Archives de catégorie : Actualités

• Rien ne sert de chuter

J’arrête le vélo ! J’en ai marre de me vautrer sur le bitume. C’est dur, le bitume, c’est sale, c’est pas fait pour qu’on s’y étale !
Déjà que je m’étais traîné pendant toute la sortie, rapport à des guiboles qui se souvenaient de ma première sortie montagnarde de l’année (qui remontait pourtant à jeudi)…  pas mon jour. Mais cette fois, rien de cassé, du vernis en moins, une belle escalope toute rouge en haut de la cuisse droite, un pouce gauche en charpie, quelques décorations sur le museau.
Ce que j’encaisse mal, c’est d’être tombé alors qu’il n’y avait aucune raison de tomber : un virage anodin dans Réméréville, pris à vitesse réduite, la roue avant qui se dérobe… c’en est même vexant de se retrouver à terre, pour rien, ça fait godiche.
Si j’étais superstitieux, j’y verrais un signe, un avertissement : si tu veux éviter les chutes, ne remonte pas sur ton vélo, t’as la poisse, coco, renonce ! Peut-être que je ferais bien de le devenir, superstitieux.

Sinon, la Seichanaise, c’était pas si mal, pas de pluie, des routes plutôt agréables, avec du vert tendre dans les bois, des fruitiers en fleurs, une amorce de printemps. Neuf Randos sur le grand parcours, six sur le moins grand, à ce qu’on m’a dit, une quinzaine en tout, dont quelques revenants, Speedy Didier et le bâtisseur Jean-Luc : encore un effort, les gars, et vous pourrez participer au 200 Audax.

Désolé, je vais m’arrêter là, j’ai du mal à taper avec la main gauche, ça me prend un temps fou.
Merci à l’amical Amico et au non moins attentif Patou qui m’ont remonté le moral et accompagné lors des derniers kilomètres.
Rien ne sert de chuter, faut arriver à point.
Reynald

• Sortie du 3 avril : On met son imper et on serre à droite

Première sortie d’avril, comme des poissons dans l’eau nous fûmes. Que d’eau, que d’eau ! Du départ à l’arrivée, sans discontinuer, la flotte, la bruine, le crachin. C’est peu dire qu’ils se sont mouillés, les courageux de ce matin, plus ou moins étanches, plus ou moins perméables. Et plus ou moins persévérants. Car, si nous sommes partis à onze, Gégé s’en est retourné soigner son dos dès Villey-saint-Etienne, suivi du Patou des Corbières, tout ramollo du bulbe. Puis à Toul, c’est le Président humide et le Mousse mouillé qui rentrent directo sur Nancy. Restent sept, qui résistent au trempage, et qui s’offrent bientôt un moment rare de discussion avec la maréchaussée…

Je vous explique : à la sortie de Toul, nous sommes doublés par une voiture klaxonnante, qui s’arrête un peu plus loin ; en sortent un policier quelque peu bedonnant et une policière non moins considérable, le premier nous demandant tout à trac : « Qui m’a traité de connard ? » Bigre, comme si c’était notre genre. C’est Christophe qui se dévoue pour expliquer que l’un d’entre nous a dû dire « Serrez à droite » lors du passage de la voiture, et que jamais, au grand jamais, nous n’aurions proféré une telle insulte. Moment de perplexité du fonctionnaire, il a un doute, alors que, ça crève les yeux (les oreilles, plutôt) « Connard et « Serrez à droite », ça se confond facilement. Essayez pour voir. Mais pas auprès de n’importe qui. Toujours est-il que les suspects sont relâchés et que la police nationale nous conseille simplement d’être prudents à l’avenir… dans nos paroles, ou notre manière de rouler ? Ce n’est pas précisé.
Conclusion : quand vous traitez quelqu’un de « connard », dites-le clairement, articulez ! Et si vous vous voulez rester néanmoins courtois, dites quelque chose comme « Monsieur le Connard », c’est beaucoup plus distingué.

