Archives de catégorie : Actualités

• Ivres de givre et d’hiver (18 février)

Une vraie, une bonne, une authentique sortie d’hiver : température négative, brume épaisse, verglas menaçant. Ce qui peut faire peur, avouons-le : au rendez-vous, toutefois, pas moins de neuf randos bien gonflés, qui se concertent et décident de s’élancer, mais pas sur  le parcours prévu, trop risqué. En fait, trois d’entre eux renoncent, qui préfèrent rentrer ou se contenter d’une brève sortie : ce que firent exactement Gégé, Cri-cri et Jicé H., je ne sais pas, puisque je n’ai pas renoncé.
Les six autres (le double de dimanche dernier) évitent la piste cyclable, toute blanche et glacée, et mettent le cap sur Richardménil : Marc, Pierre, Patrick, Jérôme, Jean-Michel et moi-même roulons d’abord sur des oeufs, comme il se doit, puis sans grande crainte, car à l’évidence les routes qui ont été salées récemment ne sont pas glissantes. Nous progresserons donc de bon coeur jusqu’à Bayon, puis Mont-sur-Meurthe, et retour. Un beau triangle, très roulant, mise à part la bosse bayonnaise (avec à nos basques, je n’invente rien, une bande de godelureaux de Golbey, qui sans vergogne nous doublèrent en pleine montée).
Deux gaillards qui nous escortèrent tout du long, ce sont des triathlètes de Laneuville, pas mécontents de profiter de l’abri, et de notre visibilité : oui, j’ai omis de dire que nous avions tous eu la prudence de revêtir une veste ou un gilet vert fluo, pour qu’aucun automobiliste ne puisse nous écrabouiller en plaidant les circonstances atténuantes. Donc, non seulement nous respectons désormais l’arrêt au feu rouge, nous roulons en file indienne dans la traversée des agglomérations, mais nous nous rendons visibles quand les circonstances l’exigent. Le grand virage de la sécurité est pris. Il suffira de persévérer.
A l’inverse, le groupe des allumés de Saint-Pierre qui nous a doublés dans Laneuville occupait toute la chaussée et grillait tous les feux rouges. Allez râler contre les automobilistes après ça !
Pédaler dans le froid et la brume présente un immense avantage : le contraste sera plus que jouissif lors des sorties sous le soleil et dans la douceur ! C’est comme un replat dans la montée d’un col : il procure un bien fou, alors que le même segment en plaine passerait inaperçu. Oui, tout est affaire de contraste et de contexte. Alors, les amis, si vous vous voulez en profiter, ne lambinez plus, le printemps va bientôt arriver, il sera trop tard. On ne commence pas un bon repas par le dessert.
Reynald
PS : mon voyage à Bruxelles a été remis au week-end prochain, je serai donc absent et non en mesure de rédiger le compte rendu (sauf nouvelles intempéries défavorables à la sortie en voiture).

• La sortie Pyeongchang (11 février)

