Archives de l’auteur : Reynald

• Sortie du 1er Mars : Mars, et ça repart !

Quand je dis que ça repart, c’est qu’on a le sentiment de tenir le bon bout, en laissant derrière nous ces interminables mois d’hiver, frisquets, pluvieux, venteux, dont on avait vraiment ras le bol. Le premier mars, on passe à autre chose, on va vers le mieux, et c’est bien ce qui a motivé les quelques randos tout temps qui ont fêté l’événement sur leur vélo ce matin.

Le constat est qu’encore une fois Météo France a réussi son travail de démoralisation, en annonçant une pluie continue. J’ai failli me faire avoir aussi, avant, au dernier moment, de consulter la concurrence : Plein champ ne prévoyait guère de pluie pendant la matinée. Faudrait toujours écouter les paysans, des hommes de terrain, qui ne confondent pas une pissée de moineau avec une averse à la mode bretonne. De fait, à part un petit coup de brumisateur du côté de Liverdun, on a roulé au sec. Marcel m’a expliqué un jour que Liverdun pâtit d’un micro-climat très porté sur la flotte, et cela s’est encore vérifié.

Donc, les amis des paysans se sont bien régalés. Ils s’étaient retrouvés à six (départ à 8h30, comme chaque année en mars), Marc, Jean-Michel, Jacques, Pierre (Valois), Christophe, et moi-même. Que des costauds, et solidaires, je le précise. Que des actifs, que des jeunes, sauf celui qui vous parle, le seul retraité de la bande, le seul senior. La faute à Gégé, autre non-jeune et retraité, qui ne nous a accompagnés que sur quelques kilomètres, ses bronches n’ayant pas estimé que le passage au mois de mars changeaient radicalement la donne.

Mais juste après la pause de Lucey, on a récupéré deux lève-tard venus à notre rencontre, Amico et Jean-Yves. On formait donc un début de peloton, lancé à toute blinde, vent arrière. Et grâce à Jacques, on a fait une découverte : il y a à Villey-saint-Etienne une boulangerie-pâtisserie ouverte le dimanche matin (non loin de la fontaine) : si comme lui, vous faites une petite crise de croissance qui vous ouvre considérablement l’appétit, vous saurez où vous arrêter.

La semaine prochaine, on prévoit un arrêt-bistrot, histoire de se jeter une petite bière de mars derrière la cravate : vous viendrez ?

• Sortie du 15 février : Dégrippage

Hier, c’était la reprise, pour moi. Je craignais les séquelles de la grippe, j’étais très à l’écoute de mes sensations, au point que pour un peu je n’aurais rien vu ni entendu. La bonne surprise, ce fut de pouvoir suivre le rythme et de grimper les côtes sans grande difficulté. Mais le gros bémol, ce fut l’après-sortie : quelle fatigue, quelle inertie ! Incapable même de rédiger un petit compte rendu, c’est dire ! C’est comme le froid et l’impression de froid : 73 petites bornes de parcourues, une impression d’en avoir fait trois fois plus. Mais content tout de même d’avoir renoué avec le pédalage et la joyeuse bande. Même si dégripper le bonhomme va prendre un peu de temps.

Une vingtaine de présents, dont les « invités » habituels, pour un parcours qui ondulait quelque peu, mais pas trop ; température bien fraîche, quelques gouttes de pluie, et un franc soleil tout à la fin. Une drôle de fin, avec disparition mystérieuse du peloton : il s’est passé quoi, du côté d’Aingeray ? Me suis retrouvé seul dans la côte, préférant rouler calmement plutôt que d’attendre après la grimpette de Fontenoy, mais seul suis resté, et jusqu’au bout. Je suis même revenu sur mes pas, plus loin, entre Frouard et Liverdun, j’ai croisé un petit quatuor (dont Gégé et Gaby), mais c’est tout.

Donc, je me dis qu’un incident a dû survenir (crevaison, chute à cause d’un saut de chaîne, comme précédemment, une chute sans gravité – du nommé Claude, je crois – je rassure les absents) ; je n’exclus pas non plus que certains soient rentrés par Velaine. Bref, je vous le disais, c’est une sortie où je n’ai pas vu grand chose, et dont je n’ai presque rien à dire !

