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• L’équation du jour

Je vous propose un résumé de la sortie du dimanche 12 février 2017 sous une forme d’équation. Je vous rassure cela ne vous fera pas mal à la tête.

Donc:   12022017=(3+0)+1-1 .

Vous avez reconnu que le membre de droite est le codage de la date de dimanche dernier. Pour le membre de droite le « 3 » signifie que nous étions trois au départ (Marc+ Christophe et P.) Attention, ici 3 n’est pas égal à 3+0, car cette expression « 3+0 » signifie que Gégé est venu au départ, pour nous encourager.

En cours de route nous avons rattrapé Franck qui s’était arrêté pour réparer une crevaison, d’où l’ajout d’une unité. Mais, souhaitant rentrer pour midi, j’ai décidé de rentrer directement, d’où la soustraction. Je profite de l’occasion pour que mes trois compagnons veuillent bien m’excuser d’être parti sans les en avertir.

Comme quoi une équation peut aussi contenir beaucoup d’informations.
Vivement le retour de Reynald pour les envolées lyriques!

Amicalement.

Pierre.

• Rouler dans les flaques

Dimanche 5 février :

Les parents, ils avaient dit : « Pas question de faire du vélo sous la pluie. Tu restes à la maison et tu fais tes devoirs, pendant que nous, nous rendrons visite à ta grand-mère ». La belle aubaine : c’est pas que je l’aime pas, la mémé, mais c’est vrai qu’elle radote, et qu’elle sent pas très bon. Alors, ne pas avoir à l’embrasser, c’était déjà un gros cadeau. Mais, en plus, en profiter pour aller quand même faire du vélo ni vu ni connu, je pouvais pas rêver mieux.
Le plus fort, c’est que les copains, ils ont été nombreux à faire pareil : quatorze qu’on était au rendez-vous, alors que miss Météo n’avait pas arrêté de nous seriner comme quoi le risque était grand qu’on se prenne une rincée. Les copains, je ne sais pas comment ils s’y sont pris avec leurs darons pour pouvoir sortir sous la flotte, toujours est-il qu’ils étaient là, et bien là. Faut dire qu’il y en, des parents, qui sont pas très regardants sur les devoirs, ils se sont faits une raison, genre : notre môme, il est pas fait pour les études ; ou genre : qui sait, c’est peut-être de la graine de champion, le fiston, alors autant qu’il s’entraîne dur au lieu de pantoufler comme une chochotte. Bref, quatorze qu’on était.
Au début, c’était pas jouasse : pas une goutte, que dalle. Pour un peu, le soleil aurait montré son museau. Mais à peine arrivés à Cerville, ça s’est mis à pluviner (mot rare, le maître il aime bien qu’on le place dans une rédac), et ensuite la flotte elle n’a plus cessé de dégringoler. Le pied ! Le plus tordant, c’est de rouler dans les grosses flaques, et je peux vous dire que des flaques, il y en avait tant et plus, et qu’on s’en est payé une sacrée tranche. Et quand en plus on peut  éclabousser les potes, c’est encore plus marrant. On ne s’en est pas privé, et pour ce qui est de se marrer, on peut dire qu’on s’est vraiment bien marré. Nous nous éjouîmes de belle façon, si vous préférez (rédac).
Certes, il y en a qui ont fait leur malin en roulant sur des silex. C’était à qui crèverait le plus ; à ce petit jeu, l’Amico et le Franckie, ils ont pris de l’avance. Ensuite, je ne sais pas, je n’ai plus vu personne à partir de Mazerulles, où je me suis paumé : j’avais tellement de flotte sur les lunettes que je me suis gouré de route, et le temps de sortir du lotissement où je tournais en rond, je n’ai pas su si le peloton (ou ce qu’il en restait) m’était passé sous le nez, ou s’il traînait encore à l’arrière, à patauger dans les ornières. J’espère qu’à cette heure-ci les garnements sont tous au sec. Et qu’ils chantent tous en choeur : « les jolies promenades sous la pluie, merci papa, merci maman ! Tous les dimanches, je voudrais que ça recommence… »
Moi, mon paternel, il s’est douté de quelque chose. J’ai pris une grosse soufflante, mais franchement, ça valait le coup !
Le vélo, c’est un truc d’enfance. Pas mieux que rouler dans les flaques d’eau pour s’en souvenir.