Aux Jeux Olympiques d’hiver, la tendance est à l’intégration de sports extrêmes et acrobatiques (souvent venus des X games), des sports réputés plus « fun » et qui sont prisés par les sponsors. Eh bien, quand on fait du vélo dans des conditions extrêmes, ne peut-on pas prétendre à une future admission aux JO d’hiver ?
C’est ce que les aventuriers de ce matin se sont demandé, eux que ni la neige ni les pluies verglaçantes annoncées n’ont dissuadé de se livrer à un exercice bien de saison, périlleux mais tellement « fun ». Nous n’étions pas vingt au rendez-vous, ni quinze, ni dix, et pas même cinq, non, nous étions trois. Trois qui s’élancèrent sous les encouragements de Gégé, venu à pieds pour nous saluer et parfaire sa forme pour son prochain défi (marche + VTT à l’occasion de ses 76 ans). Outre moi-même, qui avait renoncé à traverser les Ardennes belges en voiture (on n’est jamais trop prudent), il y avait là, comme de juste, le représentant de notre sponsor préféré, Marco Credito, et celui d’un sponsor potentiel, Cri-Cri Kia. J’étais donc bien entouré.
Au début, après la petite ondée qui nous avait cueillis avant même d’arriver à Picot, et qui a dû être dissuasive pour beaucoup, on s’emploie à rouler sur des oeufs. Puis on comprend que ce n’est pas le jour de l’omelette. Les sols ne sont pas gelés, la pluie a cessé, il n’y aura pas de verglas. Et le fort vent latéral ne nous fait ni chaud ni froid. Au lieu du parcours prévu, on file sur Dombasle, puis Lunéville, Maixe, Drouville, Réméréville… en profitant au maximum du vent dans le dos et des secteurs abrités. Bref, ça baigne, on roule dans l’huile.
Sommes-nous le seul club à être représenté sur les routes ? C’est bien possible. De fait, on croise plus de touristes islandais ou suédois que de cyclistes lorrains. On progresse allègrement, unis dans le même effort, on se tape quelques belles côtes (tant qu’à faire), on nage bientôt dans l’euphorie… Ni chute ni crevaison : gonflés nous étions, gonflés nous demeurons. Quant à nos petits camarades, dégonflés ils furent, dégonflés ils sont restés : toute une matinée à se morfondre entre quatre murs, ça doit être long, et tellement pénible ! Nous eûmes pour eux une bonne pensée. Et une moins bonne.
Moralité :
Si pour ré-enfourcher votre biclou
Vous attendez que revienne la canicule,
Moral en berne et mous du genou,
Vous faites un très mauvais calcul !
Reynald

• Frangipane et crachin (4 février)

On ouvre la porte, il y a de la lumière, on file au rendez-vous : I4 pédaleurs ont le soleil dans les yeux, et s’en réjouissent. Puis bien vite, la lumière s’éteint. Le ciel se couvre, il fait sec encore, le moral tient bon. La campagne est gelée, Les pédaleurs résistent au froid en tournant les jambes avec ardeur. Hélas, Cri-cri crève. Le froid en profite, il s’infiltre. Vivement qu’on reparte !
C’est bon, on remonte en selle, les transis transitent jusqu’à Dombasle. Un coup d’oeil au passage sur les enseignes : « Les Délices de Suzette », ça promet, puis la boulangerie « Aux plaisirs des sens », ça réchauffe. On évite « Les Délices de Marine », ce n’est pas plus mal. On cultive le goût des mots à Dombasle : un hommage à l’écrivain du lieu, Philippe Claudel ?
S’ouvre ensuite la longue séquence du crachin neigeux, qui blanchit les champs et mouille les maillots. Ceux qui sont restés au chaud ont une bonne pensée pour nous : on en ressent l’effet revigorant. Certains pédaleurs sautent la pause, histoire de ne pas congeler, d’autres prendront un court raccourci, tandis que les vaillants vaille que vaille voleront de bosse en bosse, un peu humides mais contents !
La veille, c’était la Galette du club : un beau discours de notre nouveau président, plein d’humour et riche en attentions pour les dévoués élus du bureau précédent, et pour les plus chevronnés du club, Joseph et Georges (qui était présent) ; puis la dégustation des galettes maison – oeuvres de Patrick Nicolas et de la Première dame (l’épouse du Président). Nous avons donc roulé à la frangipane ce matin, ce qui explique notre résistance au froid et aux intempéries.
Le Président Schwob avait aussi mis l’accent avec beaucoup de fermeté sur la sécurité, et en particulier sur le devoir de ne pas griller les feux rouges. Eh bien, que croyez-vous qu’il se passât le lendemain ? Je vois d’ici ce que les absents vont répondre… Désolé, camarades, vous avez tout faux : pour la première fois depuis un temps immémorial, pas un seul feu rouge grillé ! Pas un !
Le 4 février 2018 fera date dans l’histoire du club. Peut-être le début d’une nouvelle ère, qui sait ? Ce qui est certain, c’est que cela va dépendre de chacun d’entre nous.
Se montrer à l’avenir plus prudents et moins bas du front, ce n’est pas un mauvais défi.
Reynald
PS : dimanche prochain, je serai à nouveau à Bruxelles : quelqu’un d’autre prendra la plume.

