, et avant que ceux-ci ne choisissent de rentrer plus tôt au bercail. Nul doute qu’avec le soleil revenu, nous serons encore plus nombreux demain, pour fêter sportivement le 15 août (et si Météo France n’exclut pas le retour de « pluies éparses » entre deux éclaircies, ne vous laissez pas intimider).
RV parc des expos à 8h.

• La pelle du 18 juin

Quatre pédaleurs lors du RV, alors que le temps est splendide et la balade prometteuse : en ce dimanche 18 juin, le club a pris une pelle ! Jamais vu une chose pareille. Il faut croire que se sont combinés de multiples et très divers motifs de manquer cette dernière sortie printanière, une sortie en réalité très estivale. Gégé reparti dans la Drôme, Christophe retenu au boulot par une journée Portes ouvertes, le benjamin Guillaume qui passe le bac, Marc opéré du genou, Marcel participant à l’Ardéchoise, les pères dont c’était la fête, les électeurs qui craignaient de rater l’urne, les fêtards affligés d’une panne de réveil… etc. etc.

Le fait est qu’au RV de Marcel-Picot seuls se sont présentés Jean-Claude H., Patrick, Jacques et moi-même, rejoints un peu plus loin par Nono. Mais comme trois d’entre les cinq devaient être rentrés très tôt, ils ne furent bientôt plus que deux (deux, vous avez bien lu) pour accomplir le parcours complet. Patrick et moi. Au début, nous avons profité de l’abri procuré par les deux adeptes du VAE (Jacques et Nono), mais bien vite nous affronterons le vent d’est à la seule force des jarrets. Étrange, tout de même, d’effectuer à deux une sortie club par un beau dimanche de juin… Même si l’avantage, c’est que deux cyclistes qui s’entendent bien se gardent de tout excès de vitesse et de changements de rythme intempestifs. Les 114 km (pour moi) du parcours auront été une aimable partie de campagne.

Quelques notations glanées en cours de route. De Nomény à Mailly, on roule entre deux bordures de coquelicots, le rouge des fleurs côtoyant la blondeur des champs de blé, de seigle et d’orge. Souvenirs d’enfance. Après Mailly, des travaux d’été, un peu de gravillons, mais rien de méchant. De Solgne à la route de Silly, l’inconvénient c’est la route de Metz très fréquentée. Ensuite, à l’inverse, des petites routes champêtres qu’on fréquente rarement, comme toutes celles qui vont suivre, et c’est bien là l’avantage de partir parfois dès 7h30. Quelques courts raidillons, du 10% qui ne résiste pas à notre bonne humeur. A partir de Longeville, c’est du plus classique, avec la montée vers Bouxières-sous-Froidmont. Mais dans tout ce secteur, même constat que par le passé : l’absence de pancartes. Comme des natifs de Cherisey nous l’avaient dit un jour : pas besoin de pancartes, nous, on connaît !

Au retour, on essaie de repérer la nouvelle piste cyclable qui devrait relier Pont-à-Mousson à Custines : visiblement, elle n’est pas encore complète. Mais on a vérifié qu’il y a bien un beau ruban tout neuf entre Dieulouard et PAM. Ensuite, il faut attendre Millery pour emprunter un secteur cycliste achevé, qui conduit près de Custines (avec une courte interruption). C’était le moment ou jamais d’en profiter au mieux : aucune barrière n’y a déjà été posée.

Dimanche prochain, je serai absent : le peloton est donc menacé d’être réduit de moitié. Amis Randos, gardez-vous de laisser le Patou des Corbières rouler seul. C’est flatteur, certes, de représenter le club à soi seul, mais est-ce vraiment souhaitable ?
Reynald

• De l’Audax, toujours de l’Audax (25 mai)

Quelques mots sur « le 200 » d’hier, 25 mai 2017 (photos cliquez ici), et un coup d’œil dans le rétro :
Personnellement, j’ai découvert le « brevet Audax » des 200 km en 1993, année de mon adhésion au club des Randos (et du début, tardif, de ma « carrière cycliste »). Année au cours de laquelle j’ai compris également qu’on pouvait faire des sorties de plus de 100 km ! Avec des pauses régulières, un arrêt petit-déjeuner et un arrêt repas sur le coup de midi, c’était presque un jeu d’enfants, même pour un néophyte. Pas d’appréhension, donc, les années suivantes, mais un plaisir à chaque fois anticipé, puis effectif. Même si au gré de la météo, ce fut parfois plus galère que dessert. Orages, pluie continuelle, neige sur la route des crêtes, ou soleil cuisant, on a fait le tour des possibles au fil des années. Une riche expérience, typiquement cycliste.

Le plus souvent, la distance était légèrement supérieure à 200 km, et l’allure plus élevée que les 22,5 km/h réglementaires. Pas rare qu’elle fût plutôt de l’ordre de 25 km/h. D’après mes archives, le « 200 » de 2006 a été le plus long : 236 km ! A l’inverse, celui d’hier aura été le plus court : 186 km. L’âge du peloton augmente, la distance du parcours diminue, les sommets franchis sont moins élevés… Tendance inéluctable ? Probable, mais on peut se dire aussi que nul n’est à l’abri d’un coup de jeune (on se rassure comme on peut) et qu’avec une bonne préparation, chacun aurait pu se hisser, une fois encore, au Champ du feu, au Hohneck ou au Grand Ballon. Disons que nous y retournerons.
Hier, en commençant par « la route des mille bosses » et en revenant par une route elle aussi bien bosselée, on a fait essentiellement du dénivelé en plaine : d’après mes calculs, seulement 650 m au cours des deux ascensions du jour (le col de Surceneux et la longue côte de Liezey) et tout le reste (1300 m) au gré des pentes du toboggan.

