Archives de l’auteur : Reynald

• Prélude (12 mars)

Enfin une matinée ensoleillée, bien fraîche d’abord, puis tout à fait douce. Un prélude aux belles journées qui nous attendent, et qui avait attiré, si je compte bien, quelques 18 amateurs, pour une sortie qui s’est en réalité effectuée à 16, puisque Gérard, qui souffre encore de son épaule, et Jean-Claude H., qui devait rentrer tôt, nous ont abandonné assez vite. Mais quand je dis 16, ce fut pendant un court instant, puisque le groupe présidentiel s’est aujourd’hui formé très tôt. C’est donc à 12 que nous avons roulé.

Quand je dis à 12, ce fut non pas tout le temps, mais parfois, au gré des bosses nombreuses du parcours, d’une crevaison après la pause d’Houdreville, et jusqu’à ce qu’à Frolois une majorité opte pour un retour moins urbain que celui de Pont-à-Vincent, Neuves-Maisons, Brabois, en préférant descendre sur Méréville pour aller chercher les pistes des canaux. Ce scénario est lui aussi un prélude. Un prélude à ce que sera la saison 2017 : 2 groupes qui se forment très vite, puis à l’avant des sous-groupes, aux allures différentes, qui se retrouveront ou non. Au moins nous verrons-nous au départ. Et pendant toute une journée lors du 200 de l’Ascension.

Ce qui donne, sur ce plan, son caractère de prélude à la sortie du jour, c’est évidemment la présence de bosses nombreuses et parfois bien pentues. Je récapitule : les bosses de Flavigny (longue), de Lemainville (gentille), d’Haroué (plus vache), d’Affracourt (raide), de Houdreville (traîtresse), de Xeuilley (sournoise), de Frolois (la pire), de Brabois (du classique) ou de Méréville (sainte-nitouche)… Un honnête menu. Mais il y aura plus difficile. Et comme les plus rapides d’entre nous répugnent à monter tranquilles, tandis que les plus lents ne peuvent grimper plus vite, des groupes et des sous-groupes nous aurons, immanquablement. Il faut se faire une raison : il y a ceux qui avancent à vélo et ceux qui avancent en âge.

Outre que ce fut, somme toute, une sortie bien agréable, dans cette lumière légèrement tamisée qui baignait les collines du Saintois, j’ai appris un nouveau mot, grâce à Nono, qui m’a annoncé que les jeunots du club, à peine rattrapés, allaient recommencer à « chabler »… Autrement dit, à rouler vite (patois lorrain). Donc, quand un gaillard vous mettra une mine, n’ayez pas la « latche », dites-lui plutôt : « Arrête de chabler, gros, ou tu vas péter une durite ! »
Reynald

PS : six Randos ont participé à la première sortie VVV, sous le soleil, Amico, Marcel, Christian, Gaby, Philippe et moi. On était 21 en tout. Ceux qui souhaiteront des précisions sur la prochaine sortie (jeudi 23 mars) me le diront, et je les ajouterai aux destinataires du message que j’enverrai quelques jours avant.

• Vélo fictif (5 mars)

La mode est aux emplois fictifs. Cette mode est contagieuse : désormais, sous n’importe quel prétexte, le cycliste du dimanche matin fait valoir son droit de retrait. Il s’abstient, il déserte, il chôme, et tout cela aux frais du contribuable. Je veux dire de ceux qui contribuent à la survie du club. Ceux qu’une vague menace de pluie n’effraie pas et qui font un emploi réel de leur cher vélo .