• Vélos et corbeaux (28 janvier)

Temps glauque, poisseux, pisseux, brumeux. Et pourtant, rien n’arrête le pédaleur : au RV une bonne quinzaine de licenciés, plus une délégation des habitués de la Porte Désilles, qui nous aiment tant qu’ils ne nous quitteront pas d’une pédale. Un gros peloton, donc, jusqu’à la pause, avant que ne s’opère la séparation entre les forcenés et les estivants.
Les sorties de janvier auront fait recette : 17 présents en moyenne (sans compter les dés-insulaires de la Porte). Ce n’est qu’un début, avec le retour des beaux jours, reviendront aussi les marmottes frileuses, les maniaques de l’hibernation, les confinés des salles de sport, les satyres des saunas… Allez, revenez, les accrocs du RPM, Nono Musclor et autres nababs des bains bouillonnants, arrêtez le surplace, pédalez pour quelque chose : pour avancer, que diable ! Promis, nous serons indulgents avec vous, nous savons bien que le grand air risque de vous étourdir.
Les faits du jour : la Moselle très haute et toute boueuse, un cinglé de la bagnole qui nous a frôlés (une fois de plus), pas de crevaison malgré des conditions très favorables, des projections à jet continu dispensées par les réfractaires du garde-boue, et une pause remarquable chez nos amis de Tremblecourt. Je ne parle pas de la mise à disposition des containers pour qu’on évite de jeter dans l’herbe les emballages de nos barres de céréales. Non, je parle de l’accueil en fanfare que nous font rituellement les corbeaux. Depuis des années la scène se répète : ils sont là, dans les arbres (il faut dire qu’ils sont devenus rares, les arbres au bord des routes, on les a éliminés, ces salopards qui se jetaient sur les voitures)… Ils sont là, toujours, innombrables et croassants, « les chers corbeaux délicieux »…
C’est Rimbaud qui parle ainsi, dans un poème (intitulé  « Les Corbeaux ») qui a été mis en musique. Vous l’avez peut-être appris à l’école, ou entendu. Voici ce qu’il écrivait, ce môme de 17 ans, en 1871 (et il fait allusion à la défaite que la Prusse vient d’infliger à la France, annexant l’Alsace et une partie de la Lorraine, qui resteront allemandes jusqu’à la « revanche » de 1918) – je ne cite que quelques vers :
Armée étrange aux cris sévères
Les vents froids attaquent vos nids !
Vous, le long des fleuves jaunis,
Sur les routes aux vieux calvaires,
Sur les fossés et sur les trous,
Dispersez-vous, ralliez-vous !
 
Par milliers sur les champs de France 
Où dorment des morts d’avant-hier,
Tournoyez, n’est-ce pas l’hiver,
Pour que chaque passant repense !
Sois donc le crieur du devoir,
Ô notre funèbre oiseau noir !
Ainsi, à l’avenir, quand vous prendrez la route qui relie Manoncourt à Tremblecourt et que vous serez salués par le cri des corbeaux, vous pourrez vous réciter du Rimbaud.
Qu’on se le dise, ce n’est pas pas parce qu’on est des pédalos qu’on doit nous prendre pour des bourricots !
A bientôt, pour la première sortie de février.
Reynald

• Rodrigue à vélo (21 janvier)

Un petit miracle : après une semaine de pluie continuelle et de vent vif, une fenêtre de beau temps s’ouvre ce dimanche matin. La pluie fait une pause, le vent fait un somme, et les vélos s’ébrouent. Certains ne passent pas par le lieu du rendez-vous, mais ce sont en tout dix sept pédaleurs qui vont tricoter des gambettes, sous un ciel dégagé, et par une température somme toute assez douce pour une fin janvier. Trois belles côtes au programme, deux groupes à partir de la pause, un même plaisir partagé.

