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• Sortie du 25 mai : L’Europe du cycle

Je serai bref, puisque je dois répéter et répéter encore mes textes pour la soirée de demain. Je précise que nous serons quatre à nous relayer pour cette vélocipédique lecture, ce qui devrait être plus plaisant pour le public. C’est ça, l’esprit d’équipe.

Nous étions 22 cyclistes européens à avoir élu cette journée pour une randonnée quasi alpestre : les cols de Bezange, de Vic et de Château-Salins étaient au programme, outre nombre de côtes de moindre catégorie. Une rigolade, en fait, pour le peloton, tant il se confirme que l’état de forme général est excellent cette année. Que l’on fût toulois ou ardéchois la semaine dernière. Pas de craintes, donc, pour la grande randonnée vosgienne de l’Ascension : tous vont pédaler dans l’huile, tous vont se pousser du col.

Ce qui ne nous a pas empêchés de procéder à la traditionnelle scission en deux groupes après la pause. L’Europe du cycle s’en remettra : au nombre de 22, nous nous sommes gardés de nous répartir en 22 groupes, d’opinions différentes, comme c’est le cas des listes proposées ce jour à nos suffrages.

Amico, l’Ami des Randos, a eu le privilège de connaître à son tour le plaisir du vélo-balai : il a scrupuleusement veillé aux arrêts-prostate et aux atermoiements de quelques indécis (lors des montées vers les urnes). Plaisir augmenté par celui de lâcher les chevaux dans la seconde partie de l’étape.

La vérité oblige à dire que le groupe de l’arrière s’est offert quelques fantaisies : une moitié ayant à rentrer tôt pour la fête des mères (qu’ils ont dit) a rapidement pris un raccourci, tandis que l’autre moitié s’est trouvée dans l’oeuf dissociée, deux solitaires de grand chemin s’étant fait la belle avant même que tous aient réenfourché la petite reine. Mais comme il se doit, les échappés, ou plutôt l’échappé le plus déterminé s’est fait reprendre peu de km avant l’arrivée. Ce scénario original a permis aux poursuivants de s’offrir une longue et bonne partie de manivelles, bien huilée à coup de relais réguliers. L’esprit d’équipe, disais-je.

Cadeau : parmi les nombreux textes que je n’ai pas pu retenir pour demain (la soirée eût été trop longue), ces mots du grand Henri Pélissier (dirigés contre Henri Desgrange, inventeur et patron du Tour de France), des mots qui sont de ceux dont Albert Londres se souviendra quand il nommera les coureurs du Tour « les forçats de la route » :

« Ce que nous ferions pas faire à des mulets, nous le faisons. On n’est pas des fainéants, mais, au nom de Dieu, qu’on ne nous embête pas. Nous acceptons le tourment, mais nous ne voulons pas de vexations. Je m’appelle Pélissier et non Azor […] Un jour viendra où ils nous mettront du plomb dans les poches parce qu’ils prétendront que Dieu a fait l’homme trop léger. Si on continue comme ça, il n’y aura bientôt que des clochards, et plus d’artistes.« 

• Sortie du 11 mai : Ouf !

Le compte rendu de Max

Quelle chance !!
Nous étions une petite dizaine au départ, une toute petite dizaine, juste 10. Pour motiver les troupes et faire revenir les touristes partis sur les routes ardéchoises, on a même eu droit à une amorce de strip-tease. Force est de constater qu’elle n’a produit aucun effet, si ce n’est faire débuter la rando avant que le spectacle ne soit terminé.

Très vite la troupe grossit, 11 puis 13 et enfin 14 à moins que ce ne fût 11, 12 et 14. Qui des Nicola’s brother ou de la Pancarte a rejoint en premier ? Au complet, le peloton hésita à la sortie de Dombasle : à gauche, selon le circuit « sacré » ou tout droit ? Afin d’éviter les crevaisons et les gravillons, nous avons donc pris sagement tout droit… et Hervé creva !!!

Comme nous avions perdu quelques précieuses minutes, il fallut combler le retard. Donc vent de côté (comprendre contraire), en file plus ou moins indienne, le compteur commença à s’affoler d’autant que des relais en têtes augmentaient encore l’allure. A l’approche de la première montée (modeste, somme toute) ce qui devait arriver arriva. Le groupe particulièrement homogène se scinda en deux sous-groupes tout aussi homogènes.