Et au train où vont les choses, le cycliste fictif du dimanche, c’est un retrait en espèces qu’il va bientôt exiger. Pauvre France ! Tiens, c’est cela qu’il faudrait proposer à qui vous savez : un retrait, mais en espèces, il y a des chances qu’il ne cracherait pas dessus. Lire la suite…

• Ecovélo (26 février)

Dernier dimanche de la longue série des petites sorties hivernales, avec départ à 9h. La semaine prochaine, avec le mois de mars, on partira à 8h30 (gare aux distraits) et on rallongera, en attendant les vraies sorties de 4h à partir d’avril.
Attention : prendra effet au mois de mars la nouvelle directive européenne sur la sauvegarde des énergies durables. Conséquence : les utilisateurs de véhicules à deux roues non motorisés devront lutter contre le gaspillage en roulant de façon raisonnée… C’est-à-dire que nous cyclistes du dimanche aurons obligation de rouler groupés ! Ceci afin de réduire l’action de la résistance de l’air sur les organismes en mouvement. De l’éco-cyclisme, en somme.

Vous me suivez ? L’irresponsable fantaisie à la française, c’est fini ! Les jeunes survitaminés et les vieux toqués devront veiller à la cohésion du groupe, en abritant les moins favorisés et les plus raisonnables ; en les poussant, au besoin, dans les côtes ; en leur prodiguant des paroles de réconfort ; en leur apportant bidons et nourritures aussi souvent que nécessaire…
Une vraie révolution ! On va voir ce qu’on va voir. Toute ressemblance avec les promesses électorales serait purement fortuite.

Après cet indispensable préambule, un mot sur la sortie du jour. Du soleil ! Un franc soleil, à n’y pas croire ! Des routes sèches, pas les plus géniales de la région, mais propices à l’exercice du vélo : du plat, du non-plat, du vent de face, du vent de côté, du vent arrière. Aucune crevaison. Un dénivelé non négligeable (+ 700 m). Beaucoup de monde au rendez-vous, plus quelques-uns croisés en route (Nono et Jacques, qui ont raté le départ, plus Franck, pas croisé du tout, vu qu’il nous a attendus là où on ne passait pas). En tout 23 pédaleurs (survitaminés ou non), qui ont tantôt roulé de façon écologique, et tantôt de façon fantaisiste (voir plus haut). Très fantaisiste. Le besoin d’un capitaine de route continue de se faire sentir : comme le président préside à l’arrière, un patron à l’avant serait le bienvenu. Que les candidats se fassent connaître ! En ces temps de vote par défaut, le premier qui se déclarera sera élu triomphalement.
A dimanche, 8h30, tous groupés sur nos écovélos !
Reynald

• Un bol d’air (19 février)

– Dis donc, tu ne m’as rien dit de ta sortie vélo de dimanche matin… c’était comment ?
– Frisquet au départ, gelée blanche, beaucoup de monde tout de même (une vingtaine d’amateurs). Faut dire qu’on a si peu roulé depuis le début de l’année que pour une fois qu’il ne pleuvait pas… Et puis assez vite, avec le soleil, le froid est devenu tout à fait supportable. Les routes étaient sèches, la campagne était belle, ça valait la peine de s’être levé.
– Et vous avez roulé bien groupés, comme il se doit en cette saison ?
– Oui, pendant les tout premiers kilomètres… toujours ça de pris… ensuite, je te dis pas, la foire, le grand n’importe quoi…
– La faute à qui, la faute à quoi ?
– Deux crevaisons successives, pas mal d’impatience… il y a ceux qui attendent, ceux qui repartent en arrière pour aller chercher les attardés, ceux qui n’attendent pas, ceux qui en profitent pour prendre de l’avance de peur de ne pas suivre le rythme des fois qu’un regroupement s’effectuerait … Et ceux qui immanquablement relancent l’allure, qui foncent, qui se défoncent, quoi qu’il arrive. La foire d’empoigne !
– Si je te suis bien, tout cela rend impossible un regroupement général, non ?
– Bien vu. D’autant qu’il y a des zozos qui vont tout droit quand il faut tourner à gauche (avant Cerville), ou qui tournent à gauche quand il fallait aller tout droit (à la sortie de Moivrons)… Et quand ils rejoignent le bon itinéraire, ils te demandent : « t’es sûr que c’est le parcours ? »
– Mais le parcours, ils ne l’étudient pas la veille, carte en mains au besoin ?
– Tu rigoles ! Trop fatigant, chacun compte sur le voisin, et comme le voisin … tu vois ce que je veux dire…
– Mais au moins, quand des groupes se reforment, vous parvenez à rouler ensemble, en vous entraidant…
– T’es vraiment naïf, mon pauvre… je ne dis pas que ça n’arrive pas, mais cette fois c’était pas le bon jour, y a pas eu moyen…
– Finalement, ce que tu retiens de cette sortie, c’est le gros bazar ou le bon bol d’air ?
– Les deux !  Mais j’ai comme une préférence pour le bol d’air…  de ce côté-là, il n’y a même pas à demander, t’es jamais déçu, c’est gratos et toujours à disposition… Suffit de respirer et de pédaler tranquille.
Reynald