Comme ces temps-ci je suis d’humeur versificatrice, plutôt que de raconter par le menu et fidèlement la sortie du jour, je me suis amusé, en mêlant le vrai et le faux, à pasticher le fameux monologue de Rodrigue (dans le Cid de Corneille), ce qui réveillera quelques souvenirs scolaires chez la plupart d’entre vous (on y parle en alexandrins, le plus souvent coupés 6/6, on prononce les e à l’intérieur des vers, sauf quand ils sont à la césure – après la 6e syllabe donc) Voici la chose (ci-dessous et en pièce jointe), en espérant qu’elle vous amusera aussi :

Rodrigue à vélo 

Nous partîmes à dix mais par un prompt renfort

Nous nous vîmes dix-sept au prix d’un bel effort,

Tant à nous voir rouler avec un tel visage

Les plus époumonés retrouvaient du courage !

Plusieurs vont se cacher au cœur du peloton

Préférant s’abriter penchés sur leur guidon

Plutôt que d’affronter un vilain vent de face

Et risquer de devoir bientôt demander grâce.

 

Les plus vaillants coursiers ont le cœur à l’ouvrage

Ils font du pédalier le meilleur des usages

Choisissant le plateau élisant la couronne

Les plus appropriés à leur ardeur gloutonne.

Mais quand d’autres cyclos venus d’on ne sait où

Sans un mot nous dépassent arrogants un peu fous

On les laisse passer, tout leur paraît tranquille,

Ils savourent un peu vite leur bon tour imbécile.

 

Nous nous dressons alors et tous en même temps

Poussons jusques au ciel mille cris éclatants,

Puis nous les rattrapons en trois coups de pédale

Sans leur laisser le temps de crier au scandale.

Mais nous sympathisons aussitôt réunis

A rouler de concert on se fait des amis

Rivalités s’oublient aussi vite qu’apparues

A vélo tous unis sans vainqueurs ni vaincus.

Reynald

 

• Le cycle des Lumières (14 janvier)

Que de monde au rendez-vous ! Une bonne vingtaine de licenciés auxquels s’ajoute un groupe d’habitués de la Porte Désilles, des amis VVV pour la plupart. Le président Schwob propose qu’un groupe 2 se forme dès le départ pour diminuer l’effet de masse (le code prescrit qu’un peloton ne doit pas dépasser les 20 unités). Quelques feux tricolores auront d’abord raison de cette sage précaution, mais la petite côte de Marbache suffira à rétablir le dédoublement…

C’est ainsi, nous sommes passés au vélo à deux vitesses, et chacun devrait y trouver son compte. A trois vitesses, même, ainsi que nous l’avons également envisagé : le groupe 1bis se forme peu après la pause, le rythme des jeunots et des actifs sevrés de biclou pendant la semaine étant un peu élevé pour les vieilles guibolles. Et pour la saison. Mais c’est à se demander s’il y a encore des saisons pour les fondus de la Petite Reine : janvier ou juin, c’est à peine s’ils font encore la différence. Rien ne les arrête, et pour certains rien ne les ralentit ! Pas très raisonnable. Mais il faut dire qu’un mordu de la pédale qui serait raisonnable, c’est presque une contradiction dans les termes.

Les toubibs recommandent de ne pas trop forcer quand il fait froid : il faisait froid. Mais pas de toubib pour nous rappeler ce conseil judicieux. Il y en avait bien un dans le peloton, de toubib, mais il en a tant vu (le VVV Jean-Mi) des cyclistes pas raisonnables, qu’il sait bien qu’il ne serait pas entendu. Il se contente de faire le Samu à l’arrière, et c’est déjà beaucoup. Association d’idées : notre nouveau responsable à la sécurité, Stéphane, a joué son rôle en nous invitant à cesser de rouler trop à gauche : deux files, en campagne, c’est le maximum autorisé et une bonne précaution contre les frôleurs motorisés.