Mais les absents, j’ai bien vu qu’ils n’étaient pas là ! Donc, les grippés, les empêchés, les vacanciers, les fatigués de la Saint-Valentin, j’espère bien revoir vos trombines dès dimanche prochain. Et j »ai une bonne pensée pour Georges, dont on me dit qu’il a le moral dans les chaussettes en ce moment : pour se remettre en selle, rien de tel que le vélo, tu le sais bien, Georges ! Et ensemble, c’est plus facile : on s’agrippe au groupe, on se dégrippe en route… et si ça se trouve, on va vers des jours meilleurs, plus longs, plus doux.

Fin de l'hiver ?

• Sortie du 25 janvier : Désilles et Plumard

Ils étaient où les Randos ce matin ? Je répète : où, ce matin, étaient-ils, les Randos ? En vacances, à la messe, au marché, à la piscine, au bistrot, à la mosquée, aux fraises ?
Ou alors, étaient-ils à la belote des Anciens tronçonneurs de Bouxières, au Superloto des grands-mères exemplaires, au tournoi de boules des retraités solitaires ? Ou à la pêche au gros, à la chasse aux cailles, au salon de l’auto… ? Allez savoir, on peut tout imaginer.

En fait, si j’en crois la rumeur, après le stade Marcel-Picot la semaine dernière, ils auraient inauguré un nouveau lieu rendez-vous : le rendez-vous du Plumard. Le fameux rendez-vous du Plumard : celui des flemmards, des traînards, des dégonflards…

Autrement dit, il n’y avait pas foule Porte Désilles ce matin sur le coup de 9h, on se demande bien pourquoi : temps sec, chaussées bien salées, vent faible, ni neige ni pluie, froid supportable. Ce qu’avaient compris quatre valeureux randonneurs nancéiens et trois oiseaux de passage (la preuve, elle est dans la photo que vient de m’envoyer Gégé, et que je joins). Mais Jean-Michel (Nicolas) a vite calculé qu’il avait atteint son quota de gadins pour la période récente et il a prudemment renoncé ; Gégé, de même, mais c’est qu’une soudaine et violente douleur dans le dos l’y a contraint. Puis deux des invités, après un bout de chemin avec nous ont opté pour un autre itinéraire. L’écrémage était fait, et c’est donc à trois que nous avons joyeusement pédalé de concert. Mais attention, pas n’importe qui :
Marco le sponsor magnifique, le pédaleur de charme, le prêteur désintéressé, le jeune qui monte qui monte
Patrick le Kompact, le cycliste tout temps, le moulineur virtuose, le costaud discret
Et votre serviteur, venu là remplir sa fonction de rédacteur, et réduit à vous parler de la sortie à laquelle vous avez échappé.

On l’a dit, « le parcours c’est sacré », sauf conditions exceptionnelles : on s’est donc autorisé un sacrilège (mais ne le répétez pas, y a des mecs qui manquent d’humour sur ce sujet par les temps qui courent). On a opté pour un aller et retour sur une route bien dégagée, abondamment salée, celle de Pont-à-Mousson (rive gauche de la Moselle, l’ancienne nationale), en poussant jusqu’à Vandières (la commune de l’ex-future gare TGV), histoire de faire dans les 70 bornes. On ne s’est donc pas risqué à emprunter les charmantes mais probablement glissantes petites routes du côté de la Petite Suisse, ni celles de la rive droite.
Et on n’a pas couru le moindre danger, Messieurs du Plumard !

On s’est régalé ! Une sortie bien salée. Et bien huilée, vu que le junior du trio, plus mutualiste que jamais, a pris un long et unique relais. C’est pas qu’on aime jouer les suceurs de roue, Patrick et moi, mais on sait se tenir, on respecte la hiérarchie.
Non, on n’a pas éprouvé le besoin de faire deux groupes après la pause. Ni de nommer un vélo-balai. Ni de distribuer des points pour le grand prix du Gros Bourrin. Mais ce n’est que partie remise, pour peu qu’on ne confonde plus dans le club Désilles et Plumard.