• Rouler dans les flaques

Dimanche 5 février :

Les parents, ils avaient dit : « Pas question de faire du vélo sous la pluie. Tu restes à la maison et tu fais tes devoirs, pendant que nous, nous rendrons visite à ta grand-mère ». La belle aubaine : c’est pas que je l’aime pas, la mémé, mais c’est vrai qu’elle radote, et qu’elle sent pas très bon. Alors, ne pas avoir à l’embrasser, c’était déjà un gros cadeau. Mais, en plus, en profiter pour aller quand même faire du vélo ni vu ni connu, je pouvais pas rêver mieux.
Le plus fort, c’est que les copains, ils ont été nombreux à faire pareil : quatorze qu’on était au rendez-vous, alors que miss Météo n’avait pas arrêté de nous seriner comme quoi le risque était grand qu’on se prenne une rincée. Les copains, je ne sais pas comment ils s’y sont pris avec leurs darons pour pouvoir sortir sous la flotte, toujours est-il qu’ils étaient là, et bien là. Faut dire qu’il y en, des parents, qui sont pas très regardants sur les devoirs, ils se sont faits une raison, genre : notre môme, il est pas fait pour les études ; ou genre : qui sait, c’est peut-être de la graine de champion, le fiston, alors autant qu’il s’entraîne dur au lieu de pantoufler comme une chochotte. Bref, quatorze qu’on était.
Au début, c’était pas jouasse : pas une goutte, que dalle. Pour un peu, le soleil aurait montré son museau. Mais à peine arrivés à Cerville, ça s’est mis à pluviner (mot rare, le maître il aime bien qu’on le place dans une rédac), et ensuite la flotte elle n’a plus cessé de dégringoler. Le pied ! Le plus tordant, c’est de rouler dans les grosses flaques, et je peux vous dire que des flaques, il y en avait tant et plus, et qu’on s’en est payé une sacrée tranche. Et quand en plus on peut  éclabousser les potes, c’est encore plus marrant. On ne s’en est pas privé, et pour ce qui est de se marrer, on peut dire qu’on s’est vraiment bien marré. Nous nous éjouîmes de belle façon, si vous préférez (rédac).
Certes, il y en a qui ont fait leur malin en roulant sur des silex. C’était à qui crèverait le plus ; à ce petit jeu, l’Amico et le Franckie, ils ont pris de l’avance. Ensuite, je ne sais pas, je n’ai plus vu personne à partir de Mazerulles, où je me suis paumé : j’avais tellement de flotte sur les lunettes que je me suis gouré de route, et le temps de sortir du lotissement où je tournais en rond, je n’ai pas su si le peloton (ou ce qu’il en restait) m’était passé sous le nez, ou s’il traînait encore à l’arrière, à patauger dans les ornières. J’espère qu’à cette heure-ci les garnements sont tous au sec. Et qu’ils chantent tous en choeur : « les jolies promenades sous la pluie, merci papa, merci maman ! Tous les dimanches, je voudrais que ça recommence… »
Moi, mon paternel, il s’est douté de quelque chose. J’ai pris une grosse soufflante, mais franchement, ça valait le coup !
Le vélo, c’est un truc d’enfance. Pas mieux que rouler dans les flaques d’eau pour s’en souvenir.