Il faisait froid, donc, mais quel soleil ! Et quelle lumière ! Ce qu’on préfère, je crois, c’est cela : pédaler dans la lumière. Est-ce qu’on s’en trouve plus éclairés ? Disons que ce n’est pas certain, mais qui sait ? Des étincelles dans les neurones… On peut rêver. Autre définition du vélo : le cycle des Lumières… Histoire de faire barrage à l’obscurantisme de ceux qui pédalent dans la semoule. Quel beau programme pour 2018 ! A vos pédales, citoyens !

Reynald (ex et néo-secrétaire du club)
PS : le bon mot du jour (suggéré par le VVV Francis) : la pause, ce fut celle de #balancetonport-sur-Seille… les machos n’ont eu qu’à bien se tenir.

• Bonne table, bonne année 2018 !

Dimanche 7 janvier 2018
Les photos transmises par Jérôme fournissent le thème principal de mon compte rendu : bonne table et pédalage ont fait ce matin bon ménage !
A dire vrai, il n’y avait pas de meilleur moyen de fêter dignement la toute première sortie 2018 : que Nadyne, notre très courtoise et souriante hôtesse, en soit remerciée, au nom de tous les heureux convives qu’elle a reçus. On se souviendra longtemps de la qualité de son accueil et de ses pâtisseries maison. Mais je n’aurais garde d’oublier son complice, Guy (notre très estimé « Africain des Baronnies »), dans nos remerciements.
Je ne sais si le type de pause ainsi inauguré a un avenir, mais pour une première ce fut une belle première. Une année qui commence aussi bien, ce n’est pas négligeable. Et tant pis si nous sommes rentrés un peu plus tard qu’à l’accoutumée : ne pas se presser, c’est un luxe qu’on peut bien se permettre de temps en temps.

Un bonheur ne venant jamais seul, la flotte de la semaine avait eu le bon goût de cesser, tandis que la température était demeurée douce, ce qui a contribué, en plus de la pause promise de Villey-le-Sec, à faire sortir de leur tanière pas moins de 17 pédaleurs. Comme le vent de nord-est était d’abord favorable, on a décidément commencé par le dessert ce matin. La suite, après la pause, fut un peu moins digeste, mais les calories nadyniennes ont permis d’affronter gaillardement le vent de face et de rentrer à bon port, les uns directement, d’autres en allant longer la Moselle en crue (en voilà une qui s’est bien empiffrée lors des récents réveillons).

En résumé :
Que l’année nouvelle
Soit à cette image
Année sans nuages
Année de galettes
Année de gala
Trala tralala !

A Nadyne et Guy
Mille dix-huit mercis

Reynald

 

• Au matin du réveillon (24 décembre)

Pour une fois, et pour terminer l’année (je serai à Bruxelles dimanche prochain) quelques vers et non de la prose. Des vers de mirliton, je vous l’accorde, ça vaut pas un carafon. Mais faut bien s’amuser un brin.
Pour faire plus léger, j’ai choisi des vers impairs, réputés plus musicaux, des vers de 7 pieds (selon un rythme 3/4 le plus souvent). J’ai un peu triché avec les e dit muets à l’intérieur des vers : tantôt ils faut les prononcer et tantôt pas, pour faire sept – à vous de respecter le rythme).
Reste à trouver la manière dont cela pourrait se chanter…

Au matin du réveillon
Réveillés sont dix garçons
Ils enfourchent leur bicyclette
Et s’en vont conter fleurette
A la belle fée du vélo
Allegro ma non troppo
Qu’ils musardent ou accélèrent
Leur plaisir c’est fendre l’air