Au gré d’une pause officieuse, les deux sous-groupes volèrent en éclat pour ne refaire qu’un groupe. Pour combien de temps ….
Peu en fait, la vraie pause arrivant, un nouveau débat se fit jour (alors que les prostates étaient refoulées loin des habitations). Aller tout droit ou tourner à droite, comprendre raccourcir aux œufs durs ou aller grimper un tout petit peu. Franck qui cherchait des adversaires à sa hauteur pour lutter aux pancartes demanda à la grenouille (complètement paumée, comme d’habitude) ce qu’elle comptait faire. A part pédaler nez au vent à la recherche des averses, elle n’avait aucune idée.

Donc à partir de là, deux groupes (6 et 8)  se formèrent. Qu’est-il advenu du groupe de 8, mystère… Le groupe de 6 se transforma rapidement en 3 binômes espacés chacun de 200m, sûrement par mesure de précaution en cas de freinage d’urgence.

Mais pourquoi un tel titre : OUF ! ? Comme le dit notre chroniqueur préféré, encore une fois on a presque évité la pluie (le vent ne fut pas toujours de face). La petite averse de 8h00 ne compte pas et surtout le gros orage de 12h30 est arrivé alors que nous étions au sec… enfin je le souhaite pour tout le monde.

Bonne semaine à tous,
La grenouille venteuse (Max)

• Sortie du 8 mai : la Victoire

Vous allez me dire : quelle victoire ? Une victoire sur le vent contraire ? Certes, mais pas de quoi se vanter. Une victoire sur la pluie, puisque nous avons à nouveau résisté à ses menaces ? Une victoire sur les incidents familiers qui nous guettent, mis à part un saut de chaîne (que je revendique), puis une crevaison présidentielle sur la fin ? De bien modestes victoires, en vérité.

Ah si, tout de même, n’oublions pas la victoire sur les « grosses cuisses » remportée par tous ceux qui ont eu le bonheur de faire la sortie VVV de ce dernier mardi et de se taper plusieurs grimpettes à 15%, outre plusieurs routes à 2 chevrons Michelin du massif vosgien. Jouissif sur le moment (mais si mais si), un peu moins deux jours après. J’avais oublié cette incomparable sensation des cuisses qui enflent et qui brûlent, et plus ça monte pire c’est. Je vous la recommande, petits cyclards de la plaine. Ceci dit, je me demande si l’exercice est vraiment profitable. Qui roulera verra.

Donc, en ce 8 mai, des victoires sans prétention, obtenues par 19 Randos, 15 au départ, les échappés JMB, l’as d’Azelot, et JCA, le boss d’Isol, ayant été repris sur la route venteuse de Thuilley-aux-Groseilles, avant que Georges le Vénérable condescende à venir à notre rencontre (puisque nous nous faisions attendre) sur la route de Colombey-les-Belles.  Vous le remarquez au passage : les villages lorrains portent parfois de jolis noms.

Vous venez de compter : 15 + 3, ça fait 18. Où est passé le n° 19 ? Je peux me tromper, mais je crois que Guy n’était pas au départ et qu’il nous a rejoint ensuite, en descendeur expert qu’il est. Si ce n’est pas lui, que le dossard 19 se dénonce ! Ce qui est sûr, c’est que ce n’étaient pas les frères Coaltar (ça aurait fait 20), ni les beloteux de Bouxières (ça aurait fait 21), ni Marco (partir quérir le pardon papal sur la terre de ses ancêtres), ni le Doigteur ni le Flingueur ni les autres non-rouleurs du 8 mai.

Le fait majeur du jour ? Nono le Marcheur, Nono l’Haltérophile, Nono le sportif XXL a brillé pendant les 4 heures de la sortie, mais pas sur le plan musculaire : il a brillé par son art de raconter sa vie sans interruption, de jouer les moulins à paroles sur tous les terrains (même quand ça monte et que le Rando moyen est au bord de l’asphyxie). J’estime à pas moins de 15000 mots prononcés sa performance verbale. Que voulez-vous, même au sein du peloton, faut qu’il se confesse, tant il a à craindre pour son salut.

Ajoutons que le peloton a roulé groupé de bout en bout, sur les conseils des sages de la roue libre et malgré les offensives des forçats du braquet, tout cela au prix de quelques parties d’élastique. Mais jouer à l’élastique, c’est comme de faire du vélo : c’est un jeu d’enfants, qui dure longtemps.