• La reprise

Dimanche 29 janvier :

La reprise, enfin… La température n’est pas caniculaire, certes, mais tout de même positive : il n’en faut pas davantage pour que 17 pédaleurs sortent de leur tanière, un peu fripés, un peu rouillés, et néanmoins contents. Encore bon que le mois de janvier 2017 comporte cinq dimanches, faute de quoi on aurait connu un mois blanc. Blanc comme neige, blanc comme givre, et blanc comme l’abstention. Un non-mois.
Je crois savoir que quelques givrés ont tout de même roulé en janvier comme aux plus beaux jours : c’est quoi leur secret ? La graisse de phoque sur le corps, l’éthanol dans le bidon, les chaufferettes dans les gants ? Une dose d’inconscience et une bonne assurance…?
Dommage pour eux, ils ne connaîtront pas les joies de la reprise après un long arrêt, le plaisir retrouvé, et inégalable, de se propulser vers l’avant rien qu’en tournant les jambes. On finit par l’oublier, le vélo ce n’est pas autre chose que ce petit miracle : on s’assoit sur une selle, on fait tourner les manivelles, et voici que l’on se transporte soi-même, qu’on crée un mouvement dont on est à la fois l’auteur et le bénéficiaire. Et dire qu’il y a des décérébrés pour préférer chevaucher de barbares engins à moteur… Ils ne se meuvent pas ceux-là, ils sont mus ! Outre qu’ils puent et polluent. Le cycliste, lui, il est son propre moteur, il ne fait pas de bruit, il est discret, il se coule dans le paysage, il l’honore… En plaine comme en montagne, à chaque tour de pédale, il exprime sa gratitude, son effort est une offrande, sa récompense est sous ses yeux.
Il fallait bien ce petit couplet pour commencer l’année. Ce n’est pas prendre les choses de haut, c’est inviter à retrouver une saveur que l’habitude fait oublier, une valeur que la routine banalise : la vérité est que le vélo ne ressemble à rien d’autre, et qu’il est beaucoup plus qu’un sport. Allez, en 2017 on reprend la route, on oublie la routine. On retrouve les amis, on partage le plaisir d’avancer, de monter et de descendre. Et donc de jouer du dérailleur, l’instrument démocratique par excellence : quelle que soit son opinion, le cycliste s’adapte : en plaine, il roule au centre, en montagne il passe du tout à gauche au tout à droite. Comme quoi, dans le vélo, il y a même une vertu politique. Une vertu de modération, puisqu’en descente (tout à droite) il faut freiner, et qu’en montée (tout à gauche) on ne peut que ralentir.
Hier, il y avait de beaux paysages enneigés, et on a terminé la balade sous le soleil. On va vers le mieux.
Reynald

• Premier janvier 2017

Comme j’avais proposé un rendez-vous inhabituel (à 13h30), pour un jour inhabituel, j’ai tenu à l’honorer.
J’aurais pu m’y retrouver seul, et ce ne fut pas le cas.
Le plus jeune et le plus âgé des membres du club – tout un symbole – tinrent à fêter dignement la nouvelle année.
Le très jeune Guillaume et le vénérable Gégé furent donc mes premiers compagnons de route 2017.

A tous et à toutes,
Je souhaite un nouveau cycle de petits bonheurs et de grandes joies,
un nouveau tour de roue riche en découvertes,
et quatre saisons rayonnantes !

Ajouts et correctifs :
Gégé n’est pas le plus âgé du club : rendons justice à George et à Joseph. Mais il est bien celui qui, des moins jeunes, a continué de participer à nos sorties en 2016.
Au rendez-vous habituel de 9h, il n’y avait pas personne : Pierre V. avait surmonté le réveillon et, seul, il a bravé le froid.
La photo du jour :

• Solstice (Noël 2016)

Beaucoup de réveillonneurs, peu de réveillés : six nous étions, pour accomplir le pèlerinage de Noël, frère Marcel et frère Christian, le chanoine Gabriel, le père Stéphane, le révérend Pierre et le scribe. Le pèlerin de Compostelle, Noël de son prénom, manquait à l’appel : une honte. Ce que nous avons fait ? Nous avons roulé et prié pour vous (qui confondez fête de la Nativité et grosse bouffe, autre sujet de honte).

