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• Sortie du 3 janvier 2016 : Restons groupés

On a remis ça le 3 janvier 2016 :
Attendu que c’est le moment des vœux, et que les cyclistes, gros consommateurs de calories, raffolent de bananes et de plats de pâtes, j’ose le dire :

Bananée 2016 !
Happy nouilleurs !

Après le « bonne année deux mille chaises ! », j’en suis déjà à trois jeux de mots pourris : une année qui commence bien et qui promet beaucoup.

La tradition du Nouvel An a été respectée ce matin : il y avait foule (ou presque) ! Une bonne vingtaine de fêtards (avinés et alourdis) a tâté du braquet, avec plus ou moins d’allant. Du vent dans le pif, des faux plats et des vraies grimpettes pour commencer. Vélo-balai que je suis (faut bien montrer l’exemple en début d’année), je ne manque pas de boulot : les kilos de trop du kiné, les excès de table des uns, les coups de mou des autres, autant de causes de décrochage précoce et de dispersion répétée.
Mais une fois, deux fois, toujours, les Randos se regroupent. C’est admirable.
Et tous profitent de petites routes qu’on devrait emprunter plus souvent, escarpées mais bien jolies (du côté de Saffais, de Haussonville, de Onsenvoie-en-l’air et de Ilsonfous-ces-romains).

Après la pause de Méhoncourt… mais on court, vraiment ? Niet, pas de séparation en deux groupes, qu’ils disent : le programme maintenant c’est que du plat sous le pédalier et du vent dans les lombaires, y’a qu’à laisser faire, groupés on est, groupés on reste. Jusqu’à ce que groupés on ne soit plus. La faute à qui ? La faute au tempo, autant dire à personne. Ah, ce bon vieux tempo, c’est qu’il fait des siennes, le tempo ! Plus qu’il est vif et plus qu’il éparpille.
Mais une fois encore, les Randos se regroupent. C’est vraiment admirable.
Alors faisons un voeu, un vrai : en 2016, le record de solidarité ils vont battre, les Randos !

Quant à moi, trois autres records  je viserai : un record de vitesse en descente, un record de lenteur en montée, un record de contemplation sur le plat.
N’est-ce pas très raisonnable ?
Il y a au moins un record que je suis sûr de battre, celui de l’âge : jamais je n’aurais roulé en étant aussi vieux. Et vous aussi, d’ailleurs. « La roue tourne », qu’ils disent, les cyclistes, tout contents. Ils ne se rendent pas compte.
Reynald

• Sortie du 27 décembre : Leçon finale

Dernière sortie dominicale et dernière chronique de l’année 2015.
Vérification faite, j’ai commencé ces petites chroniques le 16 décembre 2012 parce ce jour-là nous n’étions que 5 sur la route et que l’idée m’est venu de dire un mot de la sortie aux nombreux absents. Et j’ai récidivé la semaine suivante, et puis le pli a été pris… J’ai dû en rédiger pas moins de 120 depuis lors. Cela commence à compter. Il y en a qui accumule les kilomètres, moi ce sont les phrases. C’est moins fatiguant, mais la difficulté c’est de se renouveler et de ne pas lasser ses lecteurs.
Il serait temps que je marque une pause, avant que je me mette à radoter. Ce serait sage.

A propos de kilomètres accumulés, j’ai appris que celui que j’avais appelé « L’Homme-Vélo », « Le Maréchal des routes de France », au motif qu’il s’appelle Jean-François Maréchal – ceci dans une chronique intitulée « La sortie VVV de Moyenmoutier »,  adressée d’abord aux participants de cette sortie VVV, et dont je pense vous avoir fait profiter ensuite… Je sens que vous la réclamez, donc je la remets en pièce jointe. Bref, ce gaillard qui ne craint pas, lui, de radoter du dérailleur, a atteint, le jour de Noël, le chiffre astronomique de 50 000 km parcourus dans l’ année…!
Je me demandais, et je me demande encore plus aujourd’hui ce que « cela suppose que de faire de sa vie une randonnée permanente ? S’agit-il d’un défi démesuré, ou d’une expiation interminable…? S’agit-il d’atteindre un idéal glorieux, ou de fuir un mauvais démon ? »
J’ai mon idée, mais je vous laisse juges.

