Archives de l’auteur : Reynald

• Que la fête commence ! (8 avril)

1) Cela devait finir par arriver : une vraie matinée de printemps ! Un petit miracle, après trois mornes mois. La fête, enfin… Douceur, soleil, arbres en fleur, vent faible… une matinée comme on les aime. Et donc un record de participation, malgré les absences du président Jean-Mi, du trésorier Patou, du parcourier Pierre (?), du marathonien Michel, du sécuritaire Stéphane (je réalise que le bureau n’était donc représenté que par moi-même, quelle responsabilité !) ; pas non plus d’Amico et toujours pas de Nono. Et pourtant, ce sont 22 pédaleurs qui ont mis le nez à la fenêtre, dont un invité, Jean-François de Haute-Savoie (en stage à Nancy pendant un mois).
Et avec tant de monde, la nouvelle organisation des sorties a pu enfin se mettre en place : au début, un seul peloton, tout à la joie des retrouvailles, puis à Laneuvelotte, séparation en deux groupes (9 devant, 13 derrière), puis à l’approche de la « variante » (le raccourci), 6 quittent le parcours et 7 y demeurent. 9 + 7 + 6, c’est donc la formule du jour. Mais je ne sais pas si les 9 costauds de devant ont réussi à rester ensemble. Je sais en revanche que les 7 du groupe intermédiaire se sont offerts une petite rallonge en passant par Rosières-aux-Salines (une bonne façon de prolonger le plaisir tout en évitant la route pourrie du canal après Dombasle). Une délicieuse balade, sur un parcours peu accidenté, long de 95 bornes (en ce qui me concerne).
Pourvu que ça dure ! Notre sortie des 200 km, c’est dans un mois (10 mai), il est grand temps de s’y préparer sérieusement (les précisions utiles vous seront envoyées bientôt).
2) Pour les exploits sportifs, je n’ai plus l’âge : mais j’aime me lancer parfois des défis d’écriture. Précédemment, j’avais rédigé un compte rendu en me passant de la lettre E (très ardu) ; en voici un autre, en pièce jointe, où je me suis amusé à me passer de la lettre O, la lettre en principe indispensable pour parler vélo… Bonne lecture de « La disparition du O » !

La disparition du O

Faire disparaître non plus le mais le o ? A ce compte, plus de vélo, ni même de biclou. D’autant que le vélo, c’est une affaire de cercles, de ronds, comme l’est la lettre O : roues, plateaux, couronnes, essieux, jantes, pneus, tout est cercle, tout est cycle dans le vélo. Et pédaler c’est tracer des cercles, invisibles mais efficaces : un cycliste est un incroyable producteur de cercles, de O. Le cycliste fait des ronds dans l’air. Faire disparaître le O, c’est donc risquer d’escamoter et le mot et la chose. Pas rigolo, ce sans O, mais a priori plus aisé que le sans E !

Remarque : c’est la lettre O qui est interdite mais non le son [o], qui peut s’écrire autrement (eau, au) ; ce qui va permettre aussi de jouer sur les mots…

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Avec la fin de la pluie, de la neige et du verglas, ils peuvent enfin cesser d’hiberner, les amants de la petite reine. Plus d’un s’est remis en selle, dix, vingt, et même davantage, tant ils étaient impatients, les uns de lever les yeux sur les paysages, les autres de baisser la tête sur le cintre, à chacun sa préférence. D’autant qu’a été instituée en 2018 chez les CRN la règle des deux paquets (deux plus un, si nécessaire), celui qui va vite et celui qui musarde : une expérience qu’il fallait tenter, tant était devenue tangible la disparité des allures. La suite dira si c’était la juste mesure, la seule manière de satisfaire les attentes diverses, et d’éviter, autant que faire se peut, les hauts et les bas… Éviter les « hauts », c’est bien là le présent défi du scribe, au risque de chuter bien bas (dans l’estime des lecteurs).