Ensuite, on continue de ramer, d’envoyer de l’eau, dans le toboggan de Sexey ; puis les Schwob père et fils (oui, Jean-Michel était accompagné de son fils, triathlète émérite et garçon fort sympathique) choisissent de rentrer par Maron. Les cinq obstinés qui restent pataugent derechef : outre Cri-cri, le nouveau médiateur du club auprès des forces de l’ordre, l’inusable Marco, le dur au mal Gaby, l’attentif Amico, et votre chroniqueur, bien sûr, puisque si je vous raconte tout cela, c’est qu’il fallait bien que j’en fus. Le parcours étant sacré, la balade pluvieuse se poursuit jusqu’à son terme – « thermes » serait plus approprié, vu la quantité d’eau dans laquelle nous fûmes immergés.

Christophe (il est décidément l’homme de la semaine) s’était inquiété du peu de préparation dont nous allions bénéficier avant notre grande escapade de l’Ascension. On ne peut pas dire que la sortie piscine du jour ait arrangé les choses. Restent les quatre sorties successives organisées par d’autres auxquelles nous allons participer : la sagesse serait que tous, ou du moins ceux qui ne peuvent pas rouler en semaine, choisissent à chaque fois le parcours le plus long ; en se rendant au RV à vélo, au besoin. Et puis, les actifs, je leur conseille de poser un RTT dès que s’ouvre une fenêtre de beau temps – qui sait, il y en aura peut-être d’ici le 5 mai.

S’agissant de dimanche prochain, il est évident qu’il faut rallonger le parcours, qui se limite à 70 bornes. Je n’en serai pas, hélas, mes attaches familiales me ramenant le week-end prochain du côté de Molenbeek (enfin, pas loin). Mais je compenserai en semaine, dès que la pluie s’arrêtera.

• Pâques, mais pas que

Pour les uns Pâques demeure une fête religieuse, pour les autres ce sont deux jours de congé (et même trois quand le vendredi saint est aussi un jour férié, en Amérique latine, au Canada, par exemple, et bien sûr chez nos voisins de Moselle).
Nous avions donc programmé deux sorties pascales, ni catholiques ni orthodoxes. Deux façons de fêter le Renouveau, sinon la Résurrection. Toutes deux, hélas, noyées sous l’eau et emportées par le vent (du moins pour la plupart des Randos, j’imagine).
Faute de rouler, je me suis instruit – et cela tiendra lieu de chronique.

La coïncidence entre le profane et le religieux n’est pas fortuite, puisque la date de Pâques est toujours fixée selon une règle qui emprunte au vieux calendrier hébreu lunisolaire… c’est-à-dire ? Cette date est celle du dimanche qui suit la première pleine lune advenant pendant ou après l’équinoxe de printemps. Concrètement, cela peut aller du 22 mars au 25 avril. Cette année la proximité était donc forte entre le retour du Printemps et la Résurrection du sacrifié  (l’Agneau pascal) ; l’an prochain, les deux événements seront distants, puisque Pâques se fêtera le 16 avril ; et l’Ascension, 40 jours plus tard, le 25 mai – ce qui nous laissera plus de temps pour nous préparer à la grande sortie du 200 km ; la Pentecôte demeurera fixée 50 jours plus tard, comme son nom l’indique, mais en grec (pentêkostè hêméra = cinquantième jour), ce qui donne le 7e dimanche après celui de Pâques (inclus). On en apprend tous les jours.

Mais à Pâques on continuera de fêter le renouveau en ramassant des œufs, symboles de germination, œufs qui pourront avoir été apportés par des lièvres ou des lapins, symboles de fécondité  – ce qui confirme la coïncidence entre coutumes païennes et fêtes chrétiennes.
Ce ne sont pas les marchands de chocolat qui s’en plaignent. Quand j’étais enfant, au siècle dernier, les œufs de Pâques étaient de vrais œufs, colorés, dispersés dans les jardins ; et on élevait des lapins qui faisaient beaucoup de petits, et qui souvent fournissaient le repas de fête du dimanche. Nostalgie.

La suite : à partir de dimanche prochain, on va enfin passer aux choses sérieuses : RV à 8h, pour des sorties qui vont se rallonger. Le programme va vous parvenir. Pour ce qui est du 200 Audax de l’Ascension (jeudi 5 mai), les choses sont calées, vous serez sous peu informés des détails. En gros, départ de Lunéville, petit-déjeuner à Raon-sur-Plaine, déjeuner à Dabo.

Si certains ont tout de même mis le nez dehors pendant ces deux jours, qu’ils m’en disent un mot, histoire que je complète les archives du club. Personnellement, c’est aussi la fièvre et des bronches encrassées qui m’ont interdit toute sortie.