Pour mémoire, André Désilles était un officier breton, mort à Nancy en octobre 1790, pour avoir voulu s’interposer entre des soldats mutinés et les troupes (républicaines) chargées de rétablir l’ordre.
Quant à Plumard, ses titres de gloire sont d’ordre strictement privé, et je ne peux rien révéler des hauts faits (ni des fiascos) dont il est le théâtre habituel.
Bonne semaine, les Dormeurs nancéiens !
Reynald

25 janvier

• Sortie du 18 janvier : Etre ou ne pas être Charlie

La Galette des rois de la veille avait fourni les calories et réchauffé les enthousiasmes, si bien que malgré le froid vif ils ne furent pas moins d’une vingtaine au rendez-vous de ce matin. En réalité, il y avait des rouleurs qui avaient raté la galette, et des mangeurs qui sont restés au lit – des mangeuses, également, puisque les dames répugnent encore à enfourcher la bicyclette.
Qu’est-ce qu’elles attendent ? J’entends dire que ce sont leurs maris qui le leur interdisent. Je n’en crois pas un mot. Qu’ils soient un peu machos sur les bords, à la rigueur, mais de là à priver leurs épouses du plaisir incomparable de pédaler… qui pourrait l’imaginer ?
Ou alors, nous serions, tous autant que nous sommes, pour la liberté de s’exprimer (sur un vélo), mais… mais avec des restrictions, des « à condition que », des réserves de toutes sortes ?
Comme d’autres sont pour la liberté de dessiner, mais… (suivez mon regard).
Comme naguère certains n’étaient pas favorables à la peine de mort, mais… (il y a des cas où…).
Comme d’autres encore n’étaient pas ou ne sont toujours pas racistes, mais… (ça dépend de qui on parle…).

Je vais m’arrêter, sinon je suis parti pour vous faire un éditorial à la Charlie Hebdo, et ça, tout le monde ne va pas aimer. Je sais bien que ces jours-ci le mot à la mode c’est « Je suis Charlie ». Certes. Mais c’est fou le nombre de gens qui ajoutent de par le monde un petit « mais » des familles, qui, mine de rien, fait une fichue différence.
Si je savais dessiner, je vous aurais fait un dessin (du genre « la couverture à la quelle vous avez échappé » chère à Cabu, Charb et leurs amis). Mais je ne sais pas dessiner.

Revenons à nos moutons… Mais non, je n’ai traité personne de mouton ! C’est bien ce que je pensais, il faudrait surveiller tout ce qu’on dit, veiller à ne pas déplaire, et tout le toutim… Quelle misère ! Donc, je disais, les moutons du jour, les canaris, si vous préférez vu que la couleur jaune l’emportait, ont profité à plein de leur liberté, malgré les menaces du froid, malgré le chantage au verglas, malgré les invocations à l’esprit de responsabilité (rouler par un temps pareil, vous n’y songez pas). Et ils s’en sont bien porté. Un tempo raisonnable, un parcours sans difficultés, une excellente ambiance, un vélo-balai impeccable (Jean-Michel). Deux groupes après la pause, histoire de permettre aux frères Coaltar de ne pas rentrer seuls.

Le gag du jour revient à notre expert ès parcours : Pierre avait bien mentionné le nouveau lieu de rendez-vous, le stade Marcel Picot, mais il n’avait pas vérifié que c’était aujourd’hui qu’on l’inaugurait (je l’avais pourtant rappelé, mais que voulez-vous, les profs sont comme ça, dans la lune, à côté de leurs pompes). En vérité, il avait voulu faire un clin d’oeil à notre Marco Mutuale, qui, lui, avait inauguré tout seul ce nouveau rendez-vous la semaine dernière (que voulez-vous, les banquiers sont comme ça, la tête dans le sac, à côté de leurs comptes).

