• Sortie du 21 février : Les sept samouraïs

Une « sortie idéale », c’est du temps doux et ensoleillé, pas de vent, une campagne riante, de la couleur, des fleurs, des montées agréables, de belles descentes, un peloton fourni, un rythme approprié… Au cours d’une année, il y a toujours quelques « sorties idéales ».
Les autres fois, on s’arrange, on fait contre mauvaise fortune bon cœur, on sort les impers, on s’habille chaudement, on s’organise contre le vent, et au bout du compte on se dit que ce n’était pas si mal, qu’on a bien fait de se lever, qu’il aurait été dommage de manquer cela.

Depuis quatre semaines, ils sont quelques-uns à apprécier ces sorties dont le charme est précisément de ne pas être idéales ; les plus nombreux s’abstiennent, et attendent patiemment le retour des beaux jours. Leurs splendides vélos en profitent pour rouiller, et eux pour faire du lard.
Vous le savez, de dimanche en dimanche se sont succédé le club des cinq, les trois mousquetaires, puis les huit mercenaires. Et aujourd’hui, me direz-vous ? C’était au tour des sept samouraïs de faire front contre les rafales de vent. Il y avait là les deux MJC Lillebonne, Jacques le skieur et Franck la pancarte ; les trois Dark Vador, Pierrot le tempo, Stéphane l’agronome, Marco le credito ; ajoutez Amico l’amical et votre dévoué secrétaire (sans qui vous ne sauriez pas ce qui s’est passé, bande de ronfleurs qui ne mettez pas le nez dehors, tas de dégonflés, de petits bras, de mollets à la gomme… mais je m’égare).

Vous l’aurez remarqué, d’une semaine à l’autre, ce sont en partie les mêmes qui sont au générique ; mais seul Stéphane aura fait les quatre sorties, le petit nouveau, qui s’est fait sa place, un homme de poids, c’est sûr, et puissant comme pas un (il pèse 40 kilos de plus que moi, faites le compte, mais si j’avais son rapport poids/puissance je monterais les côtes comme un avion).
Donc, on a roulé à sept, on s’est mangé un vent de sud-ouest carabiné, mais comme on a tourné dans le sens des aiguilles d’une montre, on l’a eu plus souvent favorable que dans la tronche. Le pied suprême, ce fut à Toul, quand on a pris à droite après le pont : tout à coup, plus aucune résistance, le silence, la glisse… un coup d’œil sur la cathédrale, puis la vitesse sans efforts… Magique !
C’est alors qu’on a échangé Franck, attendu dans cette charmante cité, contre Yves, le président, venu à notre rencontre. On demeure donc sept, vent arrière, véloces, euphoriques, avant la piste finale, et la dispersion.
Je me dois d’ajouter qu’on a aperçu un autre Rando, sorti sans son vélo, tout à son entraînement de futur marathonien : le Michel qui court, non plus Vélibest, mais Pédibest. Sans casque, mais quelle foulée !
Au fait, il n’est pas tombé une goutte ce matin.

Une info pour terminer (mais les lecteurs de l’Est républicain l’ont lu récemment) : à 80 balais, la remarquable Marie Marvingt (1875-1963), Auvergnate de naissance et Lorraine de coeur, a fait Nancy-Paris à vélo… Vous en dites quoi, les roupilleurs, les traîne-savate, les ectoplasmes, les camemberts mous, les attentistes, les timorés tristes ?

J’en profite, notez ça sur vos tablettes, les limaçons : le 300 km que je n’ai pas pu effectuer l’an dernier, vu que j’étais à l’hosto et tout cassé, je l’envisage pour le dimanche 12 juin. Cela vous laisse le temps de vous préparer, bande de flemmards.

Marie Marvingt