• La reprise

Dimanche 29 janvier :

La reprise, enfin… La température n’est pas caniculaire, certes, mais tout de même positive : il n’en faut pas davantage pour que 17 pédaleurs sortent de leur tanière, un peu fripés, un peu rouillés, et néanmoins contents. Encore bon que le mois de janvier 2017 comporte cinq dimanches, faute de quoi on aurait connu un mois blanc. Blanc comme neige, blanc comme givre, et blanc comme l’abstention. Un non-mois.
Je crois savoir que quelques givrés ont tout de même roulé en janvier comme aux plus beaux jours : c’est quoi leur secret ? La graisse de phoque sur le corps, l’éthanol dans le bidon, les chaufferettes dans les gants ? Une dose d’inconscience et une bonne assurance…?
Dommage pour eux, ils ne connaîtront pas les joies de la reprise après un long arrêt, le plaisir retrouvé, et inégalable, de se propulser vers l’avant rien qu’en tournant les jambes. On finit par l’oublier, le vélo ce n’est pas autre chose que ce petit miracle : on s’assoit sur une selle, on fait tourner les manivelles, et voici que l’on se transporte soi-même, qu’on crée un mouvement dont on est à la fois l’auteur et le bénéficiaire. Et dire qu’il y a des décérébrés pour préférer chevaucher de barbares engins à moteur… Ils ne se meuvent pas ceux-là, ils sont mus ! Outre qu’ils puent et polluent. Le cycliste, lui, il est son propre moteur, il ne fait pas de bruit, il est discret, il se coule dans le paysage, il l’honore… En plaine comme en montagne, à chaque tour de pédale, il exprime sa gratitude, son effort est une offrande, sa récompense est sous ses yeux.
Il fallait bien ce petit couplet pour commencer l’année. Ce n’est pas prendre les choses de haut, c’est inviter à retrouver une saveur que l’habitude fait oublier, une valeur que la routine banalise : la vérité est que le vélo ne ressemble à rien d’autre, et qu’il est beaucoup plus qu’un sport. Allez, en 2017 on reprend la route, on oublie la routine. On retrouve les amis, on partage le plaisir d’avancer, de monter et de descendre. Et donc de jouer du dérailleur, l’instrument démocratique par excellence : quelle que soit son opinion, le cycliste s’adapte : en plaine, il roule au centre, en montagne il passe du tout à gauche au tout à droite. Comme quoi, dans le vélo, il y a même une vertu politique. Une vertu de modération, puisqu’en descente (tout à droite) il faut freiner, et qu’en montée (tout à gauche) on ne peut que ralentir.
Hier, il y avait de beaux paysages enneigés, et on a terminé la balade sous le soleil. On va vers le mieux.
Reynald

• Premier janvier 2017

Comme j’avais proposé un rendez-vous inhabituel (à 13h30), pour un jour inhabituel, j’ai tenu à l’honorer.
J’aurais pu m’y retrouver seul, et ce ne fut pas le cas.
Le plus jeune et le plus âgé des membres du club – tout un symbole – tinrent à fêter dignement la nouvelle année.
Le très jeune Guillaume et le vénérable Gégé furent donc mes premiers compagnons de route 2017.

A tous et à toutes,
Je souhaite un nouveau cycle de petits bonheurs et de grandes joies,
un nouveau tour de roue riche en découvertes,
et quatre saisons rayonnantes !

Ajouts et correctifs :
Gégé n’est pas le plus âgé du club : rendons justice à George et à Joseph. Mais il est bien celui qui, des moins jeunes, a continué de participer à nos sorties en 2016.
Au rendez-vous habituel de 9h, il n’y avait pas personne : Pierre V. avait surmonté le réveillon et, seul, il a bravé le froid.
La photo du jour :

• Solstice (Noël 2016)

Beaucoup de réveillonneurs, peu de réveillés : six nous étions, pour accomplir le pèlerinage de Noël, frère Marcel et frère Christian, le chanoine Gabriel, le père Stéphane, le révérend Pierre et le scribe. Le pèlerin de Compostelle, Noël de son prénom, manquait à l’appel : une honte. Ce que nous avons fait ? Nous avons roulé et prié pour vous (qui confondez fête de la Nativité et grosse bouffe, autre sujet de honte).

Ce saint dimanche était aussi le dernier dimanche de l’année, et le premier après le solstice. On est entré dans l’hiver, les jours rallongent, on va vers la lumière. C’est pourquoi bien des fêtes antiques, et donc païennes, se déroulaient en cette période : Saturnales, culte de Mithra, culte du Soleil (Sol invictus)… et plus tardivement le Noël chrétien, la date du 25 n’ayant été retenue qu’au IVème siècle pour fixer la naissance de Jésus. C’est donc le passage du solstice, le retour du soleil et de la lumière qui dans tous les cas était l’événement décisif. Et qui le demeure. Ce matin, malgré les nuages, nous avons eu notre moment de soleil.

