Sortie du 20 avril 2014 : la sortie pascale
Une vingtaine de pèlerins pour la sortie pascale, une sortie paisible et fraternelle, comme il se doit en cette sainte journée.
Ils se sont mis en route, ils ont cherché la juste voie. Mais, ils ont pu le vérifier, tous les chemins ne mènent pas à Rome : ni l’église de Faulx (faut pas se leurrer) ni celle de Dieulouard (Dieu soit loué) ne ressemblent à celle de la capitale de la chrétienté. Ils n’ont pas non plus entendu la bénédiction urbi et orbi, ce qui me pousse à leur donner des nouvelles du Vatican sous le rapport de la pratique du vélo.
J’ai découvert qu’il n’avait jadis, le Vatican, autorisé les prêtres à enfourcher la bécane qu’avec réticence, et après un délai de réflexion: c’est seulement en 1893 (la bicyclette avait déjà, en une dizaine d’années, conquis les esprits) que les ministres du Seigneur purent s’y essayer, au risque de se prendre la soutane dans les rayons.
Le problème fut en partie semblable s’agissant des dames, si bien qu’on inventa pour elles des robes bouffantes. En réalité, la réprobation était d’ordre moral : de bons esprits voyaient dans le bicycle un partenaire des plus suspects. Je n’invente rien, je vous reproduis les propos d’un très savant docteur, datés de l’année 1900 :
« La cylomanie, en dehors de ses périls ordinaires, comporte pour les femmes les mêmes inconvénients que la machine à coudre. Elle amène les mêmes effervescences, les mêmes excitations lubriques, les mêmes accès de folie sensuelle. »
Vous n’y aviez pas pensé, moi non plus. Mais je m’instruis tous les jours : j’en ai déjà dit un mot, je vous en reparlerai, je suis en train de sélectionner des textes de divers auteurs qui ont écrit sur le vélo, pour une lecture publique qui se déroulera fin mai. La chose ne devrait pas être triste. Et promis, je vous en dirai plus sur ce qu’on a appelé « le syndrome de la machine à coudre ». En attendant, je vous en prie, arrêtez d’interdire à vos compagnes la pratique du vélo, c’est très rétrograde !
Je cause, je cause, va falloir que je résume maintenant. Le Roi Pierre, l’enchanteur des petites cassettes, s’est prêté avec efficacité à l’exercice du vélo-balai. Michel le Vélibest a multiplié les rencontres. Les costauds de Bouxières sont allés devant après la pause, belote, sont revenus en arrière, rebelote, avant de se taper leur mur final, dix de der. Gégé était moins vaillant que de coutume, il avait dû manger de la soupe à la grimace (tout le monde peut se tromper). Jean-Yves, on l’a aperçu, perdu de vue, revu, reperdu. Normal. La garde présidentielle s’est morfondue, vu que le Président leur a posé un lapin. Nono marchait bien, sur ses deux roues ; demain, ce sera sur ses deux pieds. Marche tout le temps, le pèlerin. Et tout le peloton a pédalé dans l’huile, la forme est là, tous en ont d’ailleurs redemandé, vu que le parcours était trop court. On a tous failli rentrer pour 11h, une misère.
Et demain, on re-roule, on fête la fin de la Semaine Sainte, et on met le cap sur l’Ascension, non sans audace… (ouais, c’est très drôle, vu que ce sera le jour du 200 Audax). Demain, donc, ce sera rattrapage pour les absents du jour, décrassage pour les récidivistes.
Vous avez remarqué : ça fait au moins trois sorties de suite qu’on ne crève plus. Une vraie bénédiction !
A demain, ou à dimanche prochain,
Reynald