Archives de catégorie : Actualités
• La sortie Pyeongchang (11 février)
• Frangipane et crachin (4 février)
• Vélos et corbeaux (28 janvier)
• Rodrigue à vélo (21 janvier)
Un petit miracle : après une semaine de pluie continuelle et de vent vif, une fenêtre de beau temps s’ouvre ce dimanche matin. La pluie fait une pause, le vent fait un somme, et les vélos s’ébrouent. Certains ne passent pas par le lieu du rendez-vous, mais ce sont en tout dix sept pédaleurs qui vont tricoter des gambettes, sous un ciel dégagé, et par une température somme toute assez douce pour une fin janvier. Trois belles côtes au programme, deux groupes à partir de la pause, un même plaisir partagé.
Comme ces temps-ci je suis d’humeur versificatrice, plutôt que de raconter par le menu et fidèlement la sortie du jour, je me suis amusé, en mêlant le vrai et le faux, à pasticher le fameux monologue de Rodrigue (dans le Cid de Corneille), ce qui réveillera quelques souvenirs scolaires chez la plupart d’entre vous (on y parle en alexandrins, le plus souvent coupés 6/6, on prononce les e à l’intérieur des vers, sauf quand ils sont à la césure – après la 6e syllabe donc) Voici la chose (ci-dessous et en pièce jointe), en espérant qu’elle vous amusera aussi :
Rodrigue à vélo
Nous partîmes à dix mais par un prompt renfort
Nous nous vîmes dix-sept au prix d’un bel effort,
Tant à nous voir rouler avec un tel visage
Les plus époumonés retrouvaient du courage !
Plusieurs vont se cacher au cœur du peloton
Préférant s’abriter penchés sur leur guidon
Plutôt que d’affronter un vilain vent de face
Et risquer de devoir bientôt demander grâce.
Les plus vaillants coursiers ont le cœur à l’ouvrage
Ils font du pédalier le meilleur des usages
Choisissant le plateau élisant la couronne
Les plus appropriés à leur ardeur gloutonne.
Mais quand d’autres cyclos venus d’on ne sait où
Sans un mot nous dépassent arrogants un peu fous
On les laisse passer, tout leur paraît tranquille,
Ils savourent un peu vite leur bon tour imbécile.
Nous nous dressons alors et tous en même temps
Poussons jusques au ciel mille cris éclatants,
Puis nous les rattrapons en trois coups de pédale
Sans leur laisser le temps de crier au scandale.
Mais nous sympathisons aussitôt réunis
A rouler de concert on se fait des amis
Rivalités s’oublient aussi vite qu’apparues
A vélo tous unis sans vainqueurs ni vaincus.
Reynald
• Le cycle des Lumières (14 janvier)
Que de monde au rendez-vous ! Une bonne vingtaine de licenciés auxquels s’ajoute un groupe d’habitués de la Porte Désilles, des amis VVV pour la plupart. Le président Schwob propose qu’un groupe 2 se forme dès le départ pour diminuer l’effet de masse (le code prescrit qu’un peloton ne doit pas dépasser les 20 unités). Quelques feux tricolores auront d’abord raison de cette sage précaution, mais la petite côte de Marbache suffira à rétablir le dédoublement…
C’est ainsi, nous sommes passés au vélo à deux vitesses, et chacun devrait y trouver son compte. A trois vitesses, même, ainsi que nous l’avons également envisagé : le groupe 1bis se forme peu après la pause, le rythme des jeunots et des actifs sevrés de biclou pendant la semaine étant un peu élevé pour les vieilles guibolles. Et pour la saison. Mais c’est à se demander s’il y a encore des saisons pour les fondus de la Petite Reine : janvier ou juin, c’est à peine s’ils font encore la différence. Rien ne les arrête, et pour certains rien ne les ralentit ! Pas très raisonnable. Mais il faut dire qu’un mordu de la pédale qui serait raisonnable, c’est presque une contradiction dans les termes.