Dimanche prochain on aura basculé dans l’année nouvelle. L’an 2017, après Jésus-Christ. Pour mémoire, c’est seulement au VIème siècle, que le moine Denys a inventé cet étrange calendrier fondé sur un calcul approximatif de l’année de naissance du Christ. On s’est donc mis, dans l’Occident christianisé, à redater toute chose après coup, l’avant et l’après JC. En réalité, on s’est aperçu un jour que le bon moine s’était trompé de 6 ou 7 ans dans ses calculs : trop tard, son calendrier s’était imposé quasi universellement.
Dès le siècle suivant, la nouvelle religion instaurée par Mahomet allait à son tour se donner un calendrier, la date-pivot étant celle de l’Hégire (l’exil à Médine des premiers disciples et de leur prophète), date qui correspond pour nous à l’an 622 – et qui a été elle aussi fixée après coup, par le calife Omar. Comme de leur côté, les Juifs continuent de se référer à une date bien plus ancienne, mais elle aussi fixée tardivement (au IVème siècle de notre ère), on peut tirer de toute cette affaire une grande leçon de relativité.

L’an prochain nous serons donc en 2017, mais aussi en 1438 et en 5777. Il suffit de s’entendre, mes amis, mes frères, mes sœurs, quel que soit le nom qu’on invoque : Dieu, Allah, Yahvé… Ou le Soleil (dont le point commun avec le vélo n’échappe à personne : les rayons font leur force). Fêtez et festoyez en paix !
Reynald
PS 1 : dimanche prochain, il y aura surabondance de réveillonneurs, avinés et empâtés, et pénurie de réveillés. Moi, je me ferais bien une petite sortie de récupération dans l’après-midi. Si la météo est favorable, si le cœur  vous en dit, et l’estomac, rendez-vous à 13h30 Porte Désilles.
PS 2 : Francis a pu rentrer chez lui, il peut alterner lit médicalisé, déambulateur, fauteuil roulant et béquilles… tout le monde ne peut pas en dire autant. Son moral est bon, même si son bassin le bassine.

• Organisation du bureau

La grenouille (Max) de retour de sa randonnée matinale, m’a informé de la grogne et de l’émoi qui ont agité le peloton,  émotions frisant même parfois la révolution voire le coup d’état.

Il apparaît ainsi que le nouveau secrétaire n’est pas à la hauteur (il n’aime pas les côtes ), ayant omis de rendre publique la composition du nouveau bureau. Aussi, en son nom, je me rattrape en vous rendant compte derechef des décisions prises lors de la dernière réunion dudit bureau, à savoir :

  • activités d’ordre présidentiel à nouveau confiées à Yves, notre président préféré,
  • conservation (voire fructification) de la cagnotte du club confiée à  1/2 Collard,
  • transfert délicat et difficile du poste de secrétaire des mains de l’homme en jaune et noir à celles du nouveau venu,
  • audax tracé une nouvelle fois par notre Nono national,
  • sécurité confiée à mon râleur préféré, gardien du temple s’il en est,
  • gestion des nouvelles technologies (comprendre : le site internet) assurée par Michel,
  • sorties bien  réelles tracées par Maître Pierre.

Parmi les décisions capitales, il a été démocratiquement décidé d’organiser le temps fort de l’année 2017, à savoir le partage de la Galette des Rois (et des petites Reines).  Les agapes auront donc lieu samedi  21/01 à 17h00 à la MJC Bazin.
Qu’on se le dise !

Maxou (secrétaire débutant)

PS : je laisse la parole à la grenouille qui a savouré sa sortie dominicale  par une météo toute girondine : brouillard et humidité au programme… un rêve. Un rêve aussi que cette sortie hivernale pédalée dans la convivialité, en groupes homogènes, groupes qui n’en firent plus qu’un jusqu’à Lunéville avant que la topographie locale ne fasse éclater le peloton donnant ainsi l’occasion aux nombreuses Dombasloises et aux non moins nombreux Dombaslois d’admirer plusieurs grupeti pour le prix d’un peloton. Les randonneurs quant à eux auraient bien aimé saluer Miss Lorraine 2016 mais celle-ci n’était pas encore rentrée de Montpellier.