Et demain ? Vous le savez, ou je vous l’apprends, nous sommes plusieurs à nous absenter du 10 au 17 de ce mois, pour cause de séjour vélo en Ardèche. Une grande première pour mézigue. Jamais roulé plusieurs jours de suite. Je me dis que l’Ardèche ce n’est que de la moyenne montagne, ça me rassure. Mais si vous avez des remèdes contre les grosses cuisses, vite vite, envoyez-les moi. Le clou, le pompon, l’apothéose (ou l’apocalypse), ce sera le Ventoux, le matin du dernier jour (on rentre dans la foulée, pour ne pas manquer les Côtes de Toul le lendemain : c’est ça, les vrais pros). « Le Ventoux », rien qu’à prononcer ce nom, ça m’épouvante, ça me file une impression de vent contraire, de vent partout. Une drôle d’anomalie, le Ventoux :

« Posé sur sa plaine. Il ne commande aucune vallée, il ne fait passer nulle part. Il ne sert à rien qu’à être grimpé. » (Paul Fournel)

Le même auteur, conscient qu’on ne s’améliore pas en vieillissant, écrit aussi, et j’en ferai ma devise :

« Le Ventoux en 3h est toujours le Ventoux ».

Marco Pantani l’a monté en à peine plus de 3 quarts d’heure : voyez où ça l’a mené ! Je préfère encore la façon Poulidor (toujours vaillant à ce jour), racontée par un journaliste de France-Soir :

« Poulidor avale le Ventoux avec la voracité d’un cannibale engloutissant le mollet d’un archevêque« .

Donc, donc, vous l’aurez compris, pas de chronique dimanche prochain (et pas sûr tout de même, malgré mes vantardises, la semaine suivante). Ce qui va vous laisser tout le temps d’aller visiter le nouveau site et de faire connaître vos réactions et vos propositions (envoyez-moi idées, documents, images, on fera le tri, et on mettra en ligne le meilleur) :

http://www.cyclos-nancy.org

Salutations lorraines et ardéchoises,
Reynald

PS : Jacques a pris ce matin plusieurs photos, que je vous fais suivre (dans un autre message, car je ne suis pas sûr qu’elles passent dans celui-ci). Vous méditerez sur la belle allégorie que propose l’une d’elles : des vélos attendant l’autobus…

• Sortie du 1er mai : la manif des cyclards

 

Muguet

Une vingtaine de cyclards ont uni leurs forces pour la grande manif du jour. Il faut dire que le Syndicat du Gros Braquet et la Confédération de la Roue Libre avaient réussi à surmonter leurs traditionnelles dissensions. Et c’est tous unis qu’ils ont accompli l’intégralité du parcours prévu. L’idée d’une séparation en deux défilés a bien été esquissée lors de la pause de Vulmont, mais c’est l’esprit de solidarité qui l’a emporté. Au prix de quelques concessions sur le tempo, tous ont pu garder le contact, ou le retrouver sans tarder une fois les obstacles surmontés (il y avait quelques grimpettes au programme). Un premier mai exemplaire, donc, d’autant que les justes revendications du peloton en matière de météo ont été entendues (pas de pluie), de même que celles touchant à la prévention des incidents (pas de crevaison, pas de chute, tout au plus un petit saut de chaîne).

Cette belle unité cyclo-syndicale n’a pas été entamée par le retard du Flingueur de pancartes, grâce au raccourci qui l’a mené directement à Nomeny, ni par l’étrange survenue du Doigteur fou qui nous attendait au coin du champ dans le secteur de Foville. Ce dernier, selon mes informations, n’a pas réussi à accrocher l’arrière-train du peloton, ce qui tendrait à prouver que c’est bien avec les jambes et non avec les doigts qu’on fait avancer la machine. Et que les exercices digitaux les plus experts ne sauraient remplacer les parties assidues de manivelles. On me dit que le Flingueur et le Doigteur ont fini par unir leurs forces à l’arrière, ce qui fait honneur à l’esprit du 1er mai, même si leurs retards respectifs les auront privés, au bout du compte, de la bienfaisante compagnie des pédalistes du 1er mai.

Question : y-avait-il des adeptes de la bicyclette dans la toute première manifestation du 1er mai en France, puisqu’on vivait alors, en 1890, les belles heures de son essor ? Je n’ai pas la réponse. Mais c’est le moment de vous donner des nouvelles des deux cyclistes lorrains de Maurice Barrès, qui en 1889 ont remonté la vallée de la Moselle, de Bussang à Coblence, c’est-à-dire depuis la source du fleuve jusqu’à son confluent du Rhin. C’est bien le moment, puisque la randonnée du jour nous a conduits en Lorraine occupée, occupée entre 1870 et 1918, cela va sans dire.