Tant pis, je vais quand même terminer sur une touche anti-cléricale, car j’ai trouvé sur le web une info qui sonne comme une mise en garde, fort précieuse pour les cyclistes, envers l’hypocrisie religieuse :

« Une évêque tue un cycliste et prend la fuite :

Elle a mis 20 minutes pour revenir sur les lieux du drame. Une femme évêque appartenant à l’Eglise épiscopale des Etats-Unis, la branche américaine de l’Eglise anglicane, a avoué être responsable de la mort d’un cycliste à Baltimore (Maryland), samedi 27 décembre, et avoir pris la fuite après l’accident. C’est son diocèse qui en a fait l’annonce, en interne, par l’intermédiaire d’Eugene Sutton, autre responsable du clergé local. Heather Cook, l’évêque qui conduisait la voiture, a été provisoirement « mise en congé ».

La police n’a pas encore fait savoir si elle allait retenir des charges contre la religieuse. Mais le nom de Heather Cook ne lui est pas inconnu. Selon le site d’information local, l’évêque a déjà été arrêtée pour conduite en état d’ivresse, conduite dangereuse et possession de stupéfiants. »

• Sortie du 11 janvier : Prendre le relais

Que de monde, la foule des grands jours ! Rarement vu un tel rassemblement. Autant de personnes de tous horizons convergeant au même endroit et faisant ensemble le même périple, ce n’est pas tous les jours qu’on voit cela…
Pardon, je crois que je confonds, c’est cet après-midi qu’il y a eu foule à Nancy, au rendez-vous de la bien nommée Place de la République, en signe de protestation contre les assassinats ignobles de ces derniers jours et pour la défense des valeurs qui nous réunissent. Autant dire : en signe de deuil mais aussi de résistance.

N’empêche, notre sortie du matin a été un exemple de démocratie et de tolérance : pour faire face à l’adversité (les côtes, nombreuses et pentues, et le vent de face, parfois très vif), on s’est organisé, on a mis nos forces en commun, on a toléré que certains aient plus de difficulté que d’autres, on a pris des relais. Et personne n’a été discriminé pour sa manière de concevoir le vélo, et pas même pour ses remarques de « beauf » (comme aurait dit Cabu). Un modèle de sortie cordiale, pacifique et laïque.

Nombreux, à dire vrai, on l’était moins que la semaine précédente : 12 valeureux, qui ont eu raison de ne pas craindre la pluie, puisqu’il n’est pas tombé une goutte et que le soleil a souvent montré le bout de son nez ; 12 courageux qui n’ont pas eu peur d’un tracé plutôt mouvementé et d’un vent modérément sympathique – 707 mètres de dénivelé, tout de même, pour seulement 65 kms (la moyenne, n’en parlons pas, ce n’était pas le jour des records). Une crevaison, à nouveau constatée au moment de repartir après la pause : faudrait vraiment qu’on acquière ce réflexe, de vérifier ses pneus pendant la pause, on gagnerait du temps, et on éviterait de se les geler en plein vent comme ce fut le cas aujourd’hui.

Vous l’aurez compris, ce fut à la fois une sortie tout ce qu’il y a de citoyenne et des plus revigorantes. Les absents vont avoir du mal à s’en remettre, désolé pour eux. L’essentiel est qu’il y ait toujours quelqu’un pour prendre le relais…

N’oubliez pas ces trois points :
– samedi prochain, c’est la Galette (MJC Bazin, 17h)
– dimanche prochain, on inaugure le rendez-vous du stade Marcel Picot
– et jeudi, on reconduit le rendez-vous de 13h30, en face du Kinépolis (le long du canal).
Reynald

Relais

• Sortie du 4 janvier : Le nouvel élan

Ce qu’il y a de bien avec la première sortie de l’année, c’est qu’elle est la première sortie de l’année… On a remis les compteurs à zéro, on se sent tout neuf (ou presque), on a de grands projets, on a un appétit tout neuf, on se dit qu’on va progresser de semaine en semaine… On a de l’appétit, on va les avaler, les kilomètres. Bref, le nouvel an des cyclistes, c’est le nouvel élan !