Mais prendre de la hauteur, s’arracher à l’habituelle platitude, enfiler les lacets et atteindre les crêtes, c’est ce qui demeurera en 2018 le rêve du cycliste digne de ce rang. Celui-ci ne fait pas que grimper, que gravir : il s’élève, il s’allège ! Il aspire au ciel, aux nuages. Au diable la pesanteur, telle est sa devise. Sa fatigue, il la chérit, la difficulté le transcende. Il ne déteste pas la plaine, mais le sérieux pesant du mangeur de bitume le fait rire, sa gravité massive l’ennuie, sa pédalée machinale l’exaspère. Aller de l’avant, ce n’est pas accumuler les mètres, ni les miles : c’est respirer autrement, s’aérer la tête, se vivifier l’esprit. Le pédaleur trace des cercles dans l’air, pareil au scribe traçant des lettres sur le papier. À sa manière, le cycliste est un écrivain : il fait du paysage un parchemin, il y inscrit ses rêves, ses désirs, et jusqu’à ses pensées les plus secrètes. N’allez pas le priver du langage qui est le sien, de la dictée que ses jambes impriment : étrange stylet et singulière écriture, il est vrai, mais il en va ainsi de cette manie du pédalage, aussi irremplaçable que gratuite, aussi bienfaisante qu’inutile.

Malgré les apparences, il n’est pas écrit qu’à l’avenir la bicyclette sera privée de ses hauts ! Pas plus d’ailleurs que de ses hauts faits, de ses aubes (au départ), de ses aubades (à l’arrivée), de ses auberges (quand vient l’heure de la pause), des multiples aubaines qu’elle délivre à satiété. Sans ces hauts, sans ces cimes, le cycliste ne serait qu’un triste sire, un sinistre cynique, sans aura, sans éclat, sans relief. Ses hauteurs valent bien un empire : c’est à cette aune que se mesurent ses égards infinis envers sa « petite reine ».

Reynald

• Premier avril

Dimanche de Pâques, 1er avril :

Le rapprochement est troublant : fêter Pâques un premier avril, est-ce bien judicieux ? Coller un poisson d’avril sur la tunique du Ressuscité, est-ce bien catholique ? Il est vrai que le poisson fut l’un des symboles de ralliement des premiers chrétiens, au temps de la persécution romaine. Mais celle-ci fut tout le contraire d’une blague.
Les Randos qui sortirent ce jour furent, quant à eux, persécutés par le mauvais temps, au point d’évoluer sous l’eau un peu à la manière de nos frères poissons : fluides, calmes, sereins, imperméables à l’aquatique atmosphère. Du moins les huit amphibiens du rendez-vous, qui ne furent bientôt plus que quatre. Gégé nous a bénis et s’en est retourné, Marco était attendu pour un repas pascal, Stéphane manquait de jus, et le Patou pataugeait par trop. Ne trouvant pas la blague si mauvaise, les quatre autres pèlerins sous la pluie lustrale prolongèrent leur effort :  Jean-Michel présidait, Pierre vérifiait son parcours, le secrétaire prenait des notes, et le jeune Guillaume (Losfeld) couinait. Plus exactement, c’est son étrange biclou qui n’a cessé de couiner, un engin baroque fait de bric et de broc, avec des pièces probablement achetées sur le Bon Coin.
La pluie cessant, ces quatre heureux apôtres firent donc le parcours complet (96 km pour moi), une manière de condenser en une seule matinée le chemin de croix, la descente au tombeau et la résurrection. J’exagère à peine, avec le vent favorable du retour, nous nous sommes sentis revivre. Au point de supporter dans les derniers hectomètres une pluie cinglante qui ressemblait à de la grêle. Nous en fûmes quittes pour rouler enfin sur des oeufs : en ce jour de Pâques, on ne pouvait faire moins.
Faisons le point : a-t-on déjà connu pareil début d’année ? La réponse est non. Ce début calamiteux, quand va-t-il prendre fin ? La réponse est incertaine. On dit que les plaisanteries les meilleures sont les plus courtes, et celle que la météo nous refourgue de jour en jour devient lassante. Qu’est-ce qu’on a fait au Bon Dieu pour être traités de la sorte ? De Noël à Pâques, le martyre fut bien long, et quand je pense que l’Ascension, c’est seulement dans quarante jours… Mon Dieu, envoyez-nous un signe de votre sainte clémence, et plus jamais, je le promets, je ne blasphèmerais.
À ces mots, frères pédaleurs, vous mesurerez l’étendue de mon dévouement : ma prière sent le soufre, mais j’aimerais tellement qu’on puisse enfin refaire tous ensemble une sortie digne de ce nom.
Toutefois, quel que soit le temps, je m’abstiendrai demain, pour me reposer avant la sortie VVV prévue mardi (si le ciel, ou le Ciel, le permet).
Reynald

• Pour qui sonne le gla-gla (25 mars) ?