On avait laissé nos deux pionniers à l’étape de Pont-à-Mousson, si bien que dès le lendemain il leur faut franchir la frontière allemande, au prix de longues formalités. Très patriotes, ils guettent à Metz les signes de « résistance à la germanisation », ils se réjouissent d’entendre parfois parler le français (qu’on n’apprend plus à l’école), spécialement quand ils se mettent en quête d’un mécanicien pour faire réviser leurs vélos. Les étapes suivantes les mènent à Sierck, puis à Trèves en passant par Remich, par de belles routes plates bordées de poiriers et de pommiers, et dans une atmosphère de vacances – d’où cette remarque pleine de bon sens : « A quoi bon pédaler si vite ? ».

A Trèves, ils admirent la « Porta nigra » romaine, tout comme l’ont fait des VVV de ma connaissance qui ont eu le plaisir de déjeuner à ses pieds, en terrasse et au soleil (j’y étais, ce fut un bon moment, comme la randonnée à vélo peut en procurer).

Puis de Trèves à Coblence, nos deux vélocipédistes prennent d’abord le bateau, admirant les châteaux, dissertant sur les ruines, avant d’accomplir les 50 derniers kilomètres en reprenant leurs bicyclettes. Ils notent l’étonnement et le plaisir qu’éprouvent les enfants à découvrir de pareils engins, dotés de « sonnettes d’avertissement ». Mais ils spéculent surtout sur ce qu’ils appellent « la diminution de la France dans la vallée de la Moselle » et appellent de leurs voeux la reprise de Metz et Strasbourg… Ce qui a fini par advenir, mais à quel prix, on nous le rappelle tous les jours en cette année du centenaire de 1914.

Un dernier mot sur la balade du jour : on aura remarqué le retour de Gaby Malto, handicapé du côté de l’épaule, mais pas des gambettes ; la forme déjà excellente retrouvée par Georges le Vénérable ; la touche bleue que Marco Credito avait ajoutée à sa tenue trop noire ; l’absence suspecte du Marcheur de grand chemin (je m’inquiète à nouveau pour son salut, j’ai mes raisons) ; la vélocité de Vélibest, et, ça se confirme, le bon niveau de forme acquis par l’ensemble du peloton. Après ce 1er mai réussi, on va donc vers des lendemains qui chantent, au moins pour ce qui concerne les conditions de vie cyclistes.

Je n’oublie pas de souligner que le vélo-balai du jour, notre Jean-Claude membre du syndicat du Gros Braquet, s’est acquitté de sa tâche aussi bien que ses prédécesseurs. J’avoue que c’est moi, à nouveau et à l’unanimité, qui ait élevé à ce grade envié le titulaire du jour.

Dimanche prochain, c’est la Malzévilloise : hélas, je n’en serai pas, pour cause de petite fête familiale à Bruxelles (deux de mes enfants y vivent et y travaillent). Je délègue donc la tâche du compte rendu, et celle de la nomination du vélo-balai.

Reynald

PS 1 : c’est dans mes chroniques des 17 et 30 mars 2013 que j’avais parlé des cyclistes de Barrès. Vous avez jeté tout cela à la corbeille ? Veinards, vous aurez le plaisir de les retrouver (toutes) sur le nouveau site du club très bientôt. On a été retardé par des problèmes de nom de domaine posés par la FFCT, mais Michel Vélibest est en train de régler l’affaire, et on vous communique la nouvelle adresse du site au plus vite.

PS 2 : les manifestants du 1er mai ont longtemps arboré un triangle rouge, qui représentait cette revendication de base : les trois 8, 8h de travail, 8 heures de sommeil, 8h de loisir. En voici une étonnante représentation :

1ermaiGrandjouan

• Sortie du 27 avril : Les Timbrés de la Petite Reine

• Chez les Randos, on en a compté 20, des timbrés, tous sur le grand parcours (104 km), sauf un, peu moins timbré peut-être, l’illustre Gégé qui avait sagement préféré se reposer de ses efforts sportifs considérables de la semaine.

Au fait, pourquoi dit-on « timbré » ? Vu que l’organisateur est l’ASPTT, la piste s’impose : on pense au timbre cher aux postiers – cette Association sportive, comme son nom l’indique, ayant été jadis fondée par des employés des Postes et Télégraphes. Renseignements pris, ce sont des postiers de la Gironde désireux de pratiquer ensemble le cyclisme qui ont fondé la première association en 1898. C’est donc le vélo, à tout seigneur tout honneur, qui est à l’origine de l’aventure séculaire et multisports de l’ASPTT.