Pas de pluie ni même de zef
O Jésus Marie Joseph
A Noël tout est promesse
L’an nouveau et l’allégresse
S’offrent à tous nul n’en doute
A la messe comme sur les routes
Tous pour un et Dieu pour tous
A genoux ou cyclopousse

Randonneurs l’ont célébrée
La fidèle, la bonne fée
Christian Christophe et Amico
Jean-Michel Patrick Marco
Sans oublier tout bien compté
Du peloton l’autre moitié
Jean-Marie Jean-Claude Marcel
Jérôme Reynald et Gabriel

Dix et deux cela fait douze
Comme les mois comme les apôtres
Les étoiles de la couronne
Douze qui pédalent comme personne
Car en chemin deux des nôtres
S’ajoutèrent à la partouze
La partie de jambes à l’air
Qu’en ce jour Randos fêtèrent

• Randos et VVV (17 décembre)

« Si par un matin d’hiver des randonneurs… » (pour plagier Italo Calvino, un grand écrivain italien, qui fut d’ailleurs un ami de Perec et comme lui un pratiquant de l’écriture à contraintes – mais aujourd’hui, je ne ferai rien disparaître, bien que l’idée m’ait traversé l’esprit… alors on verra).
… Si, disais-je, des cyclos randonneurs enfourchent leur bécane chérie à la mi-décembre, ils ont plaisir à rouler sous un ciel clair et sur des routes sèches, dans une fraîcheur revigorante. Dix ils sont au départ, et treize un peu plus tard (les frères Coaltar passant par là, accompagnés de l’homme d’Azelot). Parmi eux, ne sont pas peu fiers quelques-uns des lauréats honorés lors du récent « festival des cannes », je veux dire lors de la remise des prix VVV.
On les comprend, les heureux récipiendaires :
Patrick Nicolas, dit Patou des Corbières, a reçu le Prix du Fer à repasser, autrement dit du plus mauvais descendeur. Jean-Claude Huret, celui de la Confiance aveugle, qui récompense celui qui ne sachant jamais où l’on est et où l’on va, s’en remet à ses compagnons les yeux fermés. Gaby, celui du GPS récalcitrant, ce qui se passe de commentaire. Amico, celui de la Pancarte, pour ses talents de sprinter à l’approche des villages (mais pour l’assistance qu’il prodigue aux derniers du peloton, il aurait mérité également le Prix du Samu social : le jury réparera son oubli l’an prochain, ce qui va obliger notre homme à continuer de faire le va-et-vient entre l’avant et l’arrière du groupe). Quant à moi, je formais la moitié du jury, mon complice Francis R. formant l’autre moitié, démocratie oblige.

D’autres présents de ce matin qui, par leur trop jeune âge, ne pouvaient prétendre à des distinctions réservées à de Valeureux Vétérans du Vélo, ce sont les Guillaume L, Jérôme M., Marc Digi et Franck C. ; quant au Patrick de Châteaux-Salins, à nouveau venu se joindre à nous, je ne sais pas son âge ni s’il aspire au titre glorieux de VVV.
Au fait, la saison 2018 approche, un calendrier des sorties (et des séjours) VVV a été établi: les Randos qui n’en ont pas été destinataires et qui pourraient être intéressés par certaines de ces sorties sont invités à se faire connaître. Je le leur adresserai.

Une remarque en passant : sans l’avoir prémédité, dans la 2e moitié de la sortie de ce matin (72 km), on a goûté à la formule qui sera de règle en 2018 chez les Randos : un groupe 1 à l’avant, qui se déleste d’un groupe 1bis quand ça embraye sévère, et à l’arrière un petit groupe entré en méditation. Il y en aura pour tout le monde, c’est bien l’objectif.