Sortie Monts et jardins (Laxou ça roule) :

Passage à l’heure d’été, température hivernale. L’humour météo, probablement. Mais du soleil, et pas une goutte de pluie : les organisateurs n’ont pas été si mal lotis, et les bonnes causes qu’ils défendent auront été honorées (SOS Village d’enfants, ANCC, et Rêves de Lucie). Du côté des Randos, enfin un nombre de pédaleurs convenable (14, dont 1 vététiste), après les scores minables d’une longue période minable pour ce qui est de l’exercice en plein air.
Commencer par le fameux congélateur des Fonds de Toul, c’est une épreuve ! Continuer en traversant une campagne blanche de givre, ce n’est pas jouissif. Il faudra attendre une bonne heure pour gagner un maigre degré : le retour à l’heure d’hiver, en somme. L’humour météo, toujours. Avec ça qu’on descend beaucoup au début, après une première grimpette qui a éparpillé les pingouins, dur dur de se réchauffer la couenne. Habillés comme au coeur de l’hiver, mais guère de chaleur là-dessous… Toutefois, là-dessous ça roule, comme il se doit en ce jour (désolé, c’était trop tentant).
Dire qu’au ravito de Chaudeney, on a chaud partout, ce serait excessif : mais si on n’a pas chaud le nez, on a moins froid les mimines. Heureusement, on se tape ensuite le sexy toboggan de Sexey, et ça, ça réchauffe ! Pour un peu, on enlèverait une couche ou deux. Mais on n’a pas le temps, ça roule et ça fonce. Pierre décide de rallonger la randonnée, les autres filent vers le raidard de Chaligny… Qu’est ce qui leur a pris, aux organisateurs, de nous faire passer dans ce salopard de boyau qu’on évite toute l’année ? Accès de sadisme, ou trait d’humour ? Décidément, ça rigole, Laxou ça croule (de rires).
Ceci dit, le bon côté de la chose, c’est que la côte de Maron devenait une option presque sympathique. Option que les plus avisés n’ont pas délaissée, ce qui m’a permis de retrouver les camarades du gruppetto, qui s’étaient auparavant dispensé du passage par Pont-Saint-Vincent. Une traversée relax de la forêt de Haye pour terminer en beauté. Oui, cela peut être relax le vélo, relax où ça roule, évidemment !
Tous ces vilains jeux de mots m’ont tué, j’arrête.
Reynald
PS : si des non habitués sont intéressés par la sortie VVV de jeudi prochain, qu’ils me fassent signe.

• Le chêne et le roseau (18 mars)

Ceci n’est pas un compte rendu : la neige toute fraîche a rendu les routes impraticables. Mais en prélude à la saison 2018, qui finira bien par vraiment commencer, voici une transposition cycliste de la célèbre fable de La Fontaine,  » Le chêne et le roseau ». J’en ai respecté la composition, les dialogues et l’histoire, ainsi que la versification (une alternance, irrégulière, de vers de 12 et de 8 pieds). J’ai distingué des strophes pour plus de clarté.

Le chêne un jour dit au roseau… 

Le Fort un jour dit au Faiblard
Vous avez bien sujet d’accuser la Nature
La plus petite pente est pour vous un raidard
Le moindre vent qui d’aventure
Vient à lever son étendard
Vous oblige à baisser la tête,
Cependant que ma force à la forge pareille
Contre vents et marées à tout coup fait merveille
Tel un démon que rien n’arrête.

Tout vous est pesanteur, tout me semble zéphir
Encore si vous rouliez calé dans mon sillage
Profitant de cet avantage
Vous n’auriez pas tant à souffrir
Ne craignant pas même l’orage.
Mais vous errez le plus souvent
Esseulé sur les routes, livré à tous les vents.
La Nature envers vous s’est montrée sans égards.