Que nos amis de Nancy (et de Champigneulles) aient baptisé leur randonnée annuelle « les Timbrés de la Petite Reine » est donc un trait d’humour approprié. Mais c’est bien un jeu de mots, puisque « timbré » n’a pas de rapport avec le truc qu’on colle sur les enveloppes, mais avec le son émis par les cloches, avec leur timbre : quand la cloche est cassée, on dit qu’elle est « timbrée », c’est-à-dire que son timbre est fêlé, la cloche se mettant à sonner faux.

Donc, les timbrés de la pédale sont des espèces de cloches, des cloches endommagées, qui plus est, des têtes fêlées qui sonnent faux… Inquiétant ? Vous vous en doutiez ? Vous saviez que dans la pratique du vélo, ce n’est pas la tête qui tourne rond, mais les roues. Et qu’il y a quelque chose qui cloche dans le fait de se faire mal pour se faire du bien.

Admettons. L’essentiel c’est qu’on ne soit pas obligé. Et on peut se faire plus ou moins mal. Moi, je me dorlote quand je suis à l’arrière, et je me fais mal (un peu, beaucoup, ça dépend) quand je suis à l’avant, avec les gros moteurs du peloton. Après le premier ravito d’hier, on devait continuer à ne faire qu’un groupe, on se l’est dit, à haute voix, l’idée semblait acquise, on aurait trouvé un rythme acceptable pour les moteurs plus modestes. Du moins, on aurait essayé. N’empêche que la moitié des timbrés a fait ce qu’il faut à Ville-auVal pour retarder le moment de remonter en selle, si bien que l’autre moitié s’est retrouvée à l’avant, sans l’avoir voulu. Les gros moteurs, comme par hasard. Plus moi, qui ai dû compter une nouvelle fois sur la bienveillance des amis pour ne pas me faire larguer et me retrouver la tête dans le vent. L’entreprise Isol a été remarquable dans cet exercice, le Crédit Mutuel également (ça me fait deux sponsors personnels, désormais) mais aussi Jacques, Jean-Luc, Christophe et ceux que j’oublie.

A l’arrière, comment s’est-on organisé chez les modérément timbrés, avec toutes ces bosses, ces faux plats, le vent défavorable, les 1000 m environ de dénivelé ? Au mieux, c’est probable, mais n’ayant revu personne au gymnase de l’arrivée, je n’en sais trop rien.

Prochaine sortie, non pas dimanche, mais jeudi, 1er mai : tous à la manif des fous du vélo ! RV à 8h Portes Désilles, pour une sortie de dingues. Y’aura des bosses, on va pouvoir bien se faire mal aux pattes !

Reynald

• Sortie du 21 avril : la fête de la pluie

 Lundi de Pâques (21 avril 2014) : la fête de la pluie

Ecrire une chronique, même brève, un jour férié, est-ce bien raisonnable ? Ni plus ni moins que de faire du vélo ? Certes, mais la preuve a été apportée ce matin que, pour la plupart des Randos, il était plus raisonnable de s’abstenir. Un jour « férié » étant un jour de fête, et vu que ce ne sont pas les choses à fêter qui manquent, une majorité de gens raisonnables a préféré fêter n’importe quoi plutôt que la Petite Reine : la grasse matinée, la partie de belote, la potée lorraine, les oeufs de Pâques, le départ des cloches, le muguet précoce… que sais-je ?

Donc, je devrais m’arrêter là. M’abstenir moi aussi.

Hélas, ça me démange de chambrer un peu les Randos « raisonnables ».

En effet, ce premier jour férié de l’année 2014 (le deuxième, si l’on compte le 1er janvier, mais aucun parcours ne fut prévu ce jour-là) a débuté de façon exceptionnelle : après une longue attente, une trop longue attente, on a assisté à cet événement remarquable, le retour de la pluie. La pluie douce, la pluie bienfaisante, on n’y croyait plus, on désespérait, et voilà qu’elle fut enfin au rendez-vous ! Une vraie fête pour les Randos « déraisonnables » ! A peine racontable. Le petit bémol à cette réjouissance, c’est qu’elle a duré à peine trois quarts d’heure. Espérons qu’elle nous escortera plus longuement la prochaine fois.

Ceux qui se sont (un peu, trop peu) mouillés ? Les habituels RTT, les Randos Tous temps, Georges le Vénérable, bien sûr, GGG le VVV, JMB le gardien de l’ordre cyclotouriste, escortés du fringant PP (le Petit Pierre, et non le pépé, puisqu’il est le benjamin du club) et de moi-même qui vous en cause. Un quintette royal, je ne vous le fais pas dire. Qui aurait pu comporter quatre unités de plus, vu qu’elles étaient venues au rendez-vous, ces quatre unités, bientôt désunies. Eh oui, elles ont tourné casaque au bout d’une douzaine de kilomètres, alors même que le ciel s’éclaircissait déjà.