• Quelques réponses (11 décembre)

Les roupilleurs se posent des questions. Il convient donc de leur apporter des réponses.
1) Quel temps fit-il ce matin ? Un bon temps pour rouler : plutôt doux, sans vent, sans pluie. On a certes roulé dans l’humidité, mais pas sous les eaux : les nuages avaient vidé leur sac pendant la nuit, il ne restait rien à déverser ; on a eu de la brume, mais aussi du soleil.

2) Combien pour en profiter ? Onze Randos au départ plus un Ostrogoth de nos amis, un Francis esseulé, abandonné par sa moitié, le toubib se faisant porter pâle (un comble). Ce sont choses qui arrivent dans tous les couples… te bile pas, Francis, tu le reverras ton Jean-Mimi. Moi, c’est le Patou qui m’a fait faux bond, le faux frère. Gégé ayant tôt terminé sa visite de courtoisie, et Francis étant pressé de rentrer (un brin chagriné, tout de même), c’est à dix que l’essentiel du parcours fut effectué.

3) Qui s’est offert ce bon bol d’air ? Les deux Guillaume (qui vont devenir officiellement membres du club – depuis le temps qu’ils roulaient à nos crochets, c’est bien le moins) ; et les uniques Christophe, Stéphane, Marc, Amico, Alain (autre néo-Rando), Gaby, Jean-Marie B., et moi-même. La crème de la crème, c’est vrai, nous sommes d’accord.

4) Et le tempo, quel fut-il ? Excellent, ni trop lent ni trop élevé, un bon petit tempo d’hiver, juste de quoi entretenir nos précieux organismes, et de quoi pédaler à l’unisson. L’hiver a ses bons côtés. On ne se déglingue pas la carcasse. On a le temps de causer, et on ne s’en prive pas.

5) Des incidents ? Aucun, ni glissade ni crevaison ; et pas non plus de conducteur cinglé, ni d’animaux sauvages nous coupant la route, ni de chasseurs nous prenant pour des lapins. On en a aperçu un, de chasseur, il avait une veste multicolore si voyante qu’il devait faire fuir de très loin le gibier ; et à en juger par sa trogne de poivrot, sûr que son haleine ne devait pas non plus les attirer, les sobres bêtes. J’ajoute qu’à Domèvre-en-Haye, il n’y avait pas foule dans les rues, pas un seul couillon qui se serait trompé de date, puisque ce n’était pas le jour de la très fameuse « foire aux roubignolles ».

Je réponds maintenant à la question que personne ne m’a posée : qui ai-je rencontré sur la route lors de ma petite balade solitaire de vendredi ? Un jeune cycliste qui m’a d’abord doublé, puis attendu, au motif que ce serait plus sympa de faire route ensemble. Et de bavarder. J’ai donc appris que ce petit jeune appartenait à une famille de champions, étant le neveu de Pascal et Jean-Michel Lance, et le fils de Patrick. Lui-même fait de la compétition (avec succès), il vient t’intégrer le team Macadam cowboy. Sans pour autant songer à une carrière pro. Mais ce qui m’a touché, outre que le garçon est affable et courtois, c’est qu’il mène parallèlement des études de philosophie (il est en Master 2e année), à Nancy, sur le campus où j’ai poursuivi jadis les mêmes études (avant de me convertir aux Lettres) … il y a de cela un demi-siècle. Etrange rencontre, par-delà les années. J’aurais pu le prendre pour une sorte de double, un autre moi-même, s’il n’y avait pas entre nous une petite différence : lui, dans le cadre de sa préparation hivernale, il est allé grimper le raidard de Villey-le-Sec sur le grand plateau !
Reynald

• Soleil de l’Est (4 décembre)

Le compte rendu de Max (dit « La Grenouille »)

Par une belle journée de décembre, la grenouille et quelques autres pédaleurs se sont retrouvés au RDV officiel. On pouvait tout de même constater que sous les couches vestimentesques se cachaient de pôvres hères prêts à pédaler de concert.

A neuf heures tapantes le groupe s’élance, ou pour être plus précis, s’ébranla tranquillement. La grenouille m’a confessé en rentrant qu’elle adorerait les sorties gelées car alors le rythme, pour ne pas être celui bien connu de sénateur du deuxième groupe, reste très modeste. Il permet ainsi à chacun de rester bien au chaud. L’allure, régulée de pédale de maître, permit donc d’arriver à la pause en peloton constitué.