Beaucoup ont tenu à en être, j’en ai compté 23 (17 licenciés et 6 compagnons de route), c’est un peu moins que l’an dernier à pareille date (nous étions une trentaine). Il faut croire que les réveillons ont fait plus de dégâts cette année, à moins que la grippe et la gastro dont on annonce l’arrivée en Lorraine aient déjà touché les plus vulnérables ? Le temps était aussi clément que l’an passé, on a pu même profiter d’un franc soleil, bien propre à réjouir les esprits et à réchauffer les vieux os. Et différence notable, on avait déploré quatre crevaisons lors de la première sortie 2014, mais aucune aujourd’hui : 2015, l’année de la chance ? Ne soyons pas superstitieux, il paraît que ça porte malheur…

En revanche, la petite péripétie du jour, ce fut la traversée de la passerelle de Lay-saint-Christophe, si glissante que plusieurs pédaleurs chevronnés ont touché du bois : il serait faux de dire qu’ils sont tombés par terre, puisque c’est sur les planches de ladite passerelle qu’ils se sont étalés. On s’en souviendra par un temps semblable, et c’est Jean-Yves qui avait raison en passant par la rive gauche de la Meurthe. A propos de bois, parmi les multiples sujets de conversation du jour, j’ai entendu cette remarque admirative sur je ne sais quel triathlon XXL : « Un ironman, ça envoie du bois ! » Bizarre, bizarre, pour un « homme d’acier » (si je traduis bien). Le bois, c’est bon pour nous, modestes pédaleurs, et encore, souvent ce n’est que du contreplaqué, même si c’est la plaque qu’on envoie. Faut rester humbles.

Ce qui m’amène à ajouter ceci, en ces temps de bonnes résolutions, et en me mettant à la place de tel ou tel costaud :
« Moi costaud, je m’engage à pédaler en dedans avant la pause »… Ou encore :
« Avant la pause, vu que c’est fou comme je suis costaud, je m’engage à pédaler en dedans, pour que tout le monde suive et pour procurer à mes petits camarades le meilleur abri possible ».
« Moi costaud, je n’ai rien à prouver vu que tout le monde sait que costaud je suis, je me retourne régulièrement, et si je constate que le vélo-balai fait son boulot à 500 mètres derrière les premiers (ce fut le cas aujourd’hui du côté de Saizerais), alors je ralentis, au besoin je m’arrête, et même je reviens sur mes pas : certes, c’est ce que je fais assez souvent, mais je concède que ce serait carrément mieux de ne pas avoir à le faire. Avant la pause, on est bien d’accord ».
Pour mémoire, c’est Patrick qui a été le premier vélo-balai de l’année.

Vous allez me dire, certains convoitent déjà le prix du Gros Bourrin, et ce serait dommage de les priver de ce plaisir. C’est vrai, c’est ce que me disait Gaby ce matin, quand je lui ai annoncé qu’il avait déjà engrangé un maximum de points. N’empêche que moi, je préfèrerais qu’on attribue en fin d’année le prix du Rando chevaleresque. Pas vous ?

Un dernier mot : le nouvel élan pourrait se traduire par la reconduction de nos rendez-vous du jeudi (si la météo est bonne, évidemment). Ce jeudi, je propose 13h30 station-service d’Essey (vers Agincourt, à la rencontre des gars de Bouxières et du voisinage).
Votre secrétaire (tout frais, tout neuf).

• La randonnée de Noël

Jamais je n’aurais pensé que ma proposition remporte un tel succès : 30 réveillonneurs réveillés au rendez-vous de Noël, qui l’eût cru ? Mais c’est bien la preuve que bonne chère et bonne santé peuvent faire bon ménage, que l’esprit de Noël c’est aussi la fraternité cycliste, la paix des pédales, le rayonnement des rayons. Les rares absents vont avoir des regrets, mais ils avaient de saintes raisons pour manquer cette grande fête de fin d’année.