Votre compassion, répondit le Faiblard,
Part d’un bon naturel, mais quittez ce souci
Vous semblez oublier le propre de mon art :
Je plie, et ne romps pas. Vous avez jusqu’ici
Réussi des coups admirables
Résisté sans courber le dos,
Mais attendons la fin, qui viendra à propos.

Le Fort se mit à rire, avant de déchanter.
Pris d’un étrange mal qui rend sa pédalée
De plus en plus heurtée, il sent qu’il ralentit
Si bien que petit à petit
Il se voit collé au bitume
Plein de rancœur et d’amertume.

Ses forces l’abandonnent inexorablement
Qu’il est cruel le châtiment !
Rien ne demeure de sa superbe
Il songe à se coucher dans l’herbe.
Le Faiblard bientôt le rattrape
C’est le coup fatal qui le sape.

Ainsi, quand l’un plie l’autre rompt
Telle est du roseau la leçon.
Costauds ou faibles, retenez-la
Vous en aurez moins de tracas.

Moralité
Pour appuyer durablement sur les pédales
Préservez-vous, mes bons amis, de la fringale !

• Cycling in the rain (11 mars)

Pas de pluie au réveil : beaucoup de Randos se risquent au dehors. J’en décompterai 17 au total, dont 14 dès le départ. Il fait doux, et c’est bon. On s’élance, on passe sous les fenêtres de Georges, qui nous salue. Après les avanies des dernières semaines, on a le sourire aux lèvres.
Il ne pleut pas. Pendant le premier quart d’heure, il ne pleut pas. De même, il ne pleuvra pas pendant le dernier quart d’heure. Entre-temps, ce sera moins sec. Pas de quoi décourager les pêcheurs à la truite et les marins bretons. En revanche, ceux qui assez vite ont un peu trop d’eau dans les chaussures et le moral dans les chaussettes font ce qu’ils estiment devoir faire : renoncer. J’ai peine à l’écrire, mais c’est la vérité vraie : ils renoncent, la queue basse et la tête à l’envers, ils s’en retournent, après avoir à peine goûté à la douceur du jour. Adieu les perméables !
De même, les trois qui n’étaient pas au rendez-vous, on ne les rattrape pas, on les croise, car ils ont déjà tourné casaque. Si bien qu’au lieu de rouler à 17 (ou à 16, car Gégé était simplement venu nous apporter son soutien amical), nous voici 8 à persévérer, puis 7, Marc l’infortuné étant victime de sa roue libre, impossible à réparer. Déveine mêlée de chance : un automobiliste sympa s’arrête et le reconduira chez lui.
La belle équipée se poursuit donc pour les 7 mercenaires du club, les « waterproof »  : Pierre qui roule, Cri-cri qui mouline, Amico qui chante (ô sole mio), Eric qui enquête, Franck qui remet des dents, Jean-Mi qui préside, et le secrétaire qui aime la pluie. Nous filons vers Haroué, où la princesse de Beauvau-Craon, chevauchant sa «  bicyclette de précision », octroie les croissants chauds promis à ses fidèles sujets. La montée vers Crantenoy est pur plaisir, l’allure devient soutenue, une étrange euphorie nous gagne, le raidard de Velle, on n’en fera qu’une bouchée. Vous l’avez compris, nous glissons sur l’eau, sans jamais boire la tasse. Pas même une crevaison : qui se fait poisson n’a pas la poisse.
Et tous en choeur nous chantons :
I’m cyclin’ in the rain
Just cyclin’ in the rain
What a glorious feeling
I’m happy again
 
Eh oui, c’est simple le bonheur : suffit de rouler sous la pluie, les pieds mouillés mais le coeur content. 
On peut aussi en faire une comptine :
 
Ils sont sept à braver la pluie, les Randos,
C’est la fête aux escargots.
Ouille, ouille, ouille, mon dieu que ça mouille,
C’est la fête à la grenouille.
 