Ce saint dimanche était aussi le dernier dimanche de l’année, et le premier après le solstice. On est entré dans l’hiver, les jours rallongent, on va vers la lumière. C’est pourquoi bien des fêtes antiques, et donc païennes, se déroulaient en cette période : Saturnales, culte de Mithra, culte du Soleil (Sol invictus)… et plus tardivement le Noël chrétien, la date du 25 n’ayant été retenue qu’au IVème siècle pour fixer la naissance de Jésus. C’est donc le passage du solstice, le retour du soleil et de la lumière qui dans tous les cas était l’événement décisif. Et qui le demeure. Ce matin, malgré les nuages, nous avons eu notre moment de soleil.

Dimanche prochain on aura basculé dans l’année nouvelle. L’an 2017, après Jésus-Christ. Pour mémoire, c’est seulement au VIème siècle, que le moine Denys a inventé cet étrange calendrier fondé sur un calcul approximatif de l’année de naissance du Christ. On s’est donc mis, dans l’Occident christianisé, à redater toute chose après coup, l’avant et l’après JC. En réalité, on s’est aperçu un jour que le bon moine s’était trompé de 6 ou 7 ans dans ses calculs : trop tard, son calendrier s’était imposé quasi universellement.
Dès le siècle suivant, la nouvelle religion instaurée par Mahomet allait à son tour se donner un calendrier, la date-pivot étant celle de l’Hégire (l’exil à Médine des premiers disciples et de leur prophète), date qui correspond pour nous à l’an 622 – et qui a été elle aussi fixée après coup, par le calife Omar. Comme de leur côté, les Juifs continuent de se référer à une date bien plus ancienne, mais elle aussi fixée tardivement (au IVème siècle de notre ère), on peut tirer de toute cette affaire une grande leçon de relativité.

L’an prochain nous serons donc en 2017, mais aussi en 1438 et en 5777. Il suffit de s’entendre, mes amis, mes frères, mes sœurs, quel que soit le nom qu’on invoque : Dieu, Allah, Yahvé… Ou le Soleil (dont le point commun avec le vélo n’échappe à personne : les rayons font leur force). Fêtez et festoyez en paix !
Reynald
PS 1 : dimanche prochain, il y aura surabondance de réveillonneurs, avinés et empâtés, et pénurie de réveillés. Moi, je me ferais bien une petite sortie de récupération dans l’après-midi. Si la météo est favorable, si le cœur  vous en dit, et l’estomac, rendez-vous à 13h30 Porte Désilles.
PS 2 : Francis a pu rentrer chez lui, il peut alterner lit médicalisé, déambulateur, fauteuil roulant et béquilles… tout le monde ne peut pas en dire autant. Son moral est bon, même si son bassin le bassine.

• Quelques réponses (11 décembre)

Les roupilleurs se posent des questions. Il convient donc de leur apporter des réponses.
1) Quel temps fit-il ce matin ? Un bon temps pour rouler : plutôt doux, sans vent, sans pluie. On a certes roulé dans l’humidité, mais pas sous les eaux : les nuages avaient vidé leur sac pendant la nuit, il ne restait rien à déverser ; on a eu de la brume, mais aussi du soleil.

2) Combien pour en profiter ? Onze Randos au départ plus un Ostrogoth de nos amis, un Francis esseulé, abandonné par sa moitié, le toubib se faisant porter pâle (un comble). Ce sont choses qui arrivent dans tous les couples… te bile pas, Francis, tu le reverras ton Jean-Mimi. Moi, c’est le Patou qui m’a fait faux bond, le faux frère. Gégé ayant tôt terminé sa visite de courtoisie, et Francis étant pressé de rentrer (un brin chagriné, tout de même), c’est à dix que l’essentiel du parcours fut effectué.