Au fait, on était une quinzaine hier à pédaler joyeusement, tous unis d’abord, sur le plat et avec vent arrière. Fastoche. Puis désunis après la pause, volontairement pour ceux qui ont choisi de raccourcir et d’éviter les côtes du retour ; involontairement pour ceux que ces côtes et le vent dans la poire ont éparpillés dans la pampa.

Selon Maître Yoda, beaucoup de Randos sont semblables à ces apprentis trop pressés, trop impatients, trop inconstants, qui risquent à tout moment de basculer du côté obscur de la Force. Leurs démons intérieurs, ils ne les domptent pas. S’ils veulent intégrer la chevalerie des Randos-Jedi, beaucoup d’obstacles il leur reste à franchir.
« Si tu veux en 2016 que la Force soit avec toi, vite tu rouleras quand vite il le faudra. Mais en dedans tu pédaleras, quand tes amis tu aideras ».
A l’année prochaine,
Reynald

• Sortie du 20 décembre : Vélorution

Avant-dernier dimanche de 2015, on liquide, on solde… petite affluence au rendez-vous, du renfort ensuite, on passe à 13 pédaleurs, puis à 16 avec ceux qui avaient pris les devants. Mais rouler à 16, on n’y pas réussi, la faute au fort vent latéral qui a immédiatement fait exploser le peloton enfin formé. Trop de bordures, trop de cassures, trop de casse-pattes. Chaque regroupement est suivi d’une nouvelle dispersion, c’est mathématique, c’est physique, on s’effiloche. Les plus costauds ont beau se montrer attentifs, le vent est ce qu’il est, violent, le relief est ce qu’il est, vallonné.

Et puis, il y a des jours comme ça, on n’a pas envie de se faire mal, et quand le vent du retour se met à propulser les vélos, pourquoi en faire plus, alors qu’on peut enfin lever la tête ? Ce n’est pas un point de vue partagé, mais c’est le mien. Je traîne à l’arrière, du pur plaisir. J’ai l’impression d’être vraiment mûr pour « le vélo contemplatif »…
A moins que… à moins qu’un ingénieur génial invente bientôt le procédé qui permettrait de transformer en assistance au pédalage la formidable énergie éolienne qu’on se prend dans la poire. La voilà la révolution, la vraie, la Vélorution !
Allez, les ingénieurs, au boulot !
Vous allez me dire, ce n’est pas demain la veille. Un peu comme en politique, on nous annonce du nouveau, des vieux partis qui vont se rajeunir, et puis, bernique, voici que le Fou du Puy annonce son retour, et que Nanar l’Arnaque en fait autant. Des vieux chevaux de retour pour sauver la France… La bonne blague !

Dimanche prochain, tous en selle, les Randos, pour enterrer joyeusement l’année 2015 !
Et à la réflexion, il y a encore mieux qu’un simple ingénieur pour notre Vélorution (voir photo).

Einstein riding

• Sortie du 13 décembre : Longtemps après

Je me souviens, c’était un jour d’élections régionales, la confusion régnait. Dans les villages traversés, des électeurs de gauche s’apprêtaient à sauver des politiciens de droite, tandis que des ni-gauche-ni-droite pensaient sauver la patrie à coup d’expulsions et de barbelés. Et cela, au moment où d’autres s’avisaient enfin que ce qu’il s’agissait de sauver, c’était la planète elle-même… Le monde était devenu mondial, et l’on pataugeait dans les régions.

Je me souviens que ce jour-là les dix-huit cyclistes de sortie n’avaient pas dépassé les frontières du département, mais qu’ils songeaient déjà aux aventures promises par la nouvelle grande région : passer la barrière des Vosges, descendre dans la plaine d’Alsace, il leur était arrivé de s’y risquer ; mais escalader la Montagne de Reims ou les monts des Ardennes et de l’Argonne, peu en avaient l’expérience. Depuis lors, ils ont multiplié les escapades lointaines, ils ont rivalisé sur le défi Reims-Strasbourg, ils ont inventé la diagonale Charleville-Mulhouse, ils ont parcouru, étape par étape, le Tour du Grand Est. Il fallait bien que la grande région servît à quelque chose.