Les toubibs recommandent de ne pas trop forcer quand il fait froid : il faisait froid. Mais pas de toubib pour nous rappeler ce conseil judicieux. Il y en avait bien un dans le peloton, de toubib, mais il en a tant vu (le VVV Jean-Mi) des cyclistes pas raisonnables, qu’il sait bien qu’il ne serait pas entendu. Il se contente de faire le Samu à l’arrière, et c’est déjà beaucoup. Association d’idées : notre nouveau responsable à la sécurité, Stéphane, a joué son rôle en nous invitant à cesser de rouler trop à gauche : deux files, en campagne, c’est le maximum autorisé et une bonne précaution contre les frôleurs motorisés.
Il faisait froid, donc, mais quel soleil ! Et quelle lumière ! Ce qu’on préfère, je crois, c’est cela : pédaler dans la lumière. Est-ce qu’on s’en trouve plus éclairés ? Disons que ce n’est pas certain, mais qui sait ? Des étincelles dans les neurones… On peut rêver. Autre définition du vélo : le cycle des Lumières… Histoire de faire barrage à l’obscurantisme de ceux qui pédalent dans la semoule. Quel beau programme pour 2018 ! A vos pédales, citoyens !
Reynald (ex et néo-secrétaire du club)
PS : le bon mot du jour (suggéré par le VVV Francis) : la pause, ce fut celle de #balancetonport-sur-Seille… les machos n’ont eu qu’à bien se tenir.
• Bonne table, bonne année 2018 !
Dimanche 7 janvier 2018
Les photos transmises par Jérôme fournissent le thème principal de mon compte rendu : bonne table et pédalage ont fait ce matin bon ménage !
A dire vrai, il n’y avait pas de meilleur moyen de fêter dignement la toute première sortie 2018 : que Nadyne, notre très courtoise et souriante hôtesse, en soit remerciée, au nom de tous les heureux convives qu’elle a reçus. On se souviendra longtemps de la qualité de son accueil et de ses pâtisseries maison. Mais je n’aurais garde d’oublier son complice, Guy (notre très estimé « Africain des Baronnies »), dans nos remerciements.
Je ne sais si le type de pause ainsi inauguré a un avenir, mais pour une première ce fut une belle première. Une année qui commence aussi bien, ce n’est pas négligeable. Et tant pis si nous sommes rentrés un peu plus tard qu’à l’accoutumée : ne pas se presser, c’est un luxe qu’on peut bien se permettre de temps en temps.
Un bonheur ne venant jamais seul, la flotte de la semaine avait eu le bon goût de cesser, tandis que la température était demeurée douce, ce qui a contribué, en plus de la pause promise de Villey-le-Sec, à faire sortir de leur tanière pas moins de 17 pédaleurs. Comme le vent de nord-est était d’abord favorable, on a décidément commencé par le dessert ce matin. La suite, après la pause, fut un peu moins digeste, mais les calories nadyniennes ont permis d’affronter gaillardement le vent de face et de rentrer à bon port, les uns directement, d’autres en allant longer la Moselle en crue (en voilà une qui s’est bien empiffrée lors des récents réveillons).
En résumé :
Que l’année nouvelle
Soit à cette image
Année sans nuages
Année de galettes
Année de gala
Trala tralala !
A Nadyne et Guy
Mille dix-huit mercis
Reynald
• Au matin du réveillon (24 décembre)
Pour une fois, et pour terminer l’année (je serai à Bruxelles dimanche prochain) quelques vers et non de la prose. Des vers de mirliton, je vous l’accorde, ça vaut pas un carafon. Mais faut bien s’amuser un brin.
Pour faire plus léger, j’ai choisi des vers impairs, réputés plus musicaux, des vers de 7 pieds (selon un rythme 3/4 le plus souvent). J’ai un peu triché avec les e dit muets à l’intérieur des vers : tantôt ils faut les prononcer et tantôt pas, pour faire sept – à vous de respecter le rythme).