Lapin de Pâques

• Sortie du 20 mars : Le printemps… enfin !

Le printemps, cela change tout : 18° au départ, 25° du côté d’Haroué, un franc soleil, un petit vent constamment favorable (il y des jours comme ça), des arbres en fleurs, de jolies routes sinueuses et ondulantes, de la douceur, des sourires, des jambes légères… une sortie presque parfaite. Qui eût été parfaite si tous les licenciés du club en avaient profité.
Mais le fait est que bien des marmottes ne sont pas encore réveillées. A moins que certains cyclistes aient définitivement renoncé à leur cher vélo, qu’ils l’aient troqué contre une canne à pêche, ou une boîte à outils, ou une brouette, allez savoir ?

Lors de cette prime balade printanière, ils ne furent donc pas plus de onze à fêter ensemble le renouveau. Mais il y eut aussi Gégé pour se concocter un parcours personnel, ainsi que Jean-Marie et Bernard pour choisir une autre option et une autre allure. Ce qui fait tout de même quatorze qui ont mis le nez dehors, et même un peu plus puisque sur la fin nous avons aperçu notre doyen (Georges) et notre éclaireur solitaire (Jean-Yves).

Et si vous voulez savoir (vous les abstentionnistes) qui composait le peloton des onze qui ont effectué le parcours, qui en ont même rajouté sur la fin, tant étaient puissants les charmes de notre « primavera », le mieux serait que vous veniez nous le demander de vive voix la semaine prochaine.
Vous pourrez même doubler la mise, puisqu’au parcours pascal de dimanche s’ajoutera celui du lendemain, qui se trouve être, c’est tous les ans comme ça, le lundi de Pâques. Promis, on roulera sur des oeufs, tout tranquillement, et même les cloches seront les bienvenues.
Bonne semaine,
Reynald
PS : six Randos ont participé mardi au premier VVV de l’année organisé par Gérard : lui-même, bien sûr, Pierre (le cadet), Christian, Jean-Claude, Gaby, et moi-même. 23 participants en tout. Un parcours vers la Meuse, Hattonchâtel, la tranchée de Calonne, le Montsec. Comme c’était encore l’hiver, il faisait plutôt frisquet, le soleil du matin a cédé devant les nuages et la pluie de l’après-midi, on s’est tapé dans les 140 km (et plus pour ceux qui étaient venus au RV de Millery à vélo, et dans les 1400 m de dénivelé. Un excellent entraînement pour la suite.

• Sortie du 13 mars : Dans le vent

C’est laborieux, on n’en sort pas, l’hiver joue les prolongations, mais tout de même, il y a un petit mieux. La preuve, on était ce matin 15 au rendez-vous, puis 17 sur la route avec le prompt renfort de Marcel et Nono. Et dimanche prochain, l’hiver laissera la place au printemps, du moins si l’on se fie au calendrier : vous noterez qu’on sera bien le 20 mars, et non le 6 comme indiqué par erreur sur le planning des sorties. Que je sache, on n’a pas encore inventé la machine à remonter le temps. On avance, on avance, et pas moyen de faire la route dans l’autre sens… air connu.

Celui qui était aussi de sortie ce matin, on l’a vite compris, c’est le dieu Éole, maître et régisseur des vents. Déchaîné même, qu’il était, l’épouvantable vent vif, le mistral lorrain, la soufflerie grandeur nature, la dépoussiéreuse haut de gamme, le ventilateur infernal, le bourreau des poumons, le démon des plaines, le rugissant du bitume… Le fléau, quoi, l’ennemi aussi sournois qu’invisible, une merveille d’énergie renouvelable, à n’en pas douter, mais qui a la vertu de la pomper, l’énergie peu durable du cycliste qui prétend l’affronter à la force du jarret. Consolation : si on le traite de ringard, il peut répondre qu’il est dans le vent !