Je me souviens qu’en ce jour lointain du 13 décembre 2015, le réchauffement de la planète était déjà sensible : le temps était doux, le soleil brillait, l’hiver se faisait discret. A l’évidence, le climat était de plus en plus tempéré. On ne boudait pas son plaisir, mais on savait que le retour du froid en cette saison serait le signe que la catastrophe avait été évitée.
Ce matin, en cette fin décembre 2035, le thermomètre affiche – 10 °.

Je me souviens encore que lors de cette mémorable sortie des Régionales et de la Cop 21, j’avais pu profiter à plein de la beauté des paysages, roulant calmement à l’arrière, après la pause de Serres, avec le Batracien et l’Arracheur de dents. C’est depuis cette date que je suis passé définitivement au vélo contemplatif. Et je m’en porte bien (assistance électrique aidant, je parviens même à suivre mon petit-fils dans les côtes).

Jean-Marie Lamare

• Sortie du 15 novembre : Recueillement

Paix et Fraternité, disais-je dans ma dernière chronique…
Et voici que l’horreur est à nos portes.
Les Randos ont observé ce matin une minute de silence.
Merci à Pierre V. d’avoir pris cette initiative.

Comme toujours en pareil cas, le seul tort des victimes, c’est d’avoir été au mauvais endroit au mauvais moment.
Vendredi soir, j’ai immédiatement appelé mon plus jeune fils, qui habite le 20e à Paris. La première chose qu’il m’a dite, c’est que ses amis et lui étaient des habitués du Carillon et du Petit Cambodge, deux des endroits mitraillés. Et le Bataclan, il y est souvent allé.
Mais lui, vendredi soir, avait invité des amis à dîner.
Le hasard est aussi aveugle que les fanatiques. Il sème l’effroi ou le soulagement.

Nous n’avons pas le cœur à rire. Je vous fais donc grâce de mes habituelles plaisanteries et du ton léger avec lequel je me plais à raconter nos modestes aventures.

Paris 13 novembre

• Sortie du 11 novembre : Armistice et Fraternité

Grand soleil et légère fraîcheur. Paix et fraternité. Nulle dissension. Armistice.
En ce jour férié de milieu de semaine, douze pédaleurs ne se sont pas démobilisés. Pour la meilleure des causes. Et des causettes : causette avec le revenant Hervé B., en premier lieu, qui nous a fait le plaisir d’une visite ; exilé du côté de Lille, il ne fait que du VTC, mais cela suffit, manifestement, à le maintenir en forme. Je transmets le bonjour qu’il adresse à tous les absents. On devrait le revoir en fin d’année.
Une causette amorcée, par ailleurs, avec un nouveau « petit nouveau », qui lui aussi a repéré nos sorties grâce à notre site web ; il s’appelle Stéphane, il est à la recherche d’un club, la balade lui a plu, on devrait le revoir.
Douze plus un, ça fait donc treize, qui roulent bien groupés, sans à-coups, sans hostilité, tranquilles, paisibles ; même dans l’effort, quand ça grimpe, c’est plutôt reposant. Et il faut dire que ce parcours de fin de saison, contrairement aux précédents, était aussi vallonné qu’un parcours de printemps : 894 m de dénivelé à mon compteur. Pas mal pour un 11 novembre ! Est-ce que Pierre nous aurait programmé un pic de forme pour Noël ou le jour de l’An ? Je sens qu’à ce train-là 2016 va être un millésime mémorable.

Mais quand on roule à 13, il y a toujours quelqu’un ou quelque chose pour éviter que ça porte malheur : la solution, c’est par exemple que deux étourdis s’égarent du côté de Tantonville… perdus, disparus, le Jicé et le Nono ; pas trouvée, la charmante petite route d’Omelmont. C’est pourtant clair, le parcours (qui est « sacré », tout le monde le sait) prescrivait de passer par là, par la D9c, c’était écrit, pour filer ensuite sur Vézelise : ils ont fait quoi, nos égarés ? On a eu beau rouler tout doux, faire la pause à l’endroit prévu, leur laisser une chance… On imagine qu’ils ont tout de même trouvé le chemin du retour. Mais allez savoir…