Reste à trouver la manière dont cela pourrait se chanter…
Au matin du réveillon
Réveillés sont dix garçons
Ils enfourchent leur bicyclette
Et s’en vont conter fleurette
A la belle fée du vélo
Allegro ma non troppo
Qu’ils musardent ou accélèrent
Leur plaisir c’est fendre l’air
Pas de pluie ni même de zef
O Jésus Marie Joseph
A Noël tout est promesse
L’an nouveau et l’allégresse
S’offrent à tous nul n’en doute
A la messe comme sur les routes
Tous pour un et Dieu pour tous
A genoux ou cyclopousse
Randonneurs l’ont célébrée
La fidèle, la bonne fée
Christian Christophe et Amico
Jean-Michel Patrick Marco
Sans oublier tout bien compté
Du peloton l’autre moitié
Jean-Marie Jean-Claude Marcel
Jérôme Reynald et Gabriel
Dix et deux cela fait douze
Comme les mois comme les apôtres
Les étoiles de la couronne
Douze qui pédalent comme personne
Car en chemin deux des nôtres
S’ajoutèrent à la partouze
La partie de jambes à l’air
Qu’en ce jour Randos fêtèrent
• Randos et VVV (17 décembre)
« Si par un matin d’hiver des randonneurs… » (pour plagier Italo Calvino, un grand écrivain italien, qui fut d’ailleurs un ami de Perec et comme lui un pratiquant de l’écriture à contraintes – mais aujourd’hui, je ne ferai rien disparaître, bien que l’idée m’ait traversé l’esprit… alors on verra).
… Si, disais-je, des cyclos randonneurs enfourchent leur bécane chérie à la mi-décembre, ils ont plaisir à rouler sous un ciel clair et sur des routes sèches, dans une fraîcheur revigorante. Dix ils sont au départ, et treize un peu plus tard (les frères Coaltar passant par là, accompagnés de l’homme d’Azelot). Parmi eux, ne sont pas peu fiers quelques-uns des lauréats honorés lors du récent « festival des cannes », je veux dire lors de la remise des prix VVV.
On les comprend, les heureux récipiendaires :
Patrick Nicolas, dit Patou des Corbières, a reçu le Prix du Fer à repasser, autrement dit du plus mauvais descendeur. Jean-Claude Huret, celui de la Confiance aveugle, qui récompense celui qui ne sachant jamais où l’on est et où l’on va, s’en remet à ses compagnons les yeux fermés. Gaby, celui du GPS récalcitrant, ce qui se passe de commentaire. Amico, celui de la Pancarte, pour ses talents de sprinter à l’approche des villages (mais pour l’assistance qu’il prodigue aux derniers du peloton, il aurait mérité également le Prix du Samu social : le jury réparera son oubli l’an prochain, ce qui va obliger notre homme à continuer de faire le va-et-vient entre l’avant et l’arrière du groupe). Quant à moi, je formais la moitié du jury, mon complice Francis R. formant l’autre moitié, démocratie oblige.
D’autres présents de ce matin qui, par leur trop jeune âge, ne pouvaient prétendre à des distinctions réservées à de Valeureux Vétérans du Vélo, ce sont les Guillaume L, Jérôme M., Marc Digi et Franck C. ; quant au Patrick de Châteaux-Salins, à nouveau venu se joindre à nous, je ne sais pas son âge ni s’il aspire au titre glorieux de VVV.
Au fait, la saison 2018 approche, un calendrier des sorties (et des séjours) VVV a été établi: les Randos qui n’en ont pas été destinataires et qui pourraient être intéressés par certaines de ces sorties sont invités à se faire connaître. Je le leur adresserai.
Une remarque en passant : sans l’avoir prémédité, dans la 2e moitié de la sortie de ce matin (72 km), on a goûté à la formule qui sera de règle en 2018 chez les Randos : un groupe 1 à l’avant, qui se déleste d’un groupe 1bis quand ça embraye sévère, et à l’arrière un petit groupe entré en méditation. Il y en aura pour tout le monde, c’est bien l’objectif.