La deuxième partie du parcours vit les premières tentatives légitimes d’émancipation quand au loin un groupe de cyclistes bien connu des portois apparut entre deux dos d’ânes. Ainsi, après Reméréville chacun donna de son accélération, sûrement pour assurer au plus vite le regroupement. La grenouille grisée y alla également d’un coup de pédale inconscient après une descente mais elle fut vite ramenée à la réalité par le dos suivant.

Oserais-je écrire que ceux qui laissèrent leur valeureuse bicyclette au chaud ont bien dû le regretter ? Le merveilleux soleil qui nous a accompagnés ayant même fini par chauffer nos carcasses congelées.
La grenouille hibernée

• Après l’AG la Grande Récré (27 novembre)

Lendemain d’AG. L’AG des âgés (et de quelques autres). Lendemain de couscous. Le risque était grand ce matin de pédaler dans la semoule. Ou de rouler comme des saucisses. Avec des remontées de Ventoux, le vin de circonstance qui nous fut servi hier soir, un vin de soleil, un vin qui tape fort. Qui empêche de dormir (je ne serai pas le seul à en témoigner). Tant pis, on y va, on court le risque, pédaler est notre destin, pas de couscous bien arrosé qui tienne (très arrosé, faut dire ce qui est). Inch’Allah !

Au rendez-vous, un monde fou. Pas moins de 22 ou 23 Randos, un record cette année. Mais l’AG a toujours cet effet-là : ça ranime la flamme, ça resserre les rangs. Faudrait-il en faire une chaque mois ? En plus de nous autres, il y a là nos ostrogoths préférés, les athlètes de haut niveau qui carburent à la Champigneulles, les vieilles gloires qui font ce qu’elles peuvent pour se survivre. Faut dire que les Jacqou, les Jean-mi, les Clo-clo, les Cisco et consorts, ils nous ont piqué notre lieu de rendez-vous historique ! Alors, quand on y retourne, à la Porte Désilles, on les retrouve, les bandits. Nous, bons princes, on les laisse monter dans le wagon (en première), et roule ma poule, nous voici pas loin de quarante sur la route. Applaudissements nourris.

Si ce n’est la Lisbeth qu’on ne présente plus, pas de dames : aucune, par exemple, de celles dont on a appris qu’elles sont désormais équipées de vélos à assistance électrique. Je vous le demande, mes très chères : vous attendez quoi ? Les bienvenues vous êtes, en douter serait nous offenser ! Grâce à vos petits moteurs, vous pourriez même nous abriter. On prendrait votre roue… non, rien de plus, nous savons nous tenir. De vrais gentlemen. Enfin, pas tous… Mais vous les repérerez facilement (ils ont la bave aux lèvres et la pédalée sournoise).  Et comme à l’AG d’hier on se demandait comment créer d’autres sections au sein du club, vous apporteriez la première réponse.

Ce qui fait qu’une idée m’est venue (ça arrive à tout le monde) : si chacun des membres du club relevait le défi de recruter au cours de l’année 2017 deux nouveaux (ou deux nouvelles), nous aurions à terme la réponse. Nous pourrions créer l’année suivante plusieurs groupes de niveaux, ou d’affinités (soyons souples), pour nos sorties dominicales (et les autres). Chiche ? Deux chacun, ce n’est pas la mer à boire. En misant sur la diversité dans le recrutement. Je sais… il ne suffit pas de le dire. Mais on peut rêver, non ?

Va-t-il finir par dire un mot de la sortie du jour, cet incorrigible bavard ? Tout doux, j’y viens. Je résume : beau temps, grand soleil, verts pâturages et rivières scintillantes, vaches pensives et moutons rêveurs. Gros peloton qui fait l’accordéon, regroupement général lors de la pause de Blénod, puis séparation en deux groupes. Vent favorable pour rentrer, franche partie de manivelles à l’avant (j’en témoigne), grosse flânerie à l’arrière (j’imagine).
Et fantaisies diverses : extra-systoles (Jacquou le hâbleur), méga-giclettes (Gaby GPS), mini-relais (plein de gros feignants), maxi-frime (les flingueurs de pancartes), demi-soldes (qu’est-ce qu’il veut dire ?), super-plaques (le Marcel-qui-s’éclate, le Toubib qui décoiffe), nano-rythme et micro-vitesse (l’arrière-garde), et pour tous un méga-plaisir… Pourvu que ça dure !