Jean-Michel m’avait proposé un opportun Nancy-Bethléem pour notre parcours du jour, et il a presque été exaucé, puisque nous sommes passés par la terre autrefois sainte de Clémery, où siégeait le regretté pape Clément XV… Certains d’entre vous s’en souviennent : Michel Collin pour l’état-civil, ce prêtre avait excommunié Jean XXIII et à sa mort s’était proclamé pape, dénonçant l’usurpateur du Vatican pendant son règne lorrain (1963-1974). Il avait aussi excommunié le directeur départemental des impôts qui lui réclamait une forte somme d’arriérés ! On peut être illuminé et réaliste. L’auto-proclamé avait des fidèles qui convergeaient vers le « petit Vatican » de Clémery depuis la Belgique, l’Allemagne, la Suisse, l’Italie et même depuis le Canada et les Etats-Unis. Comme quoi la crédulité est vraiment sans frontières. Je me souviens les avoir vus débarquer en autocars sur la place Stanislas, dans des tenues improbables et distribuant des tracts, ainsi que leur journal, « La vérité » (forcément, la vérité, qui se dit « Pravda » en russe, c’est tout dire). Il semble que certains fidèles continuent leur « mission de prière », le père Joseph veille à entretenir le souvenir de « l’élu du ciel » (voir photo). Une statuette de la Vierge Marie dite « corédemptrice », posée sur un toit assez bas, est toujours visible depuis la route principale (lieu-dit « Les 4 fers »).
J’ai conscience que notre pèlerinage du jour ne fut pas très catholique. Mais Bethléem, c’était vraiment trop loin.

Certains ont pu étrenner leurs tout nouveaux cadeaux. Ainsi, Gaby Malto a essayé son limiteur de vitesse, grâce à quoi il a pu assez souvent emmener le peloton à un rythme raisonnable, mais il lui faudra un peu de temps pour trouver les bons réglages. Moi, j’ai expérimenté mon récupérateur de watts,  que m’a offert mon épouse très attentionnée. Un outil révolutionnaire : chaque watt dépensé est immédiatement réinjecté sous les semelles, et plus on en dépense plus on devient efficace. C’est beaucoup mieux, et plus écologique, que l’assistance électrique. Le modèle n’est pas encore breveté, je n’ai pas le droit d’en dire plus, mais je sens que l’année 2015 va être magique ! Jean-Michel, de son côté, a inauguré son système de quadri-pédalage, un truc incroyable qui permet de pédaler avec les bras en même temps qu’avec les jambes : rendement maximum, bienfait musculaire intégral. Il volait, notre Jean-Mimi, et il fallait vraiment être là pour le croire. L’autre Jean-Michel (Nicolas) a pour sa part fait une démonstration de son équilibreur stationnaire, un truc très ingénieux, là aussi, qui se déclenche quand le vélo penche dangereusement : des petites roulettes se déploient à l’arrière en une fraction de seconde, ce qui rend toute chute absolument impossible. Les fractures du bassin et autres avanies, c’est du passé !

Bref, une randonnée de Noël en tous points épatante. Vivement celle du Nouvel An !

Le père-Joseph, disciple de Clement XV

• Sortie du 21 décembre : Solstice d’hiver

On est entré dans l’hiver en ce 21 décembre, et donc 21Randos ont pris la route ce matin : pur hasard ou savant calcul ? Selon cette logique, il faudrait être 28 dimanche prochain, et que l’un d’entre nous, un seul, se dévoue le 1er janvier pour représenter le club… Ce n’est peut-être pas une bonne idée. Contentons-nous de savourer le solstice puisque l’entrée dans l’hiver, c’est aussi le moment où les jours vont rallonger. On va basculer du bon côté, à l’horizon se profilent déjà les longues sorties vélo.