Car ce qui est inquiétant, c’est cette perte de la faculté d’orientation chez des sujets somme toute encore jeunes, ce sont ces troubles de la mémoire (parce que, tout de même, le parcours, ils en avaient pris connaissance), ces accès d’égarement qui préludent au grand naufrage de la vieillesse… Je me doutais bien que Nono musclor, le pèlerin de Compostelle, ne s’appartenait plus tout à fait, à force de marcher comme un damné, et de suer comme un forcené dans une salle de torture, mais je ne pensais pas que le mal avait déjà fait de tels ravages. Pauvre brebis égarée, qui a dû, en plus, fourvoyer le trop influençable Jean-Claude, qui, lui, se garde toujours d’examiner le parcours, tant sa confiance est grande envers ses petits camarades. Cette confiance l’honore, mais sa légèreté le condamne.

Bref, c’était le 11 novembre, et on est rentrés à 11.
Dimanche prochain, c’est le 15, et le 22 le suivant : les abstentionnistes sont prévenus.
Reynald

PS : on a appris que l’ami François (Benigna), notre fidèle chauffeur lors des 200 de l’Ascension, s’était à nouveau pris une grosse gamelle, et qu’il s’est abimé le portrait. On lui souhaite de tout cœur de bien se rétablir.

PS bis : lors du RV, on a eu le bonjour de quelques amis habitués des sorties VVV, et puis au revoir : je suis bien obligé de le constater, on est pas assez bien pour eux… A moins que ce soit le contraire ? Vous auriez tort, les cadors : on est toujours le cador de quelqu’un d’autre, et donc pour l’un le toquard de l’autre. Armistice. Pax et Fraternitas !

• Sortie du 8 novembre : Randos rayonnants

Soleil. Soleil et douceur. Tout est dit, je pourrais m’arrêter là.
En plein été, un tel temps, ce serait banal ; début novembre, c’est un pur délice.
Les 20 estivants du jour se sont donc délectés. Chose étrange, le soleil du jour a fait sortir du lit moins de « bipèdes sans plumes » que le brouillard de dimanche dernier. Sommeil ou soleil, chacun a ses adeptes.
« Mes rayons de soleil », disait Louis Nucera pour conter sa passion du vélo. Et il est vrai que quand le soleil s’absente, il nous reste les rayons. Même par temps de brouillard.
Nous avons donc doublement rayonné.
Nous avons évité les feuilles mortes des pistes, histoire de ne pas se prendre un soleil, du genre qui fait mal, aussi mal qu’un mauvais coup de soleil. Nous avons escaladé la côte du ball-trap, en bravant les maniaques de la gâchette, les décérébrés qui font beaucoup de bruit, beaucoup de bruit pour rien – sûr qu’ils sont contents, ils prennent ça pour du sport… En ce domaine tout le monde n’en connaît pas un rayon. Tirer sur des assiettes, quand on a dix ans, c’est amusant. Plus tard, c’est pathétique.

Pierre-la-Treiche sous le soleil, c’est Héliopolis sur les bords de Moselle. Bel endroit pour une petite pause. Et même pas besoin de manger, on carbure à l’énergie solaire. La preuve, c’est qu’ensuite, ça pédale dans l’huile comme jamais, l’huile solaire, évidemment. Et à quelle allure ! On prend de l’avance sur l’horaire, on prolonge donc le plaisir, en ajoutant quelques kilomètres en fin de parcours. Soleil en tête et joie rayonnante. Heure d’été.

Le mot du jour, à propos de notre vélo-balai, le Jacquou des cîmes qui chevauchait son VTT à assistance électrique :
« Un vélo-balai électrique, c’est un aspirateur » (Pierre V.). Bien vu, tout attardé fut aspiré dans son sillage.
Autre formule : « Une arrière-saison trop chaude, ça fatigue les plantes. Je me demande ce qu’il va en être des Randos » (Jean-Luc).
Pas d’inquiétude, Jean-Luc, tant qu’on se dopera aux vitamines solaires, on tiendra le coup.
Espérons que mercredi (11 novembre), on pourra s’en reprendre une dose.