L’équipée a rassemblé 17 pédaleurs, tous licenciés au club : cette année, pas d’invité occasionnel ou habituel. Dommage. J’en connais qui hésitent désormais à se lever de grand matin, d’autres sont des retraités qui prennent des vacances (je vous demande un peu). Mais il faudra faire savoir que le club n’a pas fermé ses frontières. Pas question de se recroqueviller entre soi !
Quant au parcours et aux pauses restauratrices, il faut savoir gré au grand Nono d’avoir fort bien fait les choses : une abondance de petites routes peu fréquentées, forestières et autres, des routes buissonnières, en somme, presque dépourvues d’engins motorisés, et des haltes rustiques bien jolies, l’auberge de la Cholotte, en pleine nature, et celle de Liezey, avec son immense terrasse, un charmant balcon sur la vallée et le village. Une bonne et belle adresse. Quant au très beau temps dont on a bénéficié, je ne doute pas que Nono, alias le pèlerin de Compostelle, y soit pour quelque chose : pour invoquer les faveurs du Ciel, il s’y entend.
Il nous a même ajouté une petite note d’humour, notre pèlerin : en nous faisant emprunter la piste cyclable du côté d’Anould pour éviter le trafic routier, en allant un peu trop loin sur cette belle piste toute neuve, et donc en devant revenir jusqu’à l’embranchement du défilé de Straiture, par la route, cette fois… Une excellente manière de nous faire comprendre la différence ! Car la preuve en a été apportée : on n’a croisé aucune voiture sur la piste cyclable.

Plusieurs d’entre nous peuvent aussi remercier le docteur Gaby, pour sa démonstration d’étirement, après les 117 km de la matinée : efficace, vraiment, si j’en juge par les bonnes jambes qui m’ont porté après le repas. Technique à populariser. Comme navigateur, Gaby GPS n’est pas encore totalement au point, mais comme coach sportif, je lui tire mon chapeau.
Au chapitre des remerciements, il faut ajouter ceux qui reviennent aux deux occupants de la voiture suiveuse, qui nous ont rendu l’escapade encore plus confortable.

D’autres que je ne remercie pas, ce sont les énergumènes qui ont cru bon de nous agresser (verbalement) au motif qu’on risquait de gêner la course cycliste rencontrée en chemin. Comme quoi on peut être « sportif » et fort mal embouché. De même qu’on peut être sportif et tricheur. A ce qu’il paraît. Nous, au moins, on ne triche pas avec nos vieilles jambes (pardon pour Jérôme, qui a l’âge de notre nouveau président, et tout un avenir cycliste devant lui) : on fait avec, on ne s’en tire pas si mal, ça couine un peu parfois, mais quel pied ! Pourvu que ça dure…
Reynald

• La bruine n’arrête pas le pèlerin (19 mars)

Un mot rapide, histoire de chambrer à nouveau les poules mouillées qui restent au sec : certes, on a eu un peu de bruine au début : « Et alors ? », comme dirait l’autre, on n’est pas en sucre ! Les absents mériteraient bien de se faire tailler un costard… et gratuit, le costard! Mais passons, c’est ainsi, il n’y a plus de moralité publique, et tout le monde n’aime pas l’humidité.

Heureusement qu’il y a des fondus pour ne pas cracher sur le crachin : une bonne douzaine de pèlerins pendant l’essentiel du parcours, après la rapide défection de Jacques P., électrique mais pas étanche, et l’isolement (consenti) de Max dès la première grimpette (dommage, c’était pourtant la fête à la grenouille), et avant que Franck ne nous retrouve, assez tardivement.

Il y avait là GG-le-jeune (Guillaume Gebel, à ne pas confondre avec Gégé l’aîné, 57 ans d’écart, ça compte), son oncle Nicolas et le presque aussi jeune Jérôme, quelques burinés comme Marcel, Gaby, Pierre V., Marc et moi-même, et aussi des licenciés de plus fraîche date, Olivier, Alain, Pierre (Lemoine) et Eric.

Pierre (Valois) nous a refait le coup de la crevaison lors du RV, ce qui nous a convaincus de ne pas emprunter la RF des Six bornes, qui risquait d’être bien sale. Et d’opter pour une descente sur Laxou et Villers afin de rejoindre Maron sur du bitume plus propre. Résultat : avec la montée initiale jusqu’à la passerelle, puis la côte du vieux Villers (passage à 11%) et la montée de Sexey-aux-Forges, mon compteur m’a donné + 500 de dénivelé pour les 20 premiers km. Une paille ! Séquence pendant laquelle la bruine a eu le bon goût de nous éviter la surchauffe. Ensuite, la bruine a cessé et les grimpettes également (seulement + 320 m pour les 64 km suivants). Et le plus souvent un bon petit vent favorable nous a propulsés gaillardement.
Désolé, donc, pour les poules mouillées : cette sortie, ce n’était pas une bonne idée de la rater.

Personnellement, je me suis un peu traîné à l’arrière : la faute à la fatigue, non pas due au vélo mais à un sommeil calamiteux, depuis bien des semaines. Aussi, si vous avez un remède vraiment efficace à me conseiller, n’hésitez pas, je suis prêt à tout essayer. Mais les trucs du genre mélatonine et valériane, ou autres tisanes aux plantes miraculeuses, ce n’est pas la peine, ça ne marche pas sur moi. Je suis au bord de tenter la bouteille de whisky ou de rhum sur la table de chevet. Mais serait-ce bien raisonnable ?
Reynald

PS : je serai absent dimanche prochain (mon petit-fils, 9 mois, me réclame à Bruxelles) ; mais ce jeudi, 23 mars, si la météo est favorable, les VVV feront leur deuxième sortie (voir le programme que je vous avais envoyé).