Bref, il a fallu se battre. Et on s’est bien battus ; on a réussi à rentrer, rincés mais contents. Et pour un peu on serait rentrés ensemble, malgré les délestages successifs : le premier est intervenu plus tôt que prévu, Jean-Marie souffrant toujours des bronches, et attendu par ses deux amis du Pont fleuri ; le second tient à ce que Gégé s’est offert une variante solitaire (tiens, ne serait plus « sacré », le parcours ?) ; le troisième s’est effectué au retour, du côté de Pont-de-Mons, quand la majorité du groupe des 13 décide de rallonger par Ville-au-Val (histoire de reprendre le vent en pleine poire), alors qu’une poignée de paresseux dégonflés respecte bourgeoisement le programme.

Ceux-ci, on ne les reverra pas, à la différence des autres délestés, grâce à la crevaison fort bien venue que je m’offre du côté de Millery. On m’attend, c’est sympa, on m’aide, je me fais traiter d’intello, je ne répare pas assez vite, Marcel et Marco jouent de la pompe, faut voir comme. Mais le temps de remonter ensuite sur ma machine, c’est trop tard, tous partis comme une volée de moineaux. Je reviendrai sur les premiers délestés (à nouveau livrés à eux-mêmes), avant de finir seul, peinard, libre de songer à ma chronique dominicale.

Pour le premier jour du printemps (qui sera aussi le dimanche des Rameaux), on attend, on espère le retour des abstentionnistes de longue durée (dont on est sans nouvelles) : le commissaire Maigret, le colonel Grenouille, les frères Coaltar, le kiné Patrick, le boss Ouest Isol, le marathonien Michel, Jean-Luc le bâtisseur, Guy l’Africain, le Speedy Didier, le docteur Pansement, Joseph le Grognard… du beau monde.

A dimanche,
Reynald
PS : si vous êtes déçus par le Meldonium, revenez aux valeurs sûres (affiche de 1930 de l’Association de propagande pour le vin) :

Propagande pour le vin (1930)

• Sortie du 6 mars : Les motivés et les poltrons

Il se confirme que la plupart des Randos attendent la « sortie idéale » (douceur, soleil, pas de vent, campagne fleurie) pour mettre le museau dehors. Elle finira bien par arriver, qu’ils se disent… A moins qu’on soit dans une année bien pourrie, auquel cas on continuera de sortir en petit comité le dimanche matin.
Une fois de plus, j’ai donc l’impression non pas de faire revivre pour tout le monde ce qui s’est passé, mais d’informer les absents, autant dire la majorité des licenciés. Me voici au service des roupilleurs, des flemmards, des poltrons, des petits joueurs calfeutrés à la maison. Je sais, il y a les retraités qui sortent pendant la semaine, les privilégiés qui choisissent leurs jours, et qui préfèrent le dimanche taper la belote ou déguster des gâteries. Des bourges, des faux frères, une honte !

Comme d’habitude, pas une goutte de pluie ce matin, pas un flocon de neige, du vent, ça c’est sûr, de la fraîcheur, ce n’est pas faux, une sortie d’hiver tout ce qu’il y a de normal, bande de pleutres, fieffés lâcheurs. Au rendez-vous, dix motivés, qui n’ont pas regretté de s’être levés : Pierre l’aîné et Pierre le cadet, les p’tits nouveaux Jérôme et Stéphane, Amico et Marco les méritants Ritals, le Cri-cri et le Jean-Mi, auquel vous ajouterez Le Patou revenu d’Amérique et votre chroniqueur préféré. On dévale vers Toul, le nez au vent, on prend la piste du canal (seules trois barrières étaient fermées), et à Foug, le pauvre Patou se dit crevé, dans les deux sens du terme : réparation et retour au bercail, avec le petit Pierre, l’un ne s’étant pas encore remis du décalage horaire, l’autre dormant peu pour des raisons que la pudeur m’interdit de révéler.

Comme on était au pied de la longue côte, bien pentue, qui mène vers Laneuville et Lucey, je pars devant (sans attendre la fin de la réparation), histoire de ne pas retarder les escaladeurs. Le groupe de dix se divise donc en trois. Et je m’attends à être avalé tout cru un peu plus loin par les costauds déchaînés. Je me retourne souvent, mais le vent me pousse ; je fais une petite pause, j’attends, et je ne vois rien venir : nouvelle crevaison à l’arrière, gros coup de mou, erreur de parcours, détresse collective ? Je m’interroge. Et j’en viens à la seule hypothèse plausible : je roule trop fort, je vais trop vite, derrière ils tirent la langue, ils souffrent, ils s’énervent. A Villey-saint-Etienne, toujours personne. Je continue, je reste sur le parcours, mais plus loin, toujours seul, je ferai un petit détour, histoire de ne pas rentrer trop tôt, par la route de Bellefontaine et Champigneulles. Voilà ce que c’est que d’aller trop vite, non seulement on sème ses petits camarades, mais on est en avance sur l’horaire. Je me sens fort.

Je reverrai tout de même Amico dans les rues de Nancy : le groupe des sept avait lui aussi rallongé, à partir de Villey, en passant par Liverdun. J’en conclus qu’ils ont évité le raidard de Fontenoy, puis la remontée sur la forêt de Haye, et que je suis le seul à avoir atteint les 800 mètres de dénivelé. Un peu faiblards, les costauds. Je me sens seul.
Dimanche prochain, tenue d’été pour tout le monde, histoire de hâter le retour des beaux jours.
Reynald
PS : vous aurez remarqué, ou non, que la commune écrite en gras sur le document des parcours de mars, ne correspond plus à la pause, mais au tiers du parcours, le moment d’une possible séparation en deux groupes (décision prise en AG). Quant à la pause, chaque groupe pourra en décider. A partir d’avril, on fera figurer les deux choses, le lieu de la séparation et celui de la pause.

• Sortie du 28 février : La grande éclate

La météo n’était pas pluvieuse, même s’il faisait froid et venteux. Aussi, pour le dernier dimanche de février, on aura noté un petit sursaut, un léger frémissement, un début de remise en route : 16 Randos de sortie, ça ne s’était pas vu depuis plus d’un mois. Evidemment, le peloton n’était pas homogène : ceux qui ont très peu roulé ces derniers temps ne pouvaient que peiner, d’autres qui ont roulé fort (dehors ou en salle) ont souffert… de devoir attendre ; et ceux qui roulé moyennement se sont tout naturellement retrouvés derrière ceux de devant, et devant ceux de derrière. On est logique chez les Randos, on ne peut pas nous enlever ça.

Donc, tout logiquement, ce fut la grande éclate quand le vent furieux fut venu, en pleine ascension vers Haussonville ; et l’éclate à nouveau sur la route dite « des sables », certains surfant sur les dunes, quand d’autres s’enlisaient. Rebelote à l’approche de Saint-Nicolas, d’autant que là, mystère, ceux de devant disparaissent : on aurait dû les retrouver sur la route de Ville-en-Vermois, nous (le deuxième groupe) qui avions choisi de prendre un petit raccourci (en tournant immédiatement à droite au lieu d’aller faire un tour dans le centre-ville). Bernique, on a revu personne : Gaby GPS aurait-il entraîné son groupe sur une fausse piste? Un retour direct sur Nancy ? Voici une chose pas logique, en tous cas.

Certains rouleurs vaillants de février n’étaient pas là, Pierre V, Stéphane, mais d’autres sont donc réapparus, Georges en tête, qui s’apprête à fêter ses 82 ans sur le vélo. Respect ! Le président a étrenné sa nouvelle machine, un Cannondale rutilant, haut en couleur, quasi fluo (les jours de brouillard, on est sûr de ne pas le perdre). Celui que j’avais appelé « l’Inconnu » était à nouveau présent, lui, j’en ai profité pour lui parler : il s’appelle Pierre Lemoine, il était et demeure licencié à Ligny-en-Barrois, mais il a déménagé sur Nancy, et se trouve très content de nous avoir adoptés. Un Pierre de plus dans le peloton. Pierre qui roule n’amasse pas mousse, mais trois Pierre ?  Maousse costaud, que c’est !

Attention, dimanche prochain on sera en mars, et en mars le RV c’est 8h30. Fin de l’hiver, fin des mini-parcours, il était temps qu’on s’y remette vraiment.
Reynald
PS : On a appris, hélas, que le beau-père de Nono est décédé  : la plupart d’entre vous ont connu cet homme très sympathique, puisqu’il nous a souvent rejoints (avec sa femme et sa fille) lors des repas du 200. Sa famille et ses amis honoreront sa mémoire mercredi, à 15h30, au crématorium du cimetière du sud.

• Sortie du 21 février : Les sept samouraïs

Une « sortie idéale », c’est du temps doux et ensoleillé, pas de vent, une campagne riante, de la couleur, des fleurs, des montées agréables, de belles descentes, un peloton fourni, un rythme approprié… Au cours d’une année, il y a toujours quelques « sorties idéales ».
Les autres fois, on s’arrange, on fait contre mauvaise fortune bon cœur, on sort les impers, on s’habille chaudement, on s’organise contre le vent, et au bout du compte on se dit que ce n’était pas si mal, qu’on a bien fait de se lever, qu’il aurait été dommage de manquer cela.

Depuis quatre semaines, ils sont quelques-uns à apprécier ces sorties dont le charme est précisément de ne pas être idéales ; les plus nombreux s’abstiennent, et attendent patiemment le retour des beaux jours. Leurs splendides vélos en profitent pour rouiller, et eux pour faire du lard.
Vous le savez, de dimanche en dimanche se sont succédé le club des cinq, les trois mousquetaires, puis les huit mercenaires. Et aujourd’hui, me direz-vous ? C’était au tour des sept samouraïs de faire front contre les rafales de vent. Il y avait là les deux MJC Lillebonne, Jacques le skieur et Franck la pancarte ; les trois Dark Vador, Pierrot le tempo, Stéphane l’agronome, Marco le credito ; ajoutez Amico l’amical et votre dévoué secrétaire (sans qui vous ne sauriez pas ce qui s’est passé, bande de ronfleurs qui ne mettez pas le nez dehors, tas de dégonflés, de petits bras, de mollets à la gomme… mais je m’égare).

Vous l’aurez remarqué, d’une semaine à l’autre, ce sont en partie les mêmes qui sont au générique ; mais seul Stéphane aura fait les quatre sorties, le petit nouveau, qui s’est fait sa place, un homme de poids, c’est sûr, et puissant comme pas un (il pèse 40 kilos de plus que moi, faites le compte, mais si j’avais son rapport poids/puissance je monterais les côtes comme un avion).
Donc, on a roulé à sept, on s’est mangé un vent de sud-ouest carabiné, mais comme on a tourné dans le sens des aiguilles d’une montre, on l’a eu plus souvent favorable que dans la tronche. Le pied suprême, ce fut à Toul, quand on a pris à droite après le pont : tout à coup, plus aucune résistance, le silence, la glisse… un coup d’œil sur la cathédrale, puis la vitesse sans efforts… Magique !
C’est alors qu’on a échangé Franck, attendu dans cette charmante cité, contre Yves, le président, venu à notre rencontre. On demeure donc sept, vent arrière, véloces, euphoriques, avant la piste finale, et la dispersion.
Je me dois d’ajouter qu’on a aperçu un autre Rando, sorti sans son vélo, tout à son entraînement de futur marathonien : le Michel qui court, non plus Vélibest, mais Pédibest. Sans casque, mais quelle foulée !
Au fait, il n’est pas tombé une goutte ce matin.

Une info pour terminer (mais les lecteurs de l’Est républicain l’ont lu récemment) : à 80 balais, la remarquable Marie Marvingt (1875-1963), Auvergnate de naissance et Lorraine de coeur, a fait Nancy-Paris à vélo… Vous en dites quoi, les roupilleurs, les traîne-savate, les ectoplasmes, les camemberts mous, les attentistes, les timorés tristes ?

J’en profite, notez ça sur vos tablettes, les limaçons : le 300 km que je n’ai pas pu effectuer l’an dernier, vu que j’étais à l’hosto et tout cassé, je l’envisage pour le dimanche 12 juin. Cela vous laisse le temps de vous préparer, bande de flemmards.

Marie Marvingt

• Sortie du 14 février : Les huit de la Saint-Valentin

Après le club des cinq, puis la bande des trois, ce sont les huit de la Saint-Valentin qui étaient de sortie ce matin. Huit Randos seulement pour fêter l’événement en chevauchant leur petite reine. Tout le monde ne peut pas en dire autant. Et dire que le temps était tout à fait clément : pas une goutte de pluie, peu de vent, température plutôt douce.
On avait commencé à neuf, mais Jean-Marie B. a vite renoncé, ne se sentant pas très bien. A vrai dire, il y avait aussi huit « étrangers », des amis du club surtout, qui aiment venir de temps en temps pomper nos parcours et sucer nos roues. Et tout ça sans verser un rond, une honte. Un seul ce matin a versé son obole, sous forme de poussettes, non sollicitées mais bien accueillies (vu que j’en étais le bénéficiaire) : donc, seul Marc H. a acquitté la taxe attendue. Les autres, les pingres, le doc Jean-Mi, le rappeur Jacques, faudrait qu’ils songent à casquer, nos caisses sont vides, les temps sont durs.

Si vous avez bien suivi, c’est donc à dix-sept, puis seize qu’on a d’abord roulé, jusqu’à Liverdun, où survient la première crevaison : c’est « l’Inconnu » qui crève, un homme en noir que j’ai déjà aperçu parmi nous, je ne sais pas qui c’est, il ne s’est pas présenté, et je n’ai pas pris le temps de le lui demander. A cinq, tranquilles, on prend les devants, en attendant le regroupement. Mais survient la deuxième crevaison (Nono) en haut de la côte de Villey-saint-Etienne, et cette fois c’est nous qui allons rouler derrière un groupe de sept, qui poursuit son effort ; sept seulement, vu qu’à l’arrière l’Inconnu a récidivé, en s’offrant la totale (les deux pneus crevés simultanément), mais en étant à nouveau attendu, par trois d’entre nous. On est trop bons.

Compliqué, je sais, ce scénario. Mais grâce à la pause de Tremblecourt, les sept de devant, les cinq suivants et les quatre de derrière se retrouvent. Les huit Randos et les huit profiteurs, ce qui fait bien seize à nouveau. Vent arrière, ça déménage. Et ça finira par se disloquer, comme il se doit. Mais on aura pris un bon bol d’air, on se sera remis en piste, et on aura peut-être tourné le dos à l’hiver et aux intempéries. Qui sait ? Le printemps pourrait être précoce : près de chez moi, les prunus sont déjà en fleur ! A la mi-février, c’est du jamais vu.

Un dernier mot : Gaby m’a confirmé qu’il avait de fortes contusions, douloureuses, mais pas de fractures. Ci-dessous une photo de circonstance, histoire de sourire et de conjurer le risque de se faire emboutir par une bagnole.

Vélo contre voiture

• Sortie du 31 janvier : Le club des cinq

Janvier touche à sa fin, les forces s’épuisent, les Randos s’économisent… S’ils font du vélo, c’est en rêve, bien au chaud sous la couette. Du vélo couché, en somme, bien au sec. Les forçats de la route s’embourgeoisent, les héros sont fatigués.
Dommage, pour une fois que janvier comptait 31 jours, et que le 31 tombait un dimanche, il aurait fallu fêter dignement l’événement (une année trissextile, ça n’arrive qu’une fois par siècle, à ma connaissance, mais je peux me tromper). Le club a donc failli sombrer dans le déshonneur.
Failli, seulement, car six de ses plus éminents représentants, ont refusé, eux, cette odieuse capitulation : car ils sont six au rendez-vous, deux casaques noires, les Dark Vador Marc et Stéphane ; deux tuniques bleues, les patriotes Pierre et Jean-Michel, et deux maillots jaunes – on ne rit pas – les anciens champions, Gégé et moi-même. Hélas, l’équipe jaune se disloque après 5 km, les bronches de Gégé réclamant un air moins froid et moins humide. C’est donc à cinq que la balade s’effectue, une des plus agréables de l’année, par un temps doux et clément, sous un ciel laiteux et bienveillant. Du moins pendant la première moitié, une bruine fine et goûteuse survenant ensuite à point nommé pour rafraîchir les organismes et ajouter au plaisir d’un retour avec vent favorable.
Les Dark Vador ont la pédale laser dans les côtes, les Bleus veillent sur le maillot jaune esseulé, le quintette va bon train, le tempo est vif et la pédalée souple.
Sans énergumène à l’avant, sans tricheur à l’arrière, le club des cinq respecte le parcours, sans le massacrer ni le raccourcir. Deux touches de bleu, deux traits noirs et un peu de jaune, le tableau est parfait. Il faut donc remercier les dormeurs de n’en avoir pas brisé l’harmonie.
Et si on roulait par groupes de cinq en février ? Avec un vélo-pinceau, pour marier les couleurs. Un peu de poésie dans ce monde de brutes, ça ne peut pas faire de mal.

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