• Sortie du 1er novembre : Randos réfléchissants

Devinette : quel est l’animal que le brouillard fait sortir de sa tanière ?
Non, ce n’est pas le sanglier, ni le renard, ni le canard sauvage.
C’est le Randonneur nancéien, de l’espèce des bipèdes sans plume, comme disait Aristote (véridique, c’est ainsi qu’il définissait l’homme, le grand philosophe : soyez donc flattés) !
La preuve : ce matin, un brouillard à couper au couteau, visibilité minimale, fraîcheur de saison… Résultat : on a rarement été aussi nombreux à pédaler de concert. Au rendez-vous, on est déjà 24, dont trois invités : Marc H., Bernard S. et un petit nouveau, Gérard Fleschel, qui nous avait contactés dans la semaine, grâce à notre site – il avait l’habitude de rouler avec un ami (qui ne peut plus rouler), et il ne serait pas mécontent de trouver des compagnons de sortie. Bienvenue à lui !

Puis Nono le Champi nous rejoint grâce à la crevaison du jour, celle d’un récidiviste : Jean-Mimi, ou tu achètes des pneus neufs, ou tu cesses de rouler sur des trucs pointus ; en plus, tu es prié de réparer du premier coup, vu qu’en deux semaines, tu viens de nous faire une double double (comme on dit au basket). Bref, un bon quart d’heure de retard, va falloir mettre la gomme, qu’on se dit. Mais dans la purée, c’est pas évident, on n’y voit vraiment pas grand chose.
A ce sujet, une bonne remarque de Jean-Marie, chargé de la sécurité dans le Bureau actuel: certains ont pensé à mettre leur éclairage (offert gracieusement par le club), pas tous, loin de là, mais ce qui fait vraiment la différence quand on n’ y voit goutte, c’est le gilet réfléchissant. Il a mille fois raison, Jean-Marie, à l’arrière du peloton, on ne distinguait pas les feux rouges posés sur les vélos, mais ces gilets, ou ces vestes, jaunes fluo, oui, très bien. Et la circulation automobile était loin d’être nulle ce matin, le danger était réel. Donc, la prochaine fois que le brouillard vous fait sortir du plumard, pas même besoin de réfléchir : le réfléchissant ! Le gilet fluo ! Comme ça, y aura au moins quelque chose qui réfléchit sur le biclou…

Des Randos de sortie dans la purée de pois de ce matin, il y en a eu au moins deux autres, puisqu’on a eu le plaisir d’apercevoir Patrick C. (oui, le célèbre Doigteur), convalescent depuis si longtemps, et même Minimax sur la fin, qui avait dû hésiter à partir en manœuvre par un temps pareil (dans l’Armée, on est brave mais prudent). Le compteur est donc monté à 27 participants. Vive le brouillard !
A moins que, me souffle Patrick (l’autre, le Patou des Corbières), que l’explication soit plus prosaïque : c’était la première sortie qui démarrait à 9h… pas besoin de se lever tôt !

Malgré la visibilité presque nulle, et grâce à notre très expert et mutualiste vélo-balai de la Toussaint, Marco le Kosto, on a réussi à atteindre la pause de Pettoncourt tous ensemble, après avoir été plus occupés à discuter le bout de gras qu’à admirer les paysages – absents, les paysages, disparus, envolés – et comme aurait pu ajouter un confrère d’Aristote (Berkeley, qu’il s’appelle, un angliche) : si être, c’est être perçu, ce qu’on ne perçoit pas, comment être sûr que cela existe ? Qui nous dit que la lampe du frigo est éteinte quand la porte est fermée ? Ou que l’épouse est à la maison quand l’époux n’y est pas ? Ou que Dieu existe alors qu’on n’en a jamais vu la barbe ni les mollets ?
Vous avez une semaine pour vous plonger dans cet abîme métaphysique. C’est redoutable. Mais vous n’en serez que plus réfléchissants ! Souvenez-vous, l’homme est un roseau réfléchissant, qu’il disait, le Blaise.

Après la pause ? Un petit groupe à l’arrière, un autre petit groupe à l’avant du peloton principal, vu que les Bouxiérois avaient un tournoi de belote à midi, avec gain d’une caisse de Saint-Véran à la clé, on comprend donc leur hâte – au fait, on a la réponse : le 4e à la belote, c’est le Bernard, le Montagnard émérite. On est contents pour eux. Bref, on a fait trois groupes après la pause, deux petits et un grand. Mais Gégé le Valeureux, il avait pris un chemin de traverse : de peur de rentrer trop tard à la maison ? Non, je plaisante, j’ai eu des retours de mon message aux épouses de la semaine dernière : elles comprennent très bien qu’après l’heure c’est encore l’heure, et que du moment qu’on est de retour avant la nuit, et qu’on ne sent ni la vinasse ni le parfum, on est pardonnés… Merci, mesdames, vous êtes admirables, on reste ensemble.