Oui, je vous entends, vous avez raison : une honte ! Un déshonneur majeur pour le club. Etant ennemi de la délation, je vais me garder de les nommer, ce ne serait vraiment pas charitable. Donc, sachez que je n’ai pas aperçu du côté du Parc des Expositions ni JC (pourtant ressuscité depuis hier), ni DD (qui toujours s’isole), ni FD pour qui ça ne roule pas tous les jours, ni le bien-gardé Y… Non, non, même si j’ai cru les voir, je ne les ai pas vus, juré. La bruine est propice aux mirages.

Sachez, enfin, que le parcours court fut vite avalé, que le mur de Bayon fut une rigolade et que la vitesse du groupe a eu tôt fait de sécher le bitume. Et toujours pas de crevaison. La pluie aidant, nous fumes donc doublement bénis.

Dimanche prochain (rappel) : RV au Gymnase Bellefontaine de Champigneules pour « Les Timbrés de la petite Reine »,  départ à 8h pour le parcours de 80 km (c’est presque vexant), à 7h30 pour celui de 106 km (sans groupe zéro). Venez nombreux, surtout si la pluie est de la fête.

Reynald, le secrétaire qui se mouille pour vous. •

• Sortie du 20 avril : la sortie pascale

Sortie du 20 avril 2014 : la sortie pascale

Une vingtaine de pèlerins pour la sortie pascale, une sortie paisible et fraternelle, comme il se doit en cette sainte journée.

Ils se sont mis en route, ils ont cherché la juste voie. Mais, ils ont pu le vérifier, tous les chemins ne mènent pas à Rome : ni l’église de Faulx (faut pas se leurrer) ni celle de Dieulouard (Dieu soit loué) ne ressemblent à celle de la capitale de la chrétienté. Ils n’ont pas non plus entendu la bénédiction urbi et orbi, ce qui me pousse à leur donner des nouvelles du Vatican sous le rapport de la pratique du vélo.

J’ai découvert qu’il n’avait jadis, le Vatican, autorisé les prêtres à enfourcher la bécane qu’avec réticence, et après un délai de réflexion:  c’est seulement en 1893 (la bicyclette avait déjà, en une dizaine d’années, conquis les esprits) que les ministres du Seigneur purent s’y essayer, au risque de se prendre la soutane dans les rayons.

Le problème fut en partie semblable s’agissant des dames, si bien qu’on inventa pour elles des robes bouffantes. En réalité, la réprobation était d’ordre moral : de bons esprits voyaient dans le bicycle un partenaire des plus suspects. Je n’invente rien, je vous reproduis les propos d’un très savant docteur, datés de l’année 1900 :

« La cylomanie, en dehors de ses périls ordinaires, comporte pour les femmes les mêmes inconvénients que la machine à coudre. Elle amène les mêmes effervescences, les mêmes excitations lubriques, les mêmes accès de folie sensuelle. »

Vous n’y aviez pas pensé, moi non plus. Mais je m’instruis tous les jours : j’en ai déjà dit un mot, je vous en reparlerai, je suis en train de sélectionner des textes de divers auteurs qui ont écrit sur le vélo, pour une lecture publique qui se  déroulera fin mai. La chose ne devrait pas être triste. Et promis, je vous en dirai plus sur ce qu’on a appelé « le syndrome de la machine à coudre ». En attendant, je vous en prie, arrêtez d’interdire à vos compagnes la pratique du vélo, c’est très rétrograde !

Je cause, je cause, va falloir que je résume maintenant. Le Roi Pierre, l’enchanteur des petites cassettes, s’est prêté avec efficacité à l’exercice du vélo-balai. Michel le Vélibest a multiplié les rencontres. Les costauds de Bouxières sont allés devant après la pause, belote, sont revenus en arrière, rebelote, avant de se taper leur mur final, dix de der. Gégé était moins vaillant que de coutume, il avait dû manger de la soupe à la grimace (tout le monde peut se tromper). Jean-Yves, on l’a aperçu, perdu de vue, revu, reperdu. Normal. La garde présidentielle s’est morfondue, vu que le Président leur a posé un lapin. Nono marchait bien, sur ses deux roues ; demain, ce sera sur ses deux pieds. Marche tout le temps, le pèlerin. Et tout le peloton a pédalé dans l’huile, la forme est là, tous en ont d’ailleurs redemandé, vu que le parcours était trop court. On a tous failli rentrer pour 11h, une misère.