Un peu de soleil, pas de pluie, routes sèches, température acceptable, on aurait eu tort de se gêner. Même les tamalous étaient de la fête, les souffrants, les perclus, les abîmés, qui en enfourchant leur bécane se sont sentis revivre. Ceux qui avaient chopé une grippe d’enfer grâce au vaccin fait pour la prévenir (Marcel l’a testé pour nous, le vaccin, il jure qu’on ne l’y reprendra plus, mais faut pas généraliser, ça doit bien avoir son utilité). Ceux qui n’ont même pas eu besoin du vaccin pour la choper quand même, cette vacherie de crève qui coupe les pattes (Gégé ?) et sur qui il aurait peut-être marché, le vaccin, allez savoir. Ceux qui s’étaient tapé une bonne vieille bronchite, bien grasse, bien raclante (Christian nous a fait ça aux petits oignons). Ceux qui avaient, une fois de plus, pris leurs lombaires pour des castagnettes, le genre de bourde qui vous fait danser la danse de Saint Guy, un vrai bonheur (moi, j’en ai fait le tour, je suis prêt à refiler la recette à qui voudra).

Bref, c’est avec tous ces éclopés qu’on fait un peloton de haut niveau, où se cachent aussi avec leurs petits bobos chroniques les affligés du foie, les déroutés de la rate, les gonflés de la prostate, les échauffés de la bile, les ramollos du mollet, les trop cuits de la cuisse… une vraie cour des miracles, une preuve vivante des vertus thérapeutiques du biclou. M’est avis qu’en 2015 les tamalous vont continuer de se soigner en tournant les jambes.

La phrase du jour (Patrick) : « Les conseilleurs ne sont pas les pompeurs. »

Explication : lors d’une crevaison (celle du jour nous a été offerte gracieusement par Gaby Malto), il y a ceux qui expliquent comment il faut procéder, qui dissertent sur le choix de la pompe, et ceux qui oeuvrent, qui démontent, remontent et puisent dans l’huile de coude. La division du travail, quoi, une vieille histoire. Mais chez les Randos, on a trouvé la solution : tel qui conseille aujourd’hui, demain il pompera !

PS : Max tu as beau insister, vu que ça fait trois fois que je reçois ton message de Noël, tu n’es plus un enfant, et donc, les cadeaux, bernique ! Si tu ne veux pas avoir froid et monter les côtes les doigts dans le nez, tu pédales !
Jean-Michel m’a refilé un article où un type raconte comment il est devenu un dingue du vélo, ça s’appelle « Les rayons du bonheur », jolie formule, mais je n’ai plus la place pour en parler, ce sera pour une autre fois.

• Sortie du 7 décembre : Tant que brillera le soleil

Enfin, un petit mot… on s’inquiétait : que fait le secrétaire ? C’est vrai ça, pourquoi on le paie, pourquoi on vient de le réélire, si ce n’est pas pour qu’il nous raconte ses fariboles du dimanche… Il ne va pas nous faire croire qu’il avait quelque chose de plus urgent à faire ! Ce que je retiens, et je suis bien content de l’apprendre, c’est que je vais être payé. Et avec la recette de ce soir, la recette de notre soirée-lecture consacrée à Romain Gary, c’est, au total, un gros pactole que je vais toucher.

Oui, je répétais, ceci explique cela, et ça prend du temps. Mais nous voici presque au point, et si vous avez envie d’oublier le vélo, c’est le moment, on se retrouve ce soir (voir mon message du 27 novembre).
Anecdote : en août 45, les rares survivants du bataillon de l’Air « Lorraine », formé dès l’été 40, sont décorés sur la place Stanislas. Parmi eux, Romain Gary, qui avait servi dans des bombardiers de la France libre.

La sortie d’hier : elle a attiré du monde, pas moins de 20 Randos, pour profiter d’un temps sec et clément. Tempo tout ce qu’il y a de raisonnable, on sent que de bonnes résolutions ont été prises à l’issue de l’AG. Suffira de persévérer en 2015.
Le père Joseph s’est distingué, en sortant de sa crèche avant nous, mais en se laissant dépanner par les bonnes âmes qui passaient par là. Ce qui fait qu’après la pause de Villers-le-Sec deux groupes se forment alors qu’on venait de décider de n’en faire qu’un. Comme celles du Seigneur, les voies du Joseph sont impénétrables.