• Sortie du 25 octobre : Une question d’heure

Passage à l’heure d’hiver réussi, ouf ! A priori, personne ne s’est pointé une heure trop tôt. Un bon début pour une bonne balade.
Ils étaient tous là, ou presque, 15 sur la passerelle du RV, plus le trio de Bouxières ensuite (pour la belote, qui fait le quatrième ?… on ne l’a jamais su), plus le pèlerin de Champigneulles, plus le petit nouveau, le Chti-qui-mouline, qui avait manqué le départ, lui, mais qui a bénéficié d’une crevaison précoce pour recoller. Donc, ce sont 20 paires de gambettes qui se sont lancées dans un périple tout ce qu’il y a de roulant.

Ciel assez gris, température plutôt douce, belles couleurs d’automne. On pédale dans l’huile. Groupés comme jamais. Même après la pause. Faudra attendre les reliefs de la fin de parcours pour que la belle harmonie se défasse. On aura roulé « comme un seul homme », me souffle Christian (qui sait ce que c’est que l’esprit d’équipe). Ni anars, ni énervés chez les Randos, ça se confirme. Ceci dit, ce parcours très roulant a quand même proposé un dénivelé de 700 mètres (en comptant la côte de l’avant-départ).

Mais à 20, on n’est pas resté longtemps : le Jacqou des Vosges est seulement venu nous narguer avec son engin à assistance électrique ; dès Toul, il regagne sa tanière, accompagné de Jicé, qui lorgne sur sa batterie. On le comprend, ça fait envie, moi je commence à en rêver, mais j’ai une excuse, je vais bientôt entrer dans le grand âge… alors, quelques watts de ce genre-là en plus, histoire de ne pas se faire exploser le palpitant et de garder la jambe légère, faudrait être fou pour se les refuser.

Un peu plus loin, c’est notre valeureux Gégé qui décide de s’arrêter et de rentrer seul. Pour un peu, on s’inquiéterait, mieux vaudrait qu’il soit accompagné, surtout s’il se prend à batifoler dans la campagne au risque de rentrer un peu tard à la maison… Aux dernières nouvelles, il n’est effectivement pas rentré très tôt, mais en bon état… Comme quoi, le passage à l’heure d’hiver, ça perturbe, y compris dans les chaumières : hier, fallait pas que les épouses ou les proches nous attendent une heure plus tôt vu que nous étions partis une heure plus tard !
A ce sujet, je me pose une question : chez vous, on s’inquiète à partir de combien de minutes de retard ? Une minute, cinq minutes, dix, quinze, trente, quarante-cinq minutes, ou plus ? En cas de retard, les chères et tendres, elles attendent un coup de fil au bout de combien de temps ?
On est content de savoir qu’elles s’inquiètent, mais on ne souhaite pas non plus qu’elles s’alarment trop vite.

Allez, je sais que certaines me lisent, alors, je leur répète ce que leur sportif de mari n’a pas manqué de leur faire valoir : il y a bien des raisons qui peuvent expliquer un retard, et qui ne sont pas toutes graves, ou franchement dramatiques (c’est arrivé, c’est vrai). Une série de crevaisons, une erreur de parcours, un incident mécanique, des conditions climatiques défavorables… une envie de flâner (c’est rare), d’admirer les villageoises (c’est encore plus rare, je le jure), de contempler les paysages (tout arrive), ou le désir de ne pas vous fâcher en rentrant trop tôt (quelle délicatesse !)… Parfois, l’heure ce n’est pas l’heure.

Au fait, la semaine prochaine, l’heure du rendez-vous c’est 9h – et cela durera pendant 4 longs mois. Un moyen de se souvenir qu’on passe toujours à 9h en novembre ? Bien sûr, ça crève les yeux : « novembre », ça désignait le neuvième mois dans l’ancien calendrier romain (« novem » signifiant neuf en latin).
Donc, au neuvième mois on part à neuf heures. Élémentaire.
Même si depuis l’époque de Jules César et Astérix le neuvième est devenu le onzième, ce qui est contrariant.
Allez, à dimanche prochain, 1er novembre, à 9 heures !