Réflexion finale : si nous voulons être prêts pour le 200 km de l’Ascension (c’est dans deux mois), il va bien falloir rouler parfois par grand vent et grosse drache !
Reynald 

• Le mois de mars, et ça repart (ou presque)

Après un mois de février très contrariant, enfin une fenêtre de beau temps (que Météo France avait annoncée, reconnaissons-le) : température positive, ciel bleu, grand soleil, peu de vent … rien à voir avec ce que nous venons de subir, et qui a privé la plupart d’entre nous de leur plaisir favori. Une vraie joie que de pouvoir à nouveau chevaucher le biclou sans risquer la congélation ou la pneumonie. Le mois de mars s’avance, l’hiver recule.
Bref, un temps à fêter les retrouvailles au sein du club, après quatre sorties très peu fréquentées : les conditions étaient réunies, rien ne manquait à l’appel… Sauf les cyclistes ! Vous savez déjà qu’il y eut deux marcheurs au rendez-vous de la passerelle, apprenez qu’il n’y eut pas davantage de cyclistes… aussi invraisemblable que cela puisse paraitre. Deux, un plus un, Patrick (Nicolas) et moi-même. Étonnés nous fûmes, un peu inquiets (une sale épidémie, ou une grosse déprime collective, avait-elle décimé les rangs ?), mais nullement désarçonnés : à défaut de rouler à vingt, on roulera à deux. Pas de groupe à choisir, ni de capitaine de route à nommer.
Le seul passage délicat, c’est la passerelle elle-même. Ensuite, l’ancienne RN 4 est parfaitement dégagée, pas de neige ni de verglas. La surprise, c’est même de constater qu’au-delà de la forêt de Haye, il n’y a pas la moindre trace de neige dans les champs ou sur les bas-côtés. Pour une fois, elle avait dû tomber sur la ville bien plus que sur la campagne. Dès 10h, le thermomètre monte à 10°, et un peu plus tard jusqu’à 12°. On peut donc rouler en toute quiétude, dans la douceur d’une matinée annonciatrice du printemps. Je sais : vous auriez tant aimé être à notre place…
On déroule jusqu’à Toul, puis Pagny-sur-Meuse, et on pousse jusqu’au carrefour de la route de Sorcy, histoire de prendre un peu de hauteur au moment de la pause. Retour par la même route, pour ne pas tenter le diable sur de petites routes qui n’auraient pas été salées. Un parcours avec quelques bosses et pas mal de faux plats, si bien qu’on cumulera 840 m de dénivelé, mine de rien (pour 82 km, en ce qui me concerne). Tout cela sur un tempo raisonnable et régulier. Une sortie comme on les aime. Une sortie que pour le coup on n’aurait pas aimé rater !
Je crois savoir qu’au mois de juillet il y aura quelques matinées tout aussi propices : pensez-y !
Reynald

• Moscou-Paris (25 février)

Compte rendu de Jean-Michel (Président du club) :

Le Président s’est trouvé fort dépourvu quand la bise fut venue.

Au moment du départ le bureau est dissous (fait rarissime puisque depuis début janvier le bureau a roulé avec 80% des présents). Le Président était là pour accompagner tout au long du parcours notre 1ère féminine : ANNE, l’honneur est sauf.

Il cumule donc les mandats : le voici Responsable Sécurité. Ce matin, la consigne était : pas d’effort violent. Vous avez tous respecté la consigne en restant chez vous !

Petit Rapporteur : le Secrétaire était excusé.

La sortie de ce matin n’a rassemblé que des Montagnards : normal par ce froid. Anne / Cricri / Marc / Jérôme / Jean Michel : tous inscrits au BRV des Vosges du 1er juillet 2018 (la sortie au cours de laquelle on « s’enfile » des ballons). Avoir un objectif, ça motive.

Sur le 1er tiers du parcours, nous cheminons à allure modérée avec un vent polaire de face. Les Frères BOGDANOFF (Cricri et Marc) discutent allégrement. Le Cosaque Jérôme fait l’Agent de liaison, Anne et votre Serviteur ferment la marche. A mi-parcours, nous opérons une scission : les costauds restent sur le parcours, Anne et moi empruntons un raccourci. Et comme par enchantement nous nous retrouvons au pied de la côte de Saffais (Saffais du bien de se retrouver !).

Ensuite, les Costauds tirent leur révérence à la Duchesse Anne et saluent le Président. Le bon de sortie est validé, on se sépare à l’amiable. Avec Anne, nous rentrons prudemment jusqu’au point de départ. On se quitte avec une bise pour que le Président soit moins dépourvu.