Et demain, on re-roule, on fête la fin de la Semaine Sainte, et on met le cap sur l’Ascension, non sans audace… (ouais, c’est très drôle, vu que ce sera le jour du 200 Audax). Demain, donc, ce sera rattrapage pour les absents du jour, décrassage pour les récidivistes.

Vous avez remarqué : ça fait au moins trois sorties de suite qu’on ne crève plus. Une vraie bénédiction !

A demain, ou à dimanche prochain,

Reynald

• Sortie du 13 avril : Seichamps ça roule

Petits veinards, vous avez déjà reçu le compte rendu de Max, forcément partiel, comme va l’être le mien, puisque nous avons roulé dans deux groupes différents.

Je dirais : lui, dans le groupe 2, et moi dans le groupe 1, ce qui m’amène tout de suite à dissiper ses doutes sur « le groupe des rouleurs », réduit à la portion congrue. Explication : le premier rendez-vous était à 7h15, plusieurs postulants, dont je suis, sont arrivés un peu en retard, au moment où certains qui étaient à l’heure s’apprêtaient à partir. Et la plupart de ces derniers ont été assez sympas pour attendre les retardataires… Comme le grand parcours avait été réduit de 10 kms, ainsi que cela apparaissait lors des inscriptions, c’était en même temps un réflexe de bon sens : 10 km de moins, ça permettait de partir un quart d’heure plus tard, tout en étant de retour avant midi. Disons que le bon sens ne fut pas unanimement partagé (à moins que les impatients aient eu d’autres raisons de partir sans attendre, mais je ne les connais pas).

Donc, un tout petit groupe (3 unités, puis 2, l’un rejoignant le groupe qui suivait) a formé « le groupe 0 », pas vraiment un groupe, et s’est élancé vers 7h15.

Le groupe 1, composé de 12 unités, est parti à 7h30.

Et le groupe 2 vers 8h, j’imagine, lui aussi composé de 12 unités.

Et comme Jean-Yves était parti avant tout le monde, ce sont en tout 28 Randos qui ont honoré de leur présence la Seichanaise, par un temps à nouveau on ne peut plus clément. Manquait vraiment pas grand monde, mis à part Gaby pour la raison que l’on sait, et qu’on espère tous revoir bientôt, en bon état.

J’ai parlé de bon sens : je dois dire, j’en prends le risque, qu’à mes yeux, le groupe 1 en a un peu manqué lui aussi, en imposant à de vieilles jambes (comme les miennes) un réveil musculaire des plus toniques : rouler calmement pendant une 1/2 heure ou 3 quarts d’heure, ça semble s’imposer, c’est observer un temps d’échauffement on ne peut plus normal. Hélas, je dois en conclure qu’on est censé s’être échauffé avant de commencer…

Le bon sens, c’est aussi de ne pas confondre une sortie comme la Seichanaise  avec une cyclosportive. Bernique, pas moyen de le faire entendre, un genre de propos qui ne passe pas. Comme, il est vrai, je n’étais pas personnellement dans un grand jour, je me suis dit : « Ecrase-toi et pédale, il y a là des gaillards qui ne sont même pas retraités, des petits jeunes pleins de sève qui ont besoin d’évacuer le stress de la semaine, et les autres, les retraités, sont tous des anciens champions qui pédalent dans l’huile quand toi tu pédales avec les oreilles. Et puis, songe à ne pas confondre le dimanche des Rameaux avec celui des ramiers ».

Certes. Mais en constatant à l’arrivée, que même moi, qui ai retardé le groupe à plusieurs reprises et qui ai musardé vers la fin, j’avais roulé à près de 27 de moyenne, pour 110 km et 1100 mètres de dénivelé, j’en ai tout de même conclu qu’on n’avait pas amusé le bitume. Et pas très souvent levé la tête. Dommage, la campagne était très belle.

Ceci dit, les gros rouleurs ont été bienveillants : à chaque fois qu’un petit trou s’est formé, pour diverses raisons d’ailleurs (et pas seulement à cause de pannes de jambes), ils ont attendu, ralenti, veillé sur les infortunés. Merci à ces gaillards, qui peuvent manquer de bon sens (promis, je ne le dirai plus) mais pas de solidarité. La palme, pour moi qui en fut le bénéficiaire, revient au grand Nono, qui m’a aidé, soutenu, poussé plus souvent qu’à son tour, spécialement dans le final, plein de vent et de coups de cul. Une ola pour Nono, une médaille du travail cycliste, et si c’était que de moi, je lui décernerai la légion d’honneur, ou du moins la légion de Nonneur !