Encore un peu de patience, et bientôt je pourrai vous dire ceci :
Avec la fin de la pluie, de la neige et du verglas, ils peuvent enfin cesser d’hiberner, les amants de la petite reine. Plus d’un s’est remis en selle, dix, vingt, qui sait, tant ils étaient impatients de lever les yeux sur les paysages ou de baisser la tête sur le cintre, à chacun sa manière. D’autant que va être instituée en 2018 la règle des deux paquets…

Vous ne remarquez rien ? Mais si, voyons : je viens de faire disparaître la lettre O ! Merci à Italo Calvino.
Rinaldo

• La disparition bis (10 décembre)

Amis du vélo et de la grasse matinée !
Un rappel : le jeu consiste à rédiger un texte (court ou moins court) en se passant totalement de la lettre e, qui est en français la plus usitée de toutes les lettres (et pas seulement des voyelles). La tâche est donc rude, mais amusante… mais si, mais si. La preuve est que trois d’entre vous ont réagi en le pratiquant, ce jeu d’enfer, la semaine dernière. Le concours est donc à nouveau ouvert. Pour ma part, faute de pouvoir rouler, j’ai réessayé, et je me suis bien amusé (mais si, vous dis-je).
Je vous livre le résultat – après avoir remarqué que dans cette rapide introduction, j’ai utilisé spontanément (si j’ai bien compté) 82 fois la lettre e…

La disparition du biclou (bis)

Par grand froid, air glacial, frimas, blizzard ou fort crachin sur Nancy, l’homo cyclans, tout fan, tout fou qu’il soit du biclou, n’aura choix plus malin qu’avoir dormi tout son saoul, dans un bon lit chaud (un gras matin, dira-t-on).

Allons, amis, dormons plus tard aujourd’hui, puis buvons un vrai jus noir ou un chocolat fumant, croquons dans un pain croustillant, ajoutons du jambon blanc, du saucisson, tout ça non sans boissons ni fruits frais … Miam miam ! Au fond, aucun matin plus sympa. La saison a du bon, on a plaisir à n’assouvir pas sa passion, son sport favori (stimulant), son loisir (parfois fatigant). Ou son addiction ? Au vrai, on a plaisir à s’alanguir ainsi sous son toit, à la maison, avant la Saint-Nicolas ou plus avant dans la saison.

Amis Randos, bons compagnons, profitons à fond, jouissons du jour sans biclou !

Ou alors, sous d’abondants flocons tombant dru, roulons jusqu’à la Schlucht ou au Valtin, chaussons nos skis, glissons, crapahutons sur nos cols favoris, nos hauts Ballons. Mais sans nos biclous ! Trop glissant ! Plutôt parcourir monts ou vallons blanchis, skiant, courant ou marchant, mais pas roulant. Car imaginons un randonnant du club ou un VVV juchant son biclou sous gros flocons… Pas photo, sûr pronostic : à tout coup vacillant, chutant, souffrant, mal partout, allô maman bobo… la Birizina, quoi !

Ajoutons un mot : Rando, homo cyclans, si ton nom bannit l’outil grammatical disparu, alors nous pourrons souffrir l’inscription dans mon propos dudit nom, gagnant à tout coup. Ainsi, listons nos compagnons tout à fait gagnants (nom plus mot avant nom) : Patrick Nicolas, Amico Di Cianno, Marc Di Gianantonio, Guy Cayrou, Franck Cornu… cinq, pas plus.

Alors, comptons nos amis VVV : Francis Roch, Alain Dauch, Ludovic Thomas… ça fait trois. Cinq plus trois font huit : pas un gros tas. Aucun Johnny Halliday (paix à son art, à son chant), aucun Aznavour non plus, ni Gainsbourg, ni Barbara, ni Piaf… Normal !

Confirmation, donc : la disparition fait tsunami sur maints mots, moult noms, sur tous bons outils grammaticaux français. Un pari fou qu’avoir pour ambition l’oubli total d’un truc si omnigraphant ! N’imaginons pas y avoir satisfaction. Mais pour autant, faut pas faillir, faut vouloir, tant qu’il fait trop froid, trop glissant, pour sortir son biclou dominical.

Rinaldo