Merci aux trois Grognards qui ont fait cette campagne de Russie pour accompagner le Tsar et la Tsarine dans le Moscou – Paris. Pour le reste de la troupe restée dans la paille (Salon de l’Agriculture oblige), levez-vous et enfourchez vos montures pour partir à l’Aventure et peut-être décrocher l’Objectif Lune.

Jean Michel

PS : Pierre a été aperçu à 15h20 mn de retour d’une marche nordique.

• Ivres de givre et d’hiver (18 février)

Une vraie, une bonne, une authentique sortie d’hiver : température négative, brume épaisse, verglas menaçant. Ce qui peut faire peur, avouons-le : au rendez-vous, toutefois, pas moins de neuf randos bien gonflés, qui se concertent et décident de s’élancer, mais pas sur  le parcours prévu, trop risqué. En fait, trois d’entre eux renoncent, qui préfèrent rentrer ou se contenter d’une brève sortie : ce que firent exactement Gégé, Cri-cri et Jicé H., je ne sais pas, puisque je n’ai pas renoncé.
Les six autres (le double de dimanche dernier) évitent la piste cyclable, toute blanche et glacée, et mettent le cap sur Richardménil : Marc, Pierre, Patrick, Jérôme, Jean-Michel et moi-même roulons d’abord sur des oeufs, comme il se doit, puis sans grande crainte, car à l’évidence les routes qui ont été salées récemment ne sont pas glissantes. Nous progresserons donc de bon coeur jusqu’à Bayon, puis Mont-sur-Meurthe, et retour. Un beau triangle, très roulant, mise à part la bosse bayonnaise (avec à nos basques, je n’invente rien, une bande de godelureaux de Golbey, qui sans vergogne nous doublèrent en pleine montée).
Deux gaillards qui nous escortèrent tout du long, ce sont des triathlètes de Laneuville, pas mécontents de profiter de l’abri, et de notre visibilité : oui, j’ai omis de dire que nous avions tous eu la prudence de revêtir une veste ou un gilet vert fluo, pour qu’aucun automobiliste ne puisse nous écrabouiller en plaidant les circonstances atténuantes. Donc, non seulement nous respectons désormais l’arrêt au feu rouge, nous roulons en file indienne dans la traversée des agglomérations, mais nous nous rendons visibles quand les circonstances l’exigent. Le grand virage de la sécurité est pris. Il suffira de persévérer.
A l’inverse, le groupe des allumés de Saint-Pierre qui nous a doublés dans Laneuville occupait toute la chaussée et grillait tous les feux rouges. Allez râler contre les automobilistes après ça !
Pédaler dans le froid et la brume présente un immense avantage : le contraste sera plus que jouissif lors des sorties sous le soleil et dans la douceur ! C’est comme un replat dans la montée d’un col : il procure un bien fou, alors que le même segment en plaine passerait inaperçu. Oui, tout est affaire de contraste et de contexte. Alors, les amis, si vous vous voulez en profiter, ne lambinez plus, le printemps va bientôt arriver, il sera trop tard. On ne commence pas un bon repas par le dessert.
Reynald
PS : mon voyage à Bruxelles a été remis au week-end prochain, je serai donc absent et non en mesure de rédiger le compte rendu (sauf nouvelles intempéries défavorables à la sortie en voiture).

• La sortie Pyeongchang (11 février)