3) Qui s’est offert ce bon bol d’air ? Les deux Guillaume (qui vont devenir officiellement membres du club – depuis le temps qu’ils roulaient à nos crochets, c’est bien le moins) ; et les uniques Christophe, Stéphane, Marc, Amico, Alain (autre néo-Rando), Gaby, Jean-Marie B., et moi-même. La crème de la crème, c’est vrai, nous sommes d’accord.

4) Et le tempo, quel fut-il ? Excellent, ni trop lent ni trop élevé, un bon petit tempo d’hiver, juste de quoi entretenir nos précieux organismes, et de quoi pédaler à l’unisson. L’hiver a ses bons côtés. On ne se déglingue pas la carcasse. On a le temps de causer, et on ne s’en prive pas.

5) Des incidents ? Aucun, ni glissade ni crevaison ; et pas non plus de conducteur cinglé, ni d’animaux sauvages nous coupant la route, ni de chasseurs nous prenant pour des lapins. On en a aperçu un, de chasseur, il avait une veste multicolore si voyante qu’il devait faire fuir de très loin le gibier ; et à en juger par sa trogne de poivrot, sûr que son haleine ne devait pas non plus les attirer, les sobres bêtes. J’ajoute qu’à Domèvre-en-Haye, il n’y avait pas foule dans les rues, pas un seul couillon qui se serait trompé de date, puisque ce n’était pas le jour de la très fameuse « foire aux roubignolles ».

Je réponds maintenant à la question que personne ne m’a posée : qui ai-je rencontré sur la route lors de ma petite balade solitaire de vendredi ? Un jeune cycliste qui m’a d’abord doublé, puis attendu, au motif que ce serait plus sympa de faire route ensemble. Et de bavarder. J’ai donc appris que ce petit jeune appartenait à une famille de champions, étant le neveu de Pascal et Jean-Michel Lance, et le fils de Patrick. Lui-même fait de la compétition (avec succès), il vient t’intégrer le team Macadam cowboy. Sans pour autant songer à une carrière pro. Mais ce qui m’a touché, outre que le garçon est affable et courtois, c’est qu’il mène parallèlement des études de philosophie (il est en Master 2e année), à Nancy, sur le campus où j’ai poursuivi jadis les mêmes études (avant de me convertir aux Lettres) … il y a de cela un demi-siècle. Etrange rencontre, par-delà les années. J’aurais pu le prendre pour une sorte de double, un autre moi-même, s’il n’y avait pas entre nous une petite différence : lui, dans le cadre de sa préparation hivernale, il est allé grimper le raidard de Villey-le-Sec sur le grand plateau !
Reynald

• Soleil de l’Est (4 décembre)

Le compte rendu de Max (dit « La Grenouille »)

Par une belle journée de décembre, la grenouille et quelques autres pédaleurs se sont retrouvés au RDV officiel. On pouvait tout de même constater que sous les couches vestimentesques se cachaient de pôvres hères prêts à pédaler de concert.

A neuf heures tapantes le groupe s’élance, ou pour être plus précis, s’ébranla tranquillement. La grenouille m’a confessé en rentrant qu’elle adorerait les sorties gelées car alors le rythme, pour ne pas être celui bien connu de sénateur du deuxième groupe, reste très modeste. Il permet ainsi à chacun de rester bien au chaud. L’allure, régulée de pédale de maître, permit donc d’arriver à la pause en peloton constitué.

La deuxième partie du parcours vit les premières tentatives légitimes d’émancipation quand au loin un groupe de cyclistes bien connu des portois apparut entre deux dos d’ânes. Ainsi, après Reméréville chacun donna de son accélération, sûrement pour assurer au plus vite le regroupement. La grenouille grisée y alla également d’un coup de pédale inconscient après une descente mais elle fut vite ramenée à la réalité par le dos suivant.

Oserais-je écrire que ceux qui laissèrent leur valeureuse bicyclette au chaud ont bien dû le regretter ? Le merveilleux soleil qui nous a accompagnés ayant même fini par chauffer nos carcasses congelées.
La grenouille hibernée