La distanciation cycliste (7 juin)

La dernière sortie dominicale remontait au 15 mars, un bail ! Au rendez-vous, 15 déconfinés contents, fringants et pleins d’ardeur, sans surcharge pondérale ni charge virale (à première vue). Pierre avait veillé à ce que son parcours, aimablement bosselé, comportât deux délestages, pour complaire aux moins entraînés et avec une pensée, peut-être, pour ceux qui devaient être de retour avant les autres, pour cause de fête des mères.C’est ainsi qu’au-delà de Chambrey le peloton s’est réduit à 8 unités. Il s’était très tôt dégraissé, Jean-Claude et Gégé ayant adopté un train de sénateur et le Patou, attendu par le Président, s’étant offert une crevaison avant même de s’auto-délester. 
Comme par ailleurs, les rôles se sont distribués tout naturellement entre éclaireurs et arrière-garde, notre sortie a été un modèle de respect des mesures sanitaires : c’est fou ce qu’on a pu observer les distances ! Rouler ensemble a même été l’exception : un excès de zèle ou les prémices d’une nouvelle façon de rouler ? De rouler ensemble mais séparés ?  
Comme d’autres membres du club ont eux aussi gardé leurs distances, en s’abstenant tout simplement de participer à cette « première » sortie, soit pour rouler plus fort et plus haut, soit au contraire pour rouler très tranquillement, la question semble vraiment se poser : se tenir à distance va devenir la règle dans « le monde d’après » ? À distance des autres et à distance du club … À ce compte, que de victimes collatérales de la pandémie ! Que de pestiférés en puissance !
Ou va-t-il falloir un peu de temps avant que les pelotons pelotonnent ? Que les groupes recommencent à se grouper ? Et que reviennent les palabres et les empoignades, l’entraide et la cordialité ? Pour le coup, ce serait là un rebond salutaire.