Mais le gag du jour est ailleurs : dans la montée d’Azelot (oui, devant, on s’est offert ce détour, pas pressés qu’on était de rentrer à la maison), des écriteaux nous demandent d’être « vigilants »… vigilants, vu qu’il y a des chasseurs en liberté dans les bois, qui ne font pas forcément la différence entre un lapin qui se débine et un cycliste qui se déhanche. Déjà qu’il avait fallu éviter de se prendre des débris d’assiettes sur la tronche en passant devant le ball-trap ! Oui, les décérébrés de la gâchette étaient de retour… Que voulez-vous, mitrailler de l’argile, c’est aussi du « sport »… et puis, on ne sait jamais, avec tout ce qu’on voit maintenant, autant s’exercer un peu, des fois qu’on vienne y manger, dans nos assiettes…

Je suis un mauvais esprit. Je passe à  l’événement du jour : le soleil, la lumière enfin rallumée, après une semaine de brume épaisse et humide. Quel bonheur d’y voir clair ! De retrouver des paysages, et un horizon. Pensez-y une seconde, et vous allez voir, vous êtes sur le point de comprendre pourquoi le Soleil a été la divinité la plus universellement célébrée.
La mauvaise nouvelle, c’est qu’un jour il ne se lèvera plus, le Soleil, il sera devenu une « géante rouge », une ogresse qui absorbera tout ce qui gravite autour d’elle, dans un déchaînement de lumière et de chaleur.
La bonne nouvelle, c’est que la catastrophe ne surviendra que dans quelques milliards d’années (les pessimistes disent d’ici 500 millions d’années pour ce qui est de la vie sur la Terre). Voici qui nous laisse un peu de temps, pour prévoir de sacrées bonnes sorties vélo, en 2015, et au-delà, aussi longtemps que brillera pour chacun le soleil…
Bonne semaine,
Reynald
PS : la réunion du nouveau bureau aura lieu demain ; nouvelles à suivre.

• Sortie du 30 novembre : Mais où est donc Gégé…

La chronique de Max

?ég ? tel un feu follet notre célèbre montagnard était d’esprit taquin aujourd’hui. Sont-ce les premiers légers frimas qui ont exacerbé son esprit facétieux ? Toujours est-il que le troupeau, car c’est ainsi qu’il se nomme depuis hier soir, n’a eu de cesse de le chercher. Même les plus fins limiers se sont cassé les dents !!! On ne trouve pas aussi facilement un G?é?. Vous le cherchez derrière et vous le retrouvez sur votre chemin vous attendant sereinement, vous chassez pour le rattraper et il revient du diable vauvert !!!

La chasse au ?ég? ne fut pas la seule activité de la matinée (heureusement car je n’ai plus de combinaison à vous servir excepté ????). Reynald tu as un suppléant ! Voilà que Pierre se met à disserter avec la grenouille au beau (façon d’écrire) milieu des montées.

Autre figure de style digne du cirque Médrano. Notre célèbre Christian, dans son magnifique costume de scène : gilet jaune fluo ajusté, a débuté ce jour une carrière d’équilibriste. Faisant partie du groupe qui trouvait le circuit un peu court (8 sur 15 tout de même) ou alors peut être que ce groupe préférait éviter de prendre froid dans la descente de Brabois, mais Christian, me direz-vous, que fit-il ?

Je plante le décor, une jolie, très jolie file indienne emmenée d’un guidon de maître par Gaby, filait sur la piste longeant le canal, quand dans un moment empreint de poésie, notre équilibriste commença à chasser de la roue avant, puis tout en souplesse maitrisée chassa aussi de la roue arrière avant de remonter sur la piste d’un bond gracieux, heureux de retrouver le train de paradis qui menait à Laneuville.

Autre évènement cette fois mystérieux toujours sur le chemin du retour, un poltergeist aurait sévi en faisant disparaître à chaque carrefour un pédaleur, tant et si bien qu’arrivé à Nancy le groupe avait disparu… Sûrement pour mieux réapparaître dimanche prochain.

Maxou et la grenouille