Quant à moi, c’était ma première sortie d’ex-secrétaire du club, de double retraité, en somme (qu’il m’a dit, le chti Jicé). Sans emploi. A moins que la mouche VVV (celle qui vous file le Violent Virus du Vélo) ne vienne me piquer. Gare ! Faudra que j’en parle à Gégé, il en connaît un rayon sur la question, lui qui a commencé de s’en guérir (qu’il prétend), de ce virus très contagieux. Et tellement jouissif dans ses conséquences, faut bien l’avouer.

• Deux leçons (20 novembre)

Temps doux et ensoleillé. La menace du jour ce n’est pas la pluie, c’est le vent. Dès les premiers kilomètres, ils sont dans le vif du sujet, ceux qui se sont pas laissés impressionner par cette menace et qui ont enfourché leur machine (il y en aura en tout une quinzaine). Pour souffler, ça souffle ! Il va donc falloir compter avec le Grand Soufflant, le fameux mistral lorrain, qui risque bien d’éparpiller les pédaleurs, tant il sera difficile, et imprudent, de « rester dans les roues ».

Mais ce que le vent ne réussit pas à faire immédiatement, Maître Marcel s’en charge avec maestria. Sur les hauteurs de Ludres, une crevaison l’arrête : il se lance alors dans un mémorable atelier « réparation ». Une première fois, il répare, vite fait bien fait. Il remonte en selle, Marcel, et aussitôt s’arrête. C’est qu’il vient de crever derechef, le chef Marcel. Pas du genre à se dégonfler pour si peu, le voici qui de nouveau répare et regonfle, vite fait bien fait. A peine remis en selle, le voici qui remet ça, une troisième fois le voici à plat… C’est pourtant pas l’air qui manque alentour, mais, comme dit l’Evangile, « le vent souffle où il veut », et dans la chambre de Marcel il ne veut pas entrer, ou du moins pas rester. A chaque fois, il ne fait que passer. Bref, notre mécano de plein vent, abandonné des Dieux, doit jeter l’éponge. Il lui faudra monter dans la voiture-balai, avec la complaisance de Dame Monique, son épouse, venue secourir l’infortuné.

Un proverbe allemand dit : Einmal ist keinmal, une fois c’est aucune fois : c’est-à-dire qu’une fois ça ne compte pas, ça n’a pas de valeur, qu’il faut pouvoir revivre ce qu’on a vécu pour bien l’apprécier. Crever une fois, la belle affaire ; deux fois, c’est déjà mieux ; trois fois, ça devient vraiment sérieux. Merci maître Marcel, nous retiendrons la leçon.

Et pendant ce temps-là, me direz-vous ? C’est bien simple, comme le vent souffle très fort dans le dos quand on remonte la côte qu’on vient de descendre (et au sommet de laquelle Marcel bricole), une première fois on se fait un plaisir de la remonter, une deuxième fois on y prend goût, mais la troisième fois, il y a ceux qui se refont cette jouissive grimpette (ils sont sept) et ceux qui décident de prendre un peu d’avance (ils sont trois, puis quatre, une fois rattrapé l’homme des marchés de Noël – oui, il adore ça, Nono, les marchés qui portent son nom). Quant à Maître Pierre et Maître Gégé, c’est dès après la première descente de Ludres qu’ils avaient pris les devants. Jamais nous ne les revîmes. En revanche, c’est sur les hauteurs d’Azelot que tous les autres se regroupèrent. Et comme Marcel n’en était plus, tous ensemble ils demeurèrent. Ni nouvelle crevaison, ni coup de vent fatal.

Mais tout de même, on a bien cru parfois verser au fossé ou s’emplâtrer dans ce qui venait en face, tant les rafales latérales nous secouaient. Celles qui venaient pleine face, il fallait se les manger, mais elles étaient plus franches. Sur le plateau de Frolois, Franck a même préféré mettre pied à terre, et je lui donne raison, vu que je suis allé plusieurs fois rouler à l’anglaise, et qu’il y a un automobiliste au moins qui n’a pas aimé du tout, si j’en crois la façon qu’il a eu de me klaxonner dans les bronches. En revanche, le faux-plat descendant avec violent vent arrière entre Manoncourt et Saint-Nicolas, c’est plus vite qu’une descente de col qu’on l’a avalé (Gaby dit avoir atteint les 77 km/h, c’est vous dire). « Le vent électrique », qu’il a appelé ça, notre marchand de Noël. Le genre de vent qu’il ne faudrait avoir que dans le dos. Et pas seulement une fois, tant il est vrai que einmal ist keinmal : c’est la deuxième leçon du jour. Je sens que vous allez tous la préférer à la première.