• Sortie du 18 octobre : Pas d’énervés chez les Randos !

Brève mise au point, pour commencer : mon allusion aux « énervés » de dimanche dernier n’a pas plu aux intéressés. Je le regrette. Toutes mes excuses. Toutefois, je continue de penser qu’on aurait pu se regrouper du côté de Port-sur-Seille. Certes, ça lambinait quelque peu à l’arrière, mais prendre parfois le temps de discuter, ou de lever la tête, ça fait aussi partie des charmes du vélo en groupe, n’est-il pas vrai ? Et puis, le ton de ma chronique était plutôt léger, comme presque toujours, je chambre volontiers, mais en évitant de dramatiser ou de blesser quiconque. Sourions plutôt de nos petits travers, de ceux de Pierre, Paul ou Jacques comme des miens.

Il reste que sur le fond j’ai toujours prôné moi-même que chacun y mette du sien : savoir pédaler en dedans quand il le faut pour les uns, faire l’effort de rester au contact pour les autres (du moment que le profil du parcours s’y prête). Autrement dit, ni énervés devant, ni énervés derrière…
Je m’explique : à l’origine le mot « énervé » signifiait privé de nerfs, donc de force, d’énergie – avant de prendre le sens presque opposé d’anormalement nerveux, de très excité. L’énervation fut aussi au Moyen âge un supplice consistant à brûler les tendons (appelés « nerfs ») des jambes et des genoux… Sûr qu’ensuite on n’était pas vaillant !

Pas question, vous l’aurez compris, de faire du vélo en étant « énervé », que ce soit au sens ancien du terme, ou au sens moderne. « Pas d’énervés chez les Randos ! », voici une devise qui résume l’affaire, et n’en parlons plus.

Un mot maintenant sur la sortie d’hier : 15 au départ, puis 18 une fois repris le gréviste d’Azelot (humour, je précise, des fois que…), le flingueur de pancartes convalescent, et le vénérable Georges. Jean-Mimi se propose de faire le balai, il est tout vêtu de noir, ce qui fait de lui le plus bienveillant des All black, pas comme ceux de la veille qui nous ont mis une dérouillée historique au rugby. Grâce à lui, et à la quasi-absence de côtes, le peloton arrive groupé à la pause de Moriviller : ni énervés mous ni énervés fous ; ça baigne.

Ensuite, chacun joue sa partie : le président et ses gardes du corps optent pour un petit raccourci des familles. Un peu plus loin, notre convalescent (Franck) s’offre en solo un mini-raccourci, évitant le secteur de Borville, escarpé, et bien joli. Et puis, et puis… ça dégringole sec sur Loromontzey, tant est si bien que la petite route sur la droite qu’il fallait prendre, tous la manquent… sauf bibi (merci à Franck, qui m’avait averti de la chose). Jacques et les deux Pierre seront les seuls à s’en aviser, ils me rattraperont un peu plus loin, on formera un quatuor tranquille, jusqu’à ce que Jacques s’arrête pour s’alimenter, avec l’idée d’attendre ceux qui se sont plantés… Mais ceux-ci (ce qui reste du peloton) auront filé vers je ne sais quelle destination : Villacourt ou Saint-Germain, ou Pétaouchnok, avant de revenir sur Bayon ? Le fait est qu’on ne les a pas revus, les écervelés, les perdus, qui n’étudient pas le parcours, faut croire.

Résultat des courses : 3 groupes, dont un seul qui aura fait le parcours prévu, plus Franck que le quatuor dont je faisais partie reverra sur la fin, plus Jacques qui aura attendu (et retrouvé ?) les paumés de Loromontzey… C’est rassurant, on sait briser la routine chez les Randos, on innove de semaine en semaine. Et tout cela, sans s’énerver le moins du monde.

PS : je vous joins une image représentant « les Enervés de Jumièges », d’après une légende qui veut que la femme de Clovis II ait fait « énerver » ses deux fils pour cause de trahison envers leur père… on avait le sens de l’autorité parentale, à l’époque.

Les énervés de Jumièges