Encore un peu de patience, et bientôt je pourrai vous dire ceci :
Avec la fin de la pluie, de la neige et du verglas, ils peuvent enfin cesser d’hiberner, les amants de la petite reine. Plus d’un s’est remis en selle, dix, vingt, qui sait, tant ils étaient impatients de lever les yeux sur les paysages ou de baisser la tête sur le cintre, à chacun sa manière. D’autant que va être instituée en 2018 la règle des deux paquets…
Vous ne remarquez rien ? Mais si, voyons : je viens de faire disparaître la lettre O ! Merci à Italo Calvino.
Rinaldo
• La disparition bis (10 décembre)
Amis du vélo et de la grasse matinée !
Un rappel : le jeu consiste à rédiger un texte (court ou moins court) en se passant totalement de la lettre e, qui est en français la plus usitée de toutes les lettres (et pas seulement des voyelles). La tâche est donc rude, mais amusante… mais si, mais si. La preuve est que trois d’entre vous ont réagi en le pratiquant, ce jeu d’enfer, la semaine dernière. Le concours est donc à nouveau ouvert. Pour ma part, faute de pouvoir rouler, j’ai réessayé, et je me suis bien amusé (mais si, vous dis-je).
Je vous livre le résultat – après avoir remarqué que dans cette rapide introduction, j’ai utilisé spontanément (si j’ai bien compté) 82 fois la lettre e…
La disparition du biclou (bis)
Par grand froid, air glacial, frimas, blizzard ou fort crachin sur Nancy, l’homo cyclans, tout fan, tout fou qu’il soit du biclou, n’aura choix plus malin qu’avoir dormi tout son saoul, dans un bon lit chaud (un gras matin, dira-t-on).
Allons, amis, dormons plus tard aujourd’hui, puis buvons un vrai jus noir ou un chocolat fumant, croquons dans un pain croustillant, ajoutons du jambon blanc, du saucisson, tout ça non sans boissons ni fruits frais … Miam miam ! Au fond, aucun matin plus sympa. La saison a du bon, on a plaisir à n’assouvir pas sa passion, son sport favori (stimulant), son loisir (parfois fatigant). Ou son addiction ? Au vrai, on a plaisir à s’alanguir ainsi sous son toit, à la maison, avant la Saint-Nicolas ou plus avant dans la saison.
Amis Randos, bons compagnons, profitons à fond, jouissons du jour sans biclou !
Ou alors, sous d’abondants flocons tombant dru, roulons jusqu’à la Schlucht ou au Valtin, chaussons nos skis, glissons, crapahutons sur nos cols favoris, nos hauts Ballons. Mais sans nos biclous ! Trop glissant ! Plutôt parcourir monts ou vallons blanchis, skiant, courant ou marchant, mais pas roulant. Car imaginons un randonnant du club ou un VVV juchant son biclou sous gros flocons… Pas photo, sûr pronostic : à tout coup vacillant, chutant, souffrant, mal partout, allô maman bobo… la Birizina, quoi !
Ajoutons un mot : Rando, homo cyclans, si ton nom bannit l’outil grammatical disparu, alors nous pourrons souffrir l’inscription dans mon propos dudit nom, gagnant à tout coup. Ainsi, listons nos compagnons tout à fait gagnants (nom plus mot avant nom) : Patrick Nicolas, Amico Di Cianno, Marc Di Gianantonio, Guy Cayrou, Franck Cornu… cinq, pas plus.
Alors, comptons nos amis VVV : Francis Roch, Alain Dauch, Ludovic Thomas… ça fait trois. Cinq plus trois font huit : pas un gros tas. Aucun Johnny Halliday (paix à son art, à son chant), aucun Aznavour non plus, ni Gainsbourg, ni Barbara, ni Piaf… Normal !
Confirmation, donc : la disparition fait tsunami sur maints mots, moult noms, sur tous bons outils grammaticaux français. Un pari fou qu’avoir pour ambition l’oubli total d’un truc si omnigraphant ! N’imaginons pas y avoir satisfaction. Mais pour autant, faut pas faillir, faut vouloir, tant qu’il fait trop froid, trop glissant, pour sortir son biclou dominical.
Rinaldo