Aux Jeux Olympiques d’hiver, la tendance est à l’intégration de sports extrêmes et acrobatiques (souvent venus des X games), des sports réputés plus « fun » et qui sont prisés par les sponsors. Eh bien, quand on fait du vélo dans des conditions extrêmes, ne peut-on pas prétendre à une future admission aux JO d’hiver ?
C’est ce que les aventuriers de ce matin se sont demandé, eux que ni la neige ni les pluies verglaçantes annoncées n’ont dissuadé de se livrer à un exercice bien de saison, périlleux mais tellement « fun ». Nous n’étions pas vingt au rendez-vous, ni quinze, ni dix, et pas même cinq, non, nous étions trois. Trois qui s’élancèrent sous les encouragements de Gégé, venu à pieds pour nous saluer et parfaire sa forme pour son prochain défi (marche + VTT à l’occasion de ses 76 ans). Outre moi-même, qui avait renoncé à traverser les Ardennes belges en voiture (on n’est jamais trop prudent), il y avait là, comme de juste, le représentant de notre sponsor préféré, Marco Credito, et celui d’un sponsor potentiel, Cri-Cri Kia. J’étais donc bien entouré.
Au début, après la petite ondée qui nous avait cueillis avant même d’arriver à Picot, et qui a dû être dissuasive pour beaucoup, on s’emploie à rouler sur des oeufs. Puis on comprend que ce n’est pas le jour de l’omelette. Les sols ne sont pas gelés, la pluie a cessé, il n’y aura pas de verglas. Et le fort vent latéral ne nous fait ni chaud ni froid. Au lieu du parcours prévu, on file sur Dombasle, puis Lunéville, Maixe, Drouville, Réméréville… en profitant au maximum du vent dans le dos et des secteurs abrités. Bref, ça baigne, on roule dans l’huile.
Sommes-nous le seul club à être représenté sur les routes ? C’est bien possible. De fait, on croise plus de touristes islandais ou suédois que de cyclistes lorrains. On progresse allègrement, unis dans le même effort, on se tape quelques belles côtes (tant qu’à faire), on nage bientôt dans l’euphorie… Ni chute ni crevaison : gonflés nous étions, gonflés nous demeurons. Quant à nos petits camarades, dégonflés ils furent, dégonflés ils sont restés : toute une matinée à se morfondre entre quatre murs, ça doit être long, et tellement pénible ! Nous eûmes pour eux une bonne pensée. Et une moins bonne.
Moralité :
Si pour ré-enfourcher votre biclou
Vous attendez que revienne la canicule,
Moral en berne et mous du genou,
Vous faites un très mauvais calcul !
Reynald

• Frangipane et crachin (4 février)

On ouvre la porte, il y a de la lumière, on file au rendez-vous : I4 pédaleurs ont le soleil dans les yeux, et s’en réjouissent. Puis bien vite, la lumière s’éteint. Le ciel se couvre, il fait sec encore, le moral tient bon. La campagne est gelée, Les pédaleurs résistent au froid en tournant les jambes avec ardeur. Hélas, Cri-cri crève. Le froid en profite, il s’infiltre. Vivement qu’on reparte !
C’est bon, on remonte en selle, les transis transitent jusqu’à Dombasle. Un coup d’oeil au passage sur les enseignes : « Les Délices de Suzette », ça promet, puis la boulangerie « Aux plaisirs des sens », ça réchauffe. On évite « Les Délices de Marine », ce n’est pas plus mal. On cultive le goût des mots à Dombasle : un hommage à l’écrivain du lieu, Philippe Claudel ?
S’ouvre ensuite la longue séquence du crachin neigeux, qui blanchit les champs et mouille les maillots. Ceux qui sont restés au chaud ont une bonne pensée pour nous : on en ressent l’effet revigorant. Certains pédaleurs sautent la pause, histoire de ne pas congeler, d’autres prendront un court raccourci, tandis que les vaillants vaille que vaille voleront de bosse en bosse, un peu humides mais contents !
La veille, c’était la Galette du club : un beau discours de notre nouveau président, plein d’humour et riche en attentions pour les dévoués élus du bureau précédent, et pour les plus chevronnés du club, Joseph et Georges (qui était présent) ; puis la dégustation des galettes maison – oeuvres de Patrick Nicolas et de la Première dame (l’épouse du Président). Nous avons donc roulé à la frangipane ce matin, ce qui explique notre résistance au froid et aux intempéries.
Le Président Schwob avait aussi mis l’accent avec beaucoup de fermeté sur la sécurité, et en particulier sur le devoir de ne pas griller les feux rouges. Eh bien, que croyez-vous qu’il se passât le lendemain ? Je vois d’ici ce que les absents vont répondre… Désolé, camarades, vous avez tout faux : pour la première fois depuis un temps immémorial, pas un seul feu rouge grillé ! Pas un !
Le 4 février 2018 fera date dans l’histoire du club. Peut-être le début d’une nouvelle ère, qui sait ? Ce qui est certain, c’est que cela va dépendre de chacun d’entre nous.
Se montrer à l’avenir plus prudents et moins bas du front, ce n’est pas un mauvais défi.
Reynald
PS : dimanche prochain, je serai à nouveau à Bruxelles : quelqu’un d’autre prendra la plume.