Ma dernière sortie dominicale remontait au 4 août, un bail, pour cause de vacances en côtes (Corbières et Pyrénées) puis de côtes en vacances … Grande fut ma stupéfaction hier matin en découvrant l’ampleur du coup de jeune dont le club a été frappé : que de gamins au rendez-vous, Toby, Benoît, Alban et les autres ! Des jeunes qui préfèrent le vélo de route au VTT ou au BMX, c’est remarquable. Regain de jeunesse pour un vieux club. En outre, deux nouveaux, et le fils de l’un d’eux, qui nous avaient contactés, sont venus faire un essai. Espérons que tous auront été conquis, s’ils ont réussi à trouver le groupe qui leur convenait le mieux, à l’avant, à l’arrière, ou ailleurs.
Pour autant que j’aie pu apercevoir tout le monde, c’est un peloton de 24 pédaleurs en fête qui s’est élancé. Dommage que nous n’ayons pas invité le seul écrivain-cycliste présent au Livre sur la Place, Eric Fottorino, dont le dernier bouquin sur le vélo vient de sortir : Mes maillots jaunes. Amico pourra bientôt nous en faire un résumé, puisqu’il est en train de le lire, je le sais de source sûre.
Le peloton a d’abord formé un long ruban, qui s’est bien vite étiré, et quelque peu disloqué : je fus d’abord le seul à prendre la piste cyclable dès la sortie de Liverdun (pourquoi ?), puis l’un des rares à la quitter pour monter directement à Villey-saint-Etienne (puisque c’était le parcours), ce qui a réclamé un regroupement. Puis, les bosses et la jeunesse aidant, avant même Avrainville, le peloton fait des petits. Faut ramer pour raccrocher un groupe, et dans son effort pour recoller, au sortir d’un virage, Claude sort vainqueur de justesse de son face à face avec un automobiliste, tous deux freinant à bon escient. Sueur froide.
Dès ce moment, les dés sont jetés : les très véloces mènent le bal, les autres font ce qu’ils peuvent. Le quatuor du Pont fleuri ferme la marche, le trio que je forme avec Jean-Paul et Gégé devient vite un duo, puisque Gégé nous quitte dès Royaumeix. J’ai su qu’à l’avant certains ont peiné pour garder le contact, que la pause de Martincourt a été la bienvenue, que Pierre s’est efforcé ensuite de contenir les ardeurs, que les nouveaux qui étaient dans le premier groupe ont réussi à s’y maintenir. Et pendant ce temps-là … Jean-Paul et moi avons eu la chance de savourer tranquillement la dernière sortie estivale, tantôt devisant, tantôt silencieux, trouvant facilement le bon tempo, que ce soit dans la traversée de la Petite Suisse ou la montée de la côte de Morey.
Ainsi va le vélo : stimulant en peloton, cordial en petit groupe, délectable à deux, et parfois préférable seul.