Avec tout ça, pas un secteur pavé sur les routes de Lorraine, un jour comme aujourd’hui, c’est presque dommage.

Bonne semaine, les rouleurs (les grands, les moyens et les petits) !

Reynald

• Sortie du 6 avril : Une matinée de printemps

Il se confirme que l’année 2014 se déroule sous une bonne étoile pour les amateurs de vélo: soleil, douceur, printemps précoce, vent faible. Certes, il a fallu traverser le redouté réfrigérateur des fonds de Toul en tout début de parcours, mais l’effet de tiédeur n’en a été ensuite que plus appréciable. Je suis bien d’accord avec vous : ça commence à manquer sérieusement de pluie.

Pas moins de 25 pédaleurs alertes étaient de la partie, une fois rattrapés le roi des pancartes et la paire de frangins (qui n’étaient pas encore dans le coaltar). Il ne manquait presque personne, même si l’absence des Kostos de Bouxières a été très remarquée : espérons qu’ils ne sont pas retournés à leurs dangereux travaux, le Tronçonneur des forêts, le Couvreur des dimanches et le Tailleur de pierres. En revanche, l’Homme invisible était de retour, même si tout le monde ne s’en est pas aperçu, puisque cette fois, sans ses bandelettes, visible il était. Même qu’il s’appelle Maurice, le Visible, membre de La Espétété, mais en grand danger de randonnisation. De même, Francis-ça-roule est venu nous rendre la politesse, histoire de goûter à nos monts et jardins maison.

Une sortie classique dans son déroulement : menu unique jusqu’à la pause, service à la carte ensuite. Gaby, sur ma proposition, a découvert la fonction de vélo-balai, ce dont il s’est remarquablement acquitté, veillant en particulier à la gestion des arrêts-pipi inopinés. Je crois qu’il ne va pas tarder à repiquer, il a compris que le rôle est gratifiant. Et comme les meneurs du peloton ont entendu la voix de la sagesse, on a pu rouler remarquablement groupés jusqu’à Chaudeney (où aucun buffet ne nous attendait : que fait le comité ?) – même si Pierre s’est attardé à Dommartin, en prétendant trouver une route pourvue de toutes les qualités, à ceci près qu’elle n’existe pas (ni sur la carte ni sur le territoire). A chacun sa lubie.

Ensuite, le toboggan de Sexey s’est chargé de faire le tri, trois groupes (au moins) se sont formés : les frénétiques montent à un train d’enfer, je cesse de les suivre, par suite d’un début d’incendie dans mes petits poumons et d’une menace de tsunami dans mes vieilles veines. Si bien que j’accroche le second wagon, celui des VVV (je l’avoue, on s’en est payé une bonne tranche mardi dernier dans les cols des Vosges et dans les vignes d’Alsace), Jean-Marie S., Patrick N., Guy C. et bien sûr le grand Gégé (le GGG, en somme). On monte moins vite que les dingos de devant, mais plus vite que les escargots de l’arrière. On ne reverra donc ni les uns ni les autres. Ou presque, puisque tout invitait à rallonger ce trop court parcours et qu’il faisait si bon rouler, ce qui a eu pour effet qu’on a croisé sur la fin quelques échappés de devant et un Azelotien de l’arrière.

A la carte, vous dis-je.

Conclusion : je n’en démordrai pas, la vraie star du jour c’est le printemps naissant, le vert tendre des arbres, les fruitiers en fleurs, la douceur de l’air – tout ce qui fait qu’une sortie à vélo peut être un plaisir incomparable. D’ailleurs, c’est l’un de nos grands écrivains, Marcel Proust, qui n’a pas craint de l’écrire : « cette merveille inconnue : une matinée de printemps »…

Reynald

PS : – Chiffres du jour sur mon compteur : 100 km (grâce aux rallonges), 856 m de dénivelé (tout de même), 25 de moyenne (on s’en fiche un peu, sauf que ça confirme qu’on peut se faire nos 100 bornes désormais et rentrer pour midi (en partant à 8h).

– La construction du nouveau site avance, on revoit Michel cette semaine pour accélérer les choses.

– Rappel : dimanche prochain, c’est la Seichanaise : 7h15 pour le grand parcours (118 km), 8h pour